Pourquoi et comment fixer des objectifs dès la 1ère séance ?

J’ai lu dernièrement le post d’une collègue qui partageait une réflexion hyper intéressante sur l’intervention auprès des tout-petits (enfants de moins de 6 ans). Elle y exprimait l’ambivalence entre

  • d’un côté l’affection pour la part de créativité (“pouvoir partir de rien et construire des activités langagières qui respectent les grands objectifs à travailler : lexique, syntaxe, phono”) et l’intégration des éléments du quotidien (“un livre avec lequel l’enfant arrive en séance, sortir un bac de figurines…”)
  • mais de l’autre côté la pression de cette liberté par le manque de structure et de rigueur inhérents (besoin de respecter les recommandations, suivre la progression…).

Comment s’assurer de la portée thérapeutique de ce type de séance ?

Comment ne pas à l’inverse ressentir de la lassitude à “simplement” suivre un protocole ?

Cette problématique est précieuse parce qu’elle questionne 3 aspects essentiels de notre travail :

  1. en tant qu’orthophoniste, je trouve qu’elle interroge l’opposition créativité vs rigueur, science vs intuition…
  2. en tant que formatrice, j’observe un écueil fréquent : protocole vs réflexion, rigueur vs rigidité, être opérant·e vs opérationnel·le ou proactif·ve vs tâtonnant·e.
  3. en tant qu’humaine, j’entends une dichotomie entre : suivre les besoins du·a patient·e, être régulateur·rice/rééduquant·e ou thérapeute (du langage et de la communication), intervenant·e ou accompagnateur·rice ?

Car on se rend bien compte que, parfois, le besoin de rigidité va à l’encontre du besoin du·a patient·e.

La réponse est en partie dans la formulation de la question…

D’abord parce que les deux axes ne sont pas forcément opposés.

Laisser libre court à sa créativité ne veut pas dire “faire sa tambouille”, entendre passablement faire un peu ce qui se présente, et pas nécessairement par ordre de priorité ni même de pertinence. Quitter la rigidité d’une séance protocolisée ne signifie pas improvisation béate, passivité ni flou artistique.

Ensuite parce que se donner de grands objectifs est probablement le cœur du problème : trop grands, trop imprécis, ils impulsent une dynamique d’intervention diffuse, non spécifique. Du “bain de langage” sans ligne de base.

Ainsi, EBP et objectifs SMART ne sont pas du tout opposés au respect de l’intérêt de l’enfant. EBP et objectifs SMART ne signent pas la fin de la relation thérapeutique ni de la créativité.

EBP et objectifs SMART signifient “Je sais exactement ce que je dois faire, dans quelle direction, dans quel ordre et pourquoi.”

Non seulement je le sais. Mais en plus je l’ai exposé à la famille et je sais traduire les séances à travers le prisme de ce que j’ai dessiné comme parcours de soin.

C’est ce que j’appelle “faire le Nelson Monfort de l’orthophonie” !

En effet, une fois les objectifs posés, dans la séance, il est possible de travailler avec un enfant TSA en NDBI, avec un TDL en intervention narrative. Ce qui compte, c’est ce que je fais, comment je le fais… et comment je le traduis aux aidants naturels.

Mon CRBO s’articule donc toujours autour de

1. le but du·a patient·e et le but du suivi

2. la liste des objectifs principaux et spécifiques, le plus SMART possible, le plus basés sur l’EBP possible

3. le phasage en court terme, moyen terme, long terme

Tous mes objectifs écrits dans le CRBO sont automatiquement présents dans mon fichier de séance. Ils sont aussi dans le dossier patient dans lequel je peux spécifier des dates d’atteinte d’objectif pour protocoliser le déroulé et me donner des bornes temporelles (très important de les communiquer aux parents pour savoir aussi quels sont les critères d’arrêt).

En entrant en séance je sais donc exactement ce que je dois faire. Mon orientation EBP/SMART est bien là pour savoir AU LASER ce que je dois travailler et donc pour spécifier mon intervention (ce qui est l’un des aspects de l’intensivité de l’intervention) au lieu de me diluer dans un travail diffus qui n’est pas toujours approprié et dont la portée peut être limitée… à moins que ce soit au contraire mon objectif.

Je peux alors suivre totalement l’intérêt de l’enfant, me “laisser porter” par ses choix : je peux travailler mes objectifs avec presque tous les matériels présents au cabinet. Mais ce n’est pas le “jeu choisi” qui détermine ce que je travaille (“Oh, un loto… Ben oui, travaillons le lexique !”) mais bien la spécificité de mon objectif qui détermine comment j’exploite le matériel choisi par l’enfant.

Il me semble essentiel, a fortiori avec les tout-petits, d’insister sur ce point : tout l’art de l’orthophoniste est de savoir orienter et “recoder” ce qui se passe “en jouant” et de permettre aux parents de saisir ce que l’on travaille, comment on le fait et donc comment eux pourront le refaire à la maison. EBP ou pas, SMART ou pas, protocole ou pas : comment le parent comprend ce que l’on fait pour réussir à transférer à la maison (ce qui est un autre pilier de l’intensivité de l’intervention).

