Le haut potentiel : 500 mots pour le comprendre

Haut Potentiel : de quoi parle-t-on ? 

Le haut potentiel fait référence aux 2,28% de la population ayant un quotient intellectuel supérieur ou égal à 130. 

De nombreuses appellations circulent, montrant bien la difficulté de définition de ce profil :

  • « Précoce » désigne l’avance en âge des acquisitions ;
  • « Surdoué » suggère des performances excessives voire handicapantes ;
  • « Haut Potentiel » branche sur la capacité de réussite ;
  • « Douance » est le terme canadien, francisation de l’anglais « gifted », littéralement « doué ». 

Problème de repérage… 

La question du Haut Potentiel soulève en effet différentes problématiques : 

  • L’intelligence et sa mesure : on ne peut en fait mesurer que des performances à un test auquel on réussit plus ou moins. Or, l’intelligence est en réalité multiple ;
  • Le seuil d’acceptation du Haut Potentiel. Certains auteurs acceptent la définition de la précocité à 125 de QI mais les avis divergent ;
  • La nécessaire homogénéité du score de QI total. Cela pose aussi question car l’hétérogénéité entre les indices du test de QI est fréquente.

Aussi, le biais de recrutement des Hauts Potentiels rend périlleux la définition du Haut Potentiel. On n’étudie en effet que ceux qui sont testés… Et de facto ceux qui vont mal, oubliant ainsi la majorité des surdoués qui vont bien ! 

La précocité est-elle génétique ? 

On reconnait aujourd’hui l’origine génétique du Haut Potentiel. Et cette notion intègre l’épigénétique : les gènes s’expriment avec et en fonction de l’environnement. Un parent ne peut donc pas survaloriser un QI mais il peut le potentialiser. 

Un fonctionnement à plein régime 

La douance associe :

– De fortes aptitudes intellectuelles (« il a de bonnes notes ») ;

– Une créativité fine (innovation, imagination, flexibilité) ;

– Une énergie aussi vive que dépendante de l’intérêt suscité par la tâche (« il trouve d’autres façons d’y arriver ») ;

– Une certaine curiosité, un volontarisme et une ouverture à la nouveauté (« il s’intéresse »). 

Doté d’un esprit divergent puissant, le haut potentiel dispose d’une pensée vive et constellaire, appelée fréquemment « pensée en arborescence ». Les idées fusent, se confrontent, et ouvrent la voie de nouvelles associations. 

C’est que la mémoire de travail est puissante. Elle est en effet corrélée à l’intelligence, et la vitesse de pensée des précoces a été démontrée. Par ailleurs le cerveau Haut Potentiel montre une hyperactivation et une meilleure connectivité cérébrales. La douance génère donc une meilleure efficacité dans le traitement de l’information autant qu’un besoin d’activité parfois troublant. 

Si l’hypersensibilité n’est pas prouvée, les HP présentent une sensibilité forte alliant empathie, préoccupation pour la justice et les valeurs morales. Pour autant elle ne signe ni une personnalité à fleur de peau, ni une tendance à l’anxiété. Les surdoués disposent même en moyenne d’une bonne gestion affective des conflits… A moins qu’une dyssynchronie sociale ne vienne fragiliser leurs comportements émotionnels. 

Le Haut potentiel et le bonheur 

La capacité à être heureux n’est donc pas dépendante de la valeur du QI ! Elle est liée à l’harmonie entre soi et les autres, à la compréhension et à l’acceptation de chacun. 

Les Hauts Potentiels sont fréquemment des personnes au naturel épanoui. Mais ils n’échappent pas aux accidents de la vie ou au combo diagnostique. Du moment qu’on n’assimile pas nature et troubles…

Vous vivez le fonctionnement haut potentiel de votre enfant au quotidien ?

Vous cherchez des outils et un accompagnement dans la vie quotidienne pour mieux prendre en compte de ses particularités ? Visionnez autant de fois que vous voulez la vidéo webinaire sur « Haut potentiel et Quotidien Éléments d’accompagnement parental » ici :

Vous cherchez à sortir d’une vision trop souvent négative du haut potentiel pour aider votre enfant à exploiter ses ressources et gagner en optimisme dans le quotidien ? La vidéo « Haut potentiel et Ressources » est faite pour vous !

LŌBSTER EN 500 MŌTS

Oui oui ! Vous avez bien compris, Lōbster veut bien dire « Homard » ! 

Cette image illustre la mouvance que j’ai souhaitée pour mon travail, présenté sur ce site, en 500 mots parce qu’une orthophoniste affectionne souvent s’amuser avec la langue… ! 

Le complexe du homard : une démarche proactive 

Le complexe du homard, décrit par Françoise Dolto et sa fille Catherine pour parler des adolescents, fait référence aux différentes mues du homard pendant sa vie. Pour grandir, il doit quitter sa carapace et vivre durant cette mue une période de fragilité, sans protection contre les congres, ses agresseurs, le temps de suinter une nouvelle carapace, robuste et plus à sa taille. 

« Les homards, quand ils changent de carapace, perdent d’abord l’ancienne et restent sans défense, le temps d’en fabriquer une nouvelle. Pendant ce temps-là, ils sont très en danger » Françoise Dolto. 

