❌ Il faudrait pourtant.
Car non seulement, à vouloir bien faire et “accompagner le patient au mieux”, on en perd le but initial et on érode la prise en charge en l’absence de critères d’arrêt clairs.
“L’orthophonie, on a essayé, ça ne marche pas si bien que ça.”
Mais en plus, ce faisant, on ne valorise ni le·a patient·e dans ses progrès ni l’ensemble des acteurs du suivi (patient·e, aidants naturels…) dans les efforts fournis.
“Ce n’est jamais assez. Ce n’est jamais suffisant”
Comment transformer bien-pensance en bienfaisance ? Pas forcément en en faisant moins, mais en faisant mieux :
💡 Poser des objectifs précis et des critères d’arrêt change tout :
- on mesure les progrès,
- on sait quand réévaluer,
- et on repart sur un nouveau contrat, dans un cadre clair, sans culpabilité.
💡 Viser le but poursuivi par le·a patient·e et non rééduquer des écarts-types
- on travaille les symptômes sans oublier la demande pour autant
- on intègre la frise du temps et les challenges à venir
- on envisage l’orthophonie comme une carte à jouer au bon moment et l’orthophoniste comme une personne ressource
💡 Reconnaître que nous ne sommes qu’une étape du parcours
- il n’y a pas que l’orthophoniste qui œuvre pour le·a patient·e : parents, enseignants, professionnels, hasard des rencontres même façonnent la trajectoire
- les besoins du·a patient·e évoluent et peuvent nécessiter un passage de témoin à un autre corps de métier
Je vais aller plus loin : passé un certain temps, le·a patient·e aura puisé tout ce que j’ai de meilleur à lui offrir.
Mon regard, ma pratique, mes stratégies et techniques. L’huile essentielle de moi est donnée. Il faut aller se nourrir d’une autre approche, d’une autre intervention, d’une autre personne.
Finalement parfois (souvent ?) ce n’est pas pour le patient·e et sa famille que l’on retarde l’arrêt de la prise en charge (“les voir partir dans la nature”), c’est au service de notre propre peur (être insuffisant·e), de notre propre perfectionnisme, voire de notre ego.
Il est temps de mettre à jour notre perception des troubles et de revoir notre posture.
👉 se fixer des objectifs de travail,
👉 les partager avec les partenaires,
👉 savoir poser ses limites.
Fixer un cadre, ce n’est pas se restreindre.
C’est poser les bases de notre efficacité.
C’est ce qui permet à la rééducation d’être fluide, lisible, qualitative.
Et à nous, orthos, d’être des professionnel·les, pas des sauveur·ses.
Accepter de n’être qu’un passager temporaire, clandestin, de l’équipe qui gagne, avec ou sans nous.
🧭 Si ce sujet vous questionne, que vous souhaitez réfléchir à votre posture et que vous voulez accompagner, évaluer, conclure, puis recommencer, retrouvez mes outils dans le programme PEC Top Chrono à consulter ici.