Retrouvez ici quelques articles sur les méthodes citées avec le #Expertise.

Vous voulez savoir exactement comment faire… de manière protocolisée ? Il est temps d’aller visiter cette page car j’ai dessiné une formation exactement pour répondre à cette question : https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/visioconference/organiser-et-savoir-arreter-une-prise-en-charge-pec-top-chrono/

#Expertise – Billet 13

Titre de l’article : Vers un consensus sur la dyslexie : résultats d’une étude Delphi

Auteurs : J. M. Carroll, C. Holden, P. Kirby, P. A. Thompson, M. J. Snowling et the Dyslexia Delphi Panel

Date de parution : 25 février 2025

Résumé en quelques mots

La traduction de l’article est libre. Certains passages sont repris plus ou moins littéralement, d’autres retraduits pour faciliter la lecture.

Cet article fait suite au très récent consensus Delphi et propose une définition de la dyslexie pour évaluer, identifier et conduire une politique éducative.


Rappel historique : le terme de “dyslexie” a été inventé par l’ophtalmologue allemand Rudolf Berlin dans les années 1880. La définition a varié au fil des ans, impliquant les troubles phonologiques, puis la notion de conditions d’apprentissage classiques et de concordance avec le niveau intellectuel. Depuis les années 2010, le terme de dyslexie est fréquemment évité (cf le DSM-V : “trouble spécifique des apprentissages en lecture”).

La problématique est double : d’un côté la co-occurrence fréquentes d’autres troubles mais aussi de l’évolution des habilités en fonction des stades de développement et d’un autre côté le rôle des interventions et du soutien. La question essentielle que je suis heureuse de voir posée noir sur blanc, a fortiori quand on accompagne des enfants HPI ayant ces troubles des apprentissages, c’est : comment intégrer des enfants qui, bénéficiant d’intervention adaptée, s’améliorent, et alors ne rentrent plus dans une définition basée uniquement sur le niveau de réussite, alors même que parents et expérience clinique suggèrent que priver ces enfants d’intervention leur fait prendre du retard par rapport à leurs pairs (Thompson, 2021).

Le consensus Delphi

Le consensus est né au Royaume Uni de la volonté de faire rejoindre les débats de chercheur·euses, les points de vue de clinicien·nes et de personnes expérimentant la dyslexie. 

L’étude Delphi a ainsi étudié les bonnes pratiques en matière d’évaluation de la dyslexie et proposé une définition et les critères d’identification.

Inspiré de Catalise pour le langage oral (2017), Delphi se base sur des tours itératifs soumettant 42 affirmations à des spécialistes et des personnes dyslexiques de plusieurs pays dans 5 domaines :

  • La nature de la dyslexie
  • Les expériences de la dyslexie
  • Pourquoi et quand évaluer
  • Quoi évaluer
  • Les critères d’identification

Les déclarations ont été acceptées à 80% ou retestées après modifications/reformulations.

1. Définition de la dyslexie

Le niveau d’attente est fonction de l’âge mais aussi de l’exposition à l’enseignement, la qualité de l’éducation, le niveau atteint dans d’autres domaines.

Les idées retenues par le consensus sont

– la persistance imprévue des troubles

– la notion de fluidité verbale, même si elle n’est pas un marqueur

– le manque de maîtrise de la lecture (entendue comme lecture précise et automatique) est un marqueur fiable

Priorité est donc donnée à la maîtrise de la lecture et de l’orthographe même si certains aspects du déchiffrage peuvent être dans la moyenne. Ainsi, le profil des adultes très performants, ayant bénéficié d’un soutien important dans leur apprentissage, peuvent confirmer un profil de dyslexie.

2. Habilités intellectuelles et dyslexie

Le consensus propose de parler de trouble apparaissant dans tous les rangs de l’intelligence et de sévérité en fonction de la réponse à l’intervention. Il précise :

– toutes les personnes ayant des difficultés de lecture doivent pouvoir bénéficier d’une intervention ciblée et suivie (quel que soit leur niveau d’intelligence)

– lorsqu’une personne a des difficultés générales d’apprentissages (déficience intellectuelle), appliquer une étiquette de dyslexie peut engendrer une approche trop étroite du suivi

– L’écart entre la capacité intellectuelle et le niveau d’alphabétisation est un indicateur d’une difficulté d’apprentissage spécifique mais non suffisant pour le diagnostic

3. Etiologie de la dyslexie

Les causes étiologiques de la dyslexie ne figurent pas en définition mais le panel se prononce en la faveur de multiples causes impliquées dans la dyslexie. Les déclarations mettent ainsi en garde contre l’idée d’un seul facteur étiologique :

  • Les antécédents de dyslexie dans la famille sont un facteur de risque de la dyslexie. Cependant, il existe des facteurs multiples génétiques et environnementaux
  • Attribuer la dyslexie à une faiblesse phonologique ou des problèmes de mémoire de travail ne tient pas compte de la variabilité individuelle ou de la nature fortement imbriquée de la dyslexie avec d’autres troubles des apprentissages

Il est capital de retenir que le trouble le plus commun observé est la difficulté de traitement phonologique (conscience phonologique, vitesse de traitement phonologique, mémoire phonologique), preuve plus robuste que les autres facteurs tels que l’attention visuelle, les processus visuels ou les compétences orthographiques.