En filant cette analogie, nous concevons comme tout individu cherchant à s’inscrire dans une dynamique de changement (personnel ou professionnel) a besoin d’être accompagné, soutenu et sécurisé par la bonne technicité pour :

  • Quitter le fonctionnement obsolète dans une logique d’inhibition rétroactive : je retiens la stratégie que je croyais pertinente et fiable jusque-là et dont j’ai compris les limites 
  • Accéder à la vulnérabilité de l’entre-deux connaissances, ce que nous nommons la « zone proximale de développement », comprise entre ce que je sais faire tout seul et ce que je ne peux faire qu’avec l’aide d’une personne plus experte 
  • Monter un nouveau système de savoir-faire plus fort, plus à la taille de son monde intérieur, plus responsable et autonome 

« Ce qui va apparaître est le produit de ce qui a été semé chez l’enfant » Françoise Dolto. 

L’orthophoniste ou le formateur est ainsi un guide qui aiguille la personne accompagnée vers des stratégies plus efficaces et adaptées. 

« Homme-Art » : L’orthophonie un art ou une technique ? 

Le « homme-art » fait référence à la thérapie, mélange de technicité et d’accueil de la personne. 

En effet, la démarche dite « proactive » s’appuie sur la technicité de l’orthophoniste : le constat de départ, franc et honnête, opéré lors du bilan, permet l’énonciation d’objectifs clairs et réalistes, centrés sur la solution et phasés en étapes mesurables et atteignables… Le travail est donc tourné vers l’action ; la technique se réfère au geste, au savoir-faire dans l’acte. 

Car il n’y a pas d’art sans maîtrise de la technique. D’ailleurs l’étymologie est identique entre ces deux termes : « technê » veut dire « art, habilité » en grec et « ars » signifie « habilité » en latin. Tous deux désignent donc le « savoir-faire ». 

Le soin orthophonique, comme la formation et la création d’outils, reposent ainsi davantage sur un art, intégrant le savoir-être et un ajustement permanent, issus de solides connaissances, tissés au travers des années d’expérience, nourris de la somme d’individualités et basés sur une volonté farouche de répondre à une demande unique. 

Voilà où se situe Lōbster. C’est l’homme-art qui autorise l’accès à la zone vulnérable de non-savoir grâce à une démarche proactive, solide, technicienne et globale. 

Le bégaiement : 500 mots pour le comprendre

Un trouble de la communication 

Le bégaiement est un trouble de la communication : on ne bégaie jamais seul. Il démarre en moyenne autour de 3 ans et doit être distingué des troubles de l’articulation ou du langage. Il n’est pas lié à un défaut d’intelligence. Totalement involontaire, il nait des efforts que la personne fait pour parler. Il s’accentue par la façon dont l’interlocuteur réagit (conseils, reproches). Plus je rentre en tension lorsque je bégaie et plus je risque de bégayer de nouveau. Le bégaiement ne ressemble jamais aux accidents de parole du petit enfant qui apprend à parler. 

Son origine 

Trouble neurodéveloppemental : le cerveau bègue est un cerveau différent. Aucun spécialiste au monde ne peut dire « on bégaie parce que… ». En effet, de multiples facteurs entrent en compte dans la genèse du bégaiement.

L’orthophoniste agit en particulier sur les facteurs dits « pérennisant » pour éviter que le trouble ne devienne chronique.

Le bégaiement : ça part tout seul ? 

Trois enfants sur quatre quitteront le bégaiement avant l’adolescence. Mais nous n’avons pas le moyen de prédire quel enfant sur les quatre restera bègue toute sa vie.

Les éléments suivants accroissent le risque de chronicisation du bégaiement :

– Efforts;

– Répétitions supérieures à trois;

– Blocages et prolongations de son;

– Perte du contact visuel;

– Mouvements accompagnateurs;

– Conscience du trouble.

En l’absence de prise en charge, le bégaiement entre progressivement dans un cercle vicieux.

A l’image d’un iceberg, le bégaiement se constitue progressivement d’une partie émergée et d’une partie immergée.

La partie visible comprend ce qui se voit et ce qui s’entend: ce sont les « bégayages » appelés aussi troubles de la fluence.

Cette fluence peut se travailler sur plusieurs dimensions :

– Continuité de la parole, du débit (nombre de syllabes en une minute) et du rythme;

– Absence d’effort (chez le bègue: répétitions de sons, de syllabes, blocages, mouvements accompagnateurs….)

La partie immergée fait référence au vivre bègue: la pression ressentie et tous les efforts fournis en conséquence. On y trouve toutes les stratégies pour ne pas bégayer: les évitements, les sentiments réactionnels. La peur de bégayer se développe avec le temps et les expériences négatives. 

Cette analogie de l’iceberg proposée par Joseph SHEEHAN illustre le « cercle vicieux renforçateur du bégaiement ». Le bégaiement entraîne d’abord la perte de la spontanéité et du naturel. Puis une lutte et une volonté de bien parler s’installe, qui gêne en retour le fonctionnement automatique de la parole. A force d’efforts, certaines personnes arrivent à dissimuler leur trouble. On parle alors de bégaiement masqué. Mais parler sans bégayer devient alors plus important que se dire. 

Tous concernés 

Statistiquement, le bégaiement touche 1% de la population mondiale. Cela représente plus de 600 000 personnes en France, dont 50 000 sévèrement. Il existe aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte et la prédominance masculine est forte (quatre hommes pour une femme).

Son degré de sévérité n’est pas tant lié à l’importance du bégayage. Il se mesure plutôt par l’impact qu’il a sur la personne bègue. 

Le bégaiement est par nature fluctuant. Et c’est un trouble qui peut mettre en situation de handicap plus ou moins grave selon les personnes.

Vous êtes concerné.e par le bégaiement pour vous-même ou pour un proche ?

Pour aller (beaucoup) plus loin, comprendre et savoir agir sur le bégaiement, vous pouvez voir et revoir la vidéo webinaire « Le Bégaiement » ici :