– Le plus gros marqueur de la dyslexie est la conscience phonologique, définie comme l’habilité à réfléchir et manipuler sur la structure sonore des mots.

– Le deuxième est la mémoire phonologique qui réfère à la mise en mémoire à court terme des informations verbales (non mots, mots ou chiffres).

– Le troisième marqueur est la dénomination rapide automatique DRA de symboles familiers, de dessins ou de couleurs, considérée comme une mesure de la vitesse de traitement phonologique (et pour certains comme une mesure de la récupération en série de codes lexicaux en réponse à des informations visuelles, comme le fait la lecture).

Par ailleurs, l’orthographe (capacité à former et récupérer des lettres, des séquences de lettres et d’épeler des patterns de lettres) est généralement touchée mais elle pourrait être un marqueur lié à la difficulté phonologique ou d’alphabétisation et non à la dyslexie.

4. Co-occurerence d’autres troubles

Il y a une fréquente co-occurrence entre la dyslexie et d’autres troubles neuro-développementaux comme le TDL, le TDAH, le trouble de la coordination et la dyscalculie. Des recherches sont nécessaires pour comprendre les facteurs de risque spécifiques communs et spécifiques qui expliqueraient cette co-occurrence.

5. Impact changeant de la dyslexie au cours de la vie (perspective life-span)

La dyslexie persiste jusqu’à l’adolescence et a un impact sur la lecture jusqu’à l’âge adulte. Mais :

  • De multiples facteurs influencent l’impact et la trajectoire de la dyslexie. Ses manifestations peuvent changer tout au long de la vie en fonction du contexte
  • La mémoire de travail, la vitesse de traitement et les habilités orthographiques peuvent contribuer à l’impact de la dyslexie
  • Après intervention, la lecture et les difficultés associées chez les individus dyslexiques peuvent ne plus être vécues comme un handicap bien que ce soit toujours des challenges
  • Les facteurs de protection de la dyslexie incluent une intervention précoce et soutenue et de bonnes habilités en langage oral, verbal et non-verbal

La puissance de ce consensus est d’offrir une perception dynamique de la dyslexie qui nécessite une perspective développementale pour comprendre son impact.

De fait, les stratégies de compensation sont bien reconnues : la dyslexie peut affecter ++ la compréhension du langage écrit, ou au contraire être une stratégie de compensation grâce au niveau de langage de l’enfant.

6. Les idées reçues courantes

Retenons parmi les idées reçues passées au crible qu’il n’y a pas de preuve diagnostique sur la latéralité (plus de non-droitiers mais pas de preuves de causalité).

Autre idée intéressante (ahhhh !), il n’y a pas de preuves permettant d’affirmer que la dyslexie développe des trésors d’ingéniosité ou de créativité…

Définition de la dyslexie selon Delphi

La dyslexie est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par un trouble de la lecture hautement héréditaire et souvent inattendu au regard des autres habilités cognitives. L’accent est mis sur l’aspect multifactoriel et la persistance du trouble tout au long du développement malgré les changements de manifestations.

Les principaux facteurs de risque dont il est essentiel de tenir compte explicitement sont les antécédents familiaux de dyslexie, la pauvreté du langage, les difficultés phonologiques et la persistance des difficultés malgré l’intervention.

Trois assertions majeures ressortent de cette définition :

  1. Les difficultés en lecture et en orthographe sont liées à l’âge, aux capacités et aux attentes éducatives.
  2. Un rôle causal est reconnu pour le traitement phonologique mais d’autres facteurs jouent un rôle dans la variabilité individuelle.
  3. Il existe un fort taux de co-occurrence avec d’autres troubles, pas seulement en termes de diagnostic différentiel mais de traits subcliniques des troubles.

La difficulté persistante à maîtriser la lecture est évidemment une clé de compréhension de la dyslexie. Mais il est fondamental d’intégrer que l’étude des facteurs influant sur la dyslexie (faiblesse en traitement phonologique dont la DRA, faiblesse de décodage, niveau de langage oral et le risque familial) est plus fiable que l’écart à la norme en termes de réussite (seuil de réussite), en termes de niveau intellectuel (écart au QI) ou de déficit unique. En d’autres termes, les écarts-types ne disent pas tout…

D’autre part, la réponse médiocre au traitement participe alors à la compréhension du trouble dans une logique de “risque cumulé”. Il pourrait donc être intéressant de mettre en place un design d’évaluation comprenant d’abord une phase d’intervention puis une évaluation tenant compte de l’aspect développemental mais aussi de l’âge et du stade du·a patient·e. Le consensus préconise ainsi

– l’attribution de risque (ou de risque nul) pour les enfants, au sein d’un système de soutien et de dépistage systématique précoce

– une intervention puis, en fonction de la médiocrité des progrès, une évaluation

Les premiers prédicteurs sont la connaissance des lettres, la conscience des phonèmes, la DRA, et plus tard dans le développement, il est préconisé un test direct des processus de lecture, du langage et des processus de compréhension.

Il est intéressant de lire en ouverture d’article qu’il n’a pas pris en compte l’impact psychosocial de la dyslexie : impact sur la motivation, l’estime de soi et le bien-être émotionnel.

Pourquoi c’est important

La dyslexie est bien reconnue dans son continuum, ce qui est un point capital. Il y avait la question de degré de sévérité. Il y avait la question du degré d’impact fonctionnel. Intervient la notion de répercussions différentes en fonction des âges de la vie et ça, c’est vraiment cadeau.

Cet article est important aussi parce qu’il pose les bases de l’autre article sur le consensus (à suivre en prochain billet #Expertise !) qui lui, recontoure l’évaluation de la dyslexie. Il dit clairement que le critère de réussite ou d’échec doit être mis en balance non seulement avec la norme, mais aussi avec les performances individuelles dans les autres domaines. Que la réussite ou l’échec n’est que l’un des marqueurs dont le plus important reste la fluidité en lecture.

Ce que ça change

Les critères d’observation vont forcément se déplacer suite à ce consensus.

D’une part, il clarifie l’intrication entre les troubles de la lecture et ses répercussions sur les autres domaines d’apprentissage tels que l’orthographe, les mathématiques ou encore l’acquisition d’une langue étrangère.

D’autre part, il flèche notre regard sur les marqueurs les plus spécifiques à savoir :

– la difficulté de traitement phonologique entendu comme 1. la conscience phonologique, 2. la mémoire phonologique et 3. la vitesse de traitement phonologique (DRA)

– la faiblesse de décodage

– le niveau de langage oral

– le risque familial

Par ailleurs, l’explicitation de la modification de l’impact de la dyslexie aux différents âges de la vie va nous mettre en mouvement pour repenser nos interventions.

D’un côté, comprendre le continuum ne signifie pas que je doive réviser mes objectifs à la baisse (de “normalisation” à “amélioration”). Non, en fonction des variabilités individuelles, des réactions au traitement, de la vitesse de traitement, du niveau de langage oral, des facteurs environnementaux, un·e patient·e peut tout à fait régulariser ses performances en lecture mais c’est bien la notion de challenge, de défi qu’il conviendra d’intégrer et donc l’utilisation de la lecture dans la vie quotidienne.

D’un autre côté, le curseur se déplace à mesure que l’on dézoome de nos feuilles de passation et que l’on considère la perspective life-span : dois-je privilégier l’objectif plaisir de lire ou maintenir le déchiffrement à tout prix ?

Concrètement

– Le curseur est placé sur les facteurs de risque tels que les difficultés phonologiques et pas seulement la métaphonologie. Je comprends que les troubles du langage oral sont non seulement co-occurrents mais également actifs sur le pronostic.

J’entends l’importance de déployer le lexique, la flexibilité lexicale et la ressource en langage oral.

– Je comprends que mon·a patient·e bien compensé·e, fort·e cognitivement, bien accompagné·e, puisse subir un impact moins fort aujourd’hui (plus de réussite) ET avoir besoin d’accompagnement pour ne pas subir de retard par rapport aux autres. Je valorise le profil cognitif fort, à la grande vitesse de traitement, aux bonnes capacités de mémorisation et aux grandes habilités en langage oral qui permet de faciliter la compensation et donc d’amoindrir l’impact du trouble du langage écrit. Je m’appuie sur ce profil pour proposer un accompagnement adapté aux patient·es qui formulent la demande d’aide à cause du coût des compensations.

– Je comprends que l’impact peut changer à l’âge adulte et que si “dyslexie = trouble développemental = pour toute la vie”,la répercussion du trouble n’est pas une fatalité ni une évidence égale pour tous. La trajectoire de vie compte, et ce, pendant toute la vie.

Lien vers l’article complet : https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jcpp.14123

👉 Pour aller plus loin sur ce consensus, guettez l’article #Expertise – Billet 14 à venir à propos du deuxième article extrait de ce consensus.

👉 Pour aller plus loin sur l’intégration des temps en rééducation, voir les posts d’avril 2025 sur @orthophonieapp

#Expertise #Dyslexie #LangageEcrit #Bilan #Evaluation #Thérapie #Lifespan

#2025

#LobsterOrthophonie #Orthophonie

#Expertise – Billet 12

Titre de l’article : Comprendre l’impact plus large du bégaiement : les idées suicidaires

Auteurs : S. E. Tichenor, S. Palasik, J. S. Yaruss

Date de parution : 20 juillet 2023

Résumé en quelques mots

Cette étude explore l’apparition et la nature des idées suicidaires chez les adultes qui bégaient. Plus encore, elle étudie comment les idées suicidaires font partie de l’impact du bégaiement.

Le terme idées suicidaires fait référence aux pensées, à la communication et aux comportements liés à l’intention de mourir.

En 2019, le suicide représentait 1,3 % de tous les décès dans le monde (selon l’OMS). Toujours selon l’OMS, en 2010, la prévalence estimée des idées suicidaires au cours de la vie a été estimée à 9 %.

Nombreuses sont les personnes qui bégaient à éprouver des réactions affectives, comportementales et cognitives négatives à leur bégaiement. Ces réactions apparaissent et se développent avec les expériences négatives. Les personnes qui bégaient peuvent subir une stigmatisation intériorisée et une diminution de l’estime de soi. Ce qui est dangereux, c’est que les pensées négatives peuvent prendre la forme de “pensées négatives répétitives” : la personne rumine alors continuellement les difficultés liées à sa situation de vie et est plus à risque de développer des idées suicidaires.

L’étude porte sur 140 adultes ( âge M = 37,79, SD = 15,34) qui bégaient, selon les auto-évaluations. La plupart des participants ont déclaré avoir déjà reçu une thérapie contre le bégaiement (75,7 %) ; 40% avoir participé à des activités de self-help pour le bégaiement. 27,1 % de l’échantillon ont déclaré un diagnostic clinique d’anxiété ou de dépression.

Les résultats indiquent que les idées suicidaires étaient courantes chez les adultes qui bégaient dans cette étude (67,9 %). 62% de ceux qui ont déclaré avoir eu des idées suicidaires estimaient que ces pensées étaient au moins partiellement liées à leur bégaiement.

Plus les participants subissaient des impacts négatifs forts mesurés à l’OASES, ou plus ils vivaient de pensées négatives répétitives, plus ils étaient susceptibles d’avoir pensé à se suicider au cours de l’année écoulée. Le schéma inverse est également vrai : moins les participants avaient subi d’impacts négatifs liés au bégaiement ou moins ils étaient enclins aux pensées négatives répétitives, moins ils étaient susceptibles d’avoir eu des idées suicidaires dans l’année.

Les idées suicidaires sont influencées par plusieurs facteurs, notamment le sentiment de manque d’appartenance ou d’être un fardeau pour l’entourage ou la société. Ces sentiments sont variables et changent au fil du temps tout au long de la vie d’une personne.

De même, la gestion des idées suicidaires suit le même schéma : les pensées suicidaires peuvent être atténuées grâce aux habitudes de vie, en considérant les conséquences de ses pensées ou actions, et en obtenant ou en participant à un soutien. Il ressort des rapports de ces participants que les pensées suicidaires peuvent diminuer, mais qu’elles ne disparaissent pas toujours, et qu’elles peuvent être déclenchées de multiples façons en fonction de la personne, de sa relation avec le bégaiement et de ses expériences de vie.

Trois thèmes sont également apparus en réponse aux questions portant sur le changement au fil du temps et la gestion des idées suicidaires :

  • La protection se réfère aux facteurs qui atténuent ou protègent contre les pensées suicidaires en termes de fréquence ou de gravité
  • Le soutien fait référence à l’aide à faire face au bégaiement et aux pensées suicidaires
  • La prise en compte des conséquences possibles, thème étroitement associé à la variabilité. En d’autres termes, ces aspects évoluent et changent tout au long de la vie.

Pourquoi c’est important

Cette étude fonde le recrutement du bégaiement sur l’auto-évaluation ce qui est hautement intéressant car elle valide alors les expériences de ceux qui s’identifient comme vivant avec le bégaiement plutôt que des critères basés sur l’auditeur. Se dire bègue est plus fiable que faire dénombrer les disfluences perçues par un tiers. 

Plus spécifiquement, cette étude est importante dans la mesure où elle renforce le rôle des orthophonistes en matière d’éducation et de conseil. En effet, elle démontre que les scores élevés à l’OASES ou le grand nombre de pensées négatives répétitives étaient significativement associés à un risque accru de plus grandes idées suicidaires, ce qui souligne l’importance pour les orthophonistes de comprendre les expériences individuelles des patient.es qui bégaient et des facteurs qui peuvent les exposer à un risque plus élevé d’idées suicidaires.

Ce que ça change

Le sujet de l’étude même et ses résultats soutiennent la valeur d’une thérapie axée sur la diminution des effets indésirables sous toutes ses formes, plutôt que d’encourager uniquement ou principalement une parole perceptiblement fluide, ce que défendent Tichenor, Constantino, Herring et Yariss depuis 2019.

Il est vraiment temps d’intégrer ces pratiques dans nos rééducations, comme l’indiquent clairement le DSM-V et sa perspective “life-span” ainsi que les personnes qui bégaient elles-mêmes (dénonciation des micro-agressions liées aux demandes normatives plus ou moins implicites).

Concrètement

  • J’entends que le bégaiement peut être générateur d’idées suicidaires chez mon ou ma patient.e. Je tiens compte explicitement de l’état mental de mon ou ma patient.e et de son niveau de soutien.

  • J’opte pour une thérapie holistique du bégaiement en traitant les pensées et sentiments négatifs liés au bégaiement lorsqu’ils sont présents, en réduisant l’impact négatif du bégaiement sur la vie de mon ou ma patient.e.
    Je favorise une relation positive fondée sur l’empathie et l’honnêteté. J’assume mon le rôle de conseils comme défini par l’ASHA depuis 2016, c’est-à-dire incluant “les interactions liées aux réactions émotionnelles, aux pensées, aux sentiments et aux comportements qui résultent du fait de vivre avec le trouble de la communication”. J’aide mon ou ma patient.e à établir des liens et à développer des sentiments d’inclusion et d’appartenance.

  • Je donne toute son importance à l’acceptation, aux pensées positives, au travail de l’estime de soi, aux célébrations des succès, aux réussites globales dans la vie. Je m’appuie sur les thérapies comportementales et cognitives, la thérapie d’acceptation et d’engagement, la pleine conscience, la désensibilisation, l’acceptation de soi pour restructurer les schémas de pensée négatifs et promouvoir la résilience face aux pensées suicidaires. Ainsi, j’apprends à reconnaître, valoriser et accompagner les facteurs de protection. Sans prendre une place autre que la mienne, je reconnais et j’intègre les idées suicidaires comme une composante possible de mon travail d’accompagnement.

  • Je ne minimise pas le risque suicidaire. Je ne le traite pas directement moi-même. Je n’hésite pas à faire appel aux professionnels de la santé mentale pour déterminer le risque suicidaire et la conduite à tenir.

👉 Pour aller plus loin sur cet article, rendez-vous sur begaiement.app (surveillez les parutions de la veille scientifique).

👉 Pour aller plus loin sur le traitement du bégaiement, rendez-vous onglet formation.

#Expertise #Bégaiement #Validisme #Suicide #Thérapie #TCC

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 11

Titre de l’article : Communication sociale et réactivité verbale des parents dans tous les contextes d’interaction chez les tout-petits autistes

Auteurs : A. Delehanty, C. M. Lorio, M. Romano, J. A. Brown, J. J. Woods and A. M. Wetherby

Date de parution : 24 février 2024

Résumé en quelques mots

Dans le cadre de l’intervention précoce, les orthophonistes travaillent avec les familles à partir des activités quotidiennes qui correspondent à leurs priorités pour apprendre à intégrer des stratégies d’intervention de soutien de l’apprentissage.

En effet, les activités quotidiennes :

  • présentent des opportunités répétées et intégrées d’interaction sociale et d’apprentissage des langues
  • fournissent une structure et une prévisibilité, augmentant la probabilité que les enfants apprennent les mots et les expressions utilisés par leurs tuteurs dans le cadre de cette interaction (routine)
  • offrent une généralisation facile car ils les pratiquent dans les mêmes contextes dans lesquels ils les utiliseront

Le contexte souvent préconisé est la lecture de livre. Et effectivement, une diversité accrue du vocabulaire et un plus grand nombre d’énoncés continuant le sujet ont été notés lors de la lecture partagée d’un livre par rapport à d’autres contextes. Ensuite vient le jeu traditionnel et encore derrière les jouets électroniques à rétroaction (son ou lumière), et ce même auprès des nourrissons.

Cette étude examine en profondeur les modèles de communication des enfants et les réponses verbales parentales dans différents contextes d’interaction au cours d’une observation à domicile d’une heure enregistrée sur vidéo chez 211 tout-petits âgés de 18 à 24 mois et identifiés plus tard comme autistes, avec et sans retard de développement (évaluation du développement réalisée à 36,6 mois).


Plus précisément, elle répond à quatre objectifs :
1. Préférences et interprétation en fonction de la proportion de temps consacré par les familles > dans quels contextes les familles communiquent-elles le plus ?
2. Comparaison des temps de communication des enfants > dans quels contextes d’interaction les enfants communiquent-ils le plus ?
3. Examen des proportions de fonctions communicatives des enfants exprimées dans des contextes d’interaction > quelles fonctions de communication selon les contextes ?
4. Exploration des modèles de réponses verbales parentales dans les contextes d’interaction > quelles réponses verbales parentales en fonction des contextes ?


Saluons l’ENORME travail d’étude vidéo et de codage observationnel granulaire pour tout séquencer selon les critères suivants (voir dans la partie Ressources complémentaires pour le détail) :

  • Contexte d’interaction en 8 catégories
  • Actes communicatifs de l’enfant et fonctions communicatives : dans l’étude, les actes de communication des enfants ont été identifiés à l’aide des critères du profil de développement CSBS de Wetherby et Prizant.
  • Réponse verbale des parents : L’étude analyse les 3 secondes après chaque acte de communication de l’enfant pour détecter l’apparition d’une réponse verbale contingente du parent.

L’étude montre que

  1. Contextes (dans quels contextes les familles communiquent-elles le plus ?) : tous groupes confondus, les familles consacrent le plus de temps de communication à jouer avec des jouets. Viennent ensuite les suivis de repas et de collations.
    Dans le détail, les parents d’enfants au développement typique ont consacré beaucoup plus de temps au partage de livres et aux tâches familiales que ceux des enfants autistes. Les parents d’enfants autistes ont passé plus de temps en transition que les parents d’enfants avec ou sans retard de développement.

  2. Taux par minute de communication avec les enfants (dans quels contextes d’interaction les enfants communiquent-ils le plus ?) : tous groupes confondus, les enfants communiquent davantage pendant le partage de livres et les jeux avec des personnes par rapport à tous les autres contextes d’interaction.
    Jouer avec les gens est souvent identifié comme une activité recommandée pour l’intervention précoce car c’est une activité qui favorise le plaisir partagé et les liens sociaux. De plus, la nature dyadique du jeu avec les gens donne lieu à moins de demandes qui distribuent l’attention entre les objets et les partenaires de communication.
    Enfin, les taux de communication étaient moindres lors des transitions par rapport à la fréquence des communications lors des activités planifiées, ce qui renseigne clairement sur l’importance des contextes d’interaction familiers et prévisibles pour favoriser la communication.

  3. Fonctions communicatives exprimées (quelles fonctions de communication selon les contextes ?) : la majeure partie des actes de communication concernaient la régulation du comportement loin devant l’interaction sociale et l’attention conjointe. En effet, les tout-petits vont consacrer beaucoup de leur temps de communication à refuser, faire des choix, demander. Et effectivement, les enfants TSA vont communiquer plus facilement pour formuler des demandes et protester que pour initier une attention commune et une interaction sociale, alors que l’attention conjointe s’est avérée être un prédicteur important des compétences linguistiques ultérieures.
    Seul 2 contextes diffèrent. D’abord le contexte de partage de livre voit une majeure partie des actes de communication des enfants exprimer de l’attention conjointe, les enfants tapotant ou étiquetant des images pour attirer l’attention. Ensuite dans le contexte de jeu avec des personnes, 59% des communications sont des actes d’interaction sociale.
    Voir le détail en ressources complémentaires

  4. Réponses verbales parentales (quelles réponses verbales parentales en fonction des contextes ?) : Dans tous les groupes, les contextes de partage de livres ou de jeu étaient associés à des proportions plus élevées de commentaires parentaux verbaux et non verbaux de suivi par rapport aux activités nécessaires, qui étaient associées proportionnellement à plus de directives de suivi (environ 40 % des réponses pendant les tâches ménagères et 36 % des pendant les transitions). Les commentaires non verbaux de suivi représentaient environ 56 % des réponses parentales pendant le jeu avec les gens. Dans tous les contextes d’interaction, les parents d’enfants sans retard de développement ont répondu en utilisant proportionnellement plus de commentaires de suivi verbaux par rapport aux autres groupes, alors que les parents d’enfants TSA ou avec retard de développement ont utilisé plus de commentaires de suivi non verbaux.

  5. Temps passé dans des contextes d’interaction : les tout-petits et leur famille passaient environ la moitié du temps à jouer avec des jouets, à jouer avec des gens et à jouer avec des accessoires (alors que le jeu ne représente qu’une petite partie de journée typique).
    Par ailleurs les enfants sans retard de développement passaient plus de temps sur les livres et tâches familiales que les enfants TSA. Une raison possible de cette différence pourrait être que certains enfants TSA de l’échantillon n’ont pas maintenu une attention et un engagement partagés pendant ces activités aussi longtemps que les enfants sans retard de développement. Les parents d’enfants TSA ont peut-être anticipé que leurs enfants pourraient avoir des besoins de soutien supplémentaires dans ces contextes et n’ont pas inclus ou ont abrégé ces activités. Les temps de transition peuvent être allongés pour les personnes TSA, qui peuvent fortement adhérer aux routines et préférer rester dans une activité une fois qu’elle a commencé.

Pourquoi c’est important

Il n’est pas nécessaire de rappeler l’importance de l’intervention précoce, a fortiori avec les enfants porteurs de TSA. Il est alors essentiel de respecter les préférences et les priorités des aidants naturels (quel contexte ? Quelles réponses ?). Cette étude offre alors un focus sur le renforcement de leur capacité à offrir des opportunités d’apprentissage au cours des activités quotidiennes, déjà reconnue dans la revue de données probantes de Zwaigenbaum en 2015.


En effet, les interactions avec les aidants naturels au cours des activités ordinaires qui se déroulent dans la vie quotidienne sont essentielles pour favoriser l’acquisition de compétences en communication sociale et en langage.

Ce que ça change

Notons que les trois fonctions de communication étudiées (régulation de comportement, attention conjointe et interaction sociale), qui sont toutes importantes et nécessaires, étaient représentées dans tous les contextes. Il est donc important de dire aux parents que l’apprentissage se joue aussi dans les actes du quotidien, pas uniquement dans le jeu ou plus largement, dans un moment privilégié.

Toutes les fonctions de communication sont présentes dans tous les contextes.

Les contextes et leurs comportements de communication associés pourraient être volontairement croisés.

Par exemple, comme l’attention conjointe est spontanément présente lors du partage de livres, les parents pourraient travailler les régulations de comportement avec les livres, en demandent à tourner la page ou en sollicitant à nouveau un extrait préféré. Ou encore initier une attention conjointe pendant une activité quotidienne en parlant d’objets, de personnes ou d’événements.

Ainsi, les contextes tels que les tâches familiales, les soins et les transitions peuvent permettre d’améliorer l’engagement actif, la qualité des activités de la vie quotidienne et le développement moteur.

L’un des biais de l’étude est que les temps consacrés au jeu sont plus grands sans doute aussi parce que les parents se savaient observés. Mais alors, ceci indique comme il est important de cibler les activités dans lesquelles l’enfant et le parent ont le sentiment de réussir.

Concrètement

  • J’intègre l’influence des contextes sur les comportements de communication.
    Lors d’une évaluation de la communication, je pense à comparer le taux de communication pendant un jeu avec un jouet par rapport au taux pendant le jeu avec des personnes.

  • J’intègre l’influence des activités sur les contextes d’interaction.
    Je me nourris des classifications pour identifier les activités qui servent de contextes d’interaction tout en me conformant aux préférences patient > voir les ressources complémentaires !

  • Je diversifie mes stratégies d’intervention en proposant de baser le travail sur les activités quotidiennes, telles que vérifier le courrier ou charger le lave-vaisselle. Je fournis aux familles des idées sur la façon de mettre en œuvre des stratégies d’intervention tout au long de la journée pour prolonger l’intervention dans davantage de contextes.

👉 Pour aller plus loin sur l’accompagnement parental, rendez-vous sur le module 3 de ChronOrtho ici

👉 Pour envoyer plus fluidement des préconisations aux familles, rendez-vous dans l’onglet séance, rubrique “Intégration dans le milieu” sur #Orthophonie

Ressources complémentaires

Proportions de fonctions communicatives des enfants exprimées dans les contextes d’interaction pour l’ensemble de l’échantillon :

Contexte d’interaction en 8 catégories
Quatre contextes d’interaction représentaient des activités axées sur le partage de livres et le jeu :
– (a) le partage de livres,
– (b) le jeu avec les gens (jeu dyadique sans objets, y compris les jeux sociaux tels que coucou et “Je vais t’avoir”, ainsi que des chansons et des comptines),
– (c) jouer avec des jouets,
– (d) jouer avec de gros objets comme accessoires (p. ex., balançoire, jouet à enfourcher).
Les quatre autres comprenaient des activités nécessaires auxquelles les familles participent quotidiennement :
– (e) les soins (par exemple, s’habiller, se laver les mains),
– (f) les tâches familiales (par exemple, nourrir un animal de compagnie, vérifier le courrier),
– (g) les repas ou les collations,
– (h) les transitions entre les activités.

Actes communicatifs de l’enfant et fonctions communicatives.

Un comportement de communication doit comprendre un geste, un son, un mot ou des combinaisons de mots + être dirigé vers une autre personne + exprimer une fonction de communication parmi les suivantes :

  • Régulation du comportement : demander ou protester contre des actions et des entités
  • Interaction sociale : saluer, « se montrer » ou attirer l’attention sur soi
  • Attention conjointe : diriger l’attention vers une entité ou un événement pour partager un intérêt ou un plaisir, commenter ou demander des informations

Réponses verbales des parents

Elles sont codées comme synchrones ou asynchrones selon qu’elles suivent ou non le centre d’attention de l’enfant.
Les réponses synchrones comprennent :

  • des commentaires verbaux de suivi : fournir des informations sémantiques ou syntaxiques supplémentaires à l’énoncé de l’enfant sans demander à l’enfant de modifier ses actions
  • des directives de suivi : demander à l’enfant de dire ou de faire quelque chose en lien avec l’objet centre de l’attention de l’enfant
  • des commentaires non verbaux de suivi : offrir des réponses affirmatives n’ajoutant pas d’informations linguistiques à l’acte de communication de l’enfant (par exemple, « Mm-hm », « Oh »).

Les réponses asynchrones recentrent l’attention ou le comportement de l’enfant et sont codées sous forme de commentaires ou de directives.
Si le parent ne répond pas dans les 3 secondes ou parle à une autre personne présente dans la pièce, la réponse est cotée opportunité manquée.

#Expertise #TSA #InterventionPrécoce #Communication #AccompagnementParental #PartenariatParental

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 10

Titre de l’article : Le contrôle inhibiteur, la flexibilité cognitive et la production de disfluences chez les enfants qui bégaient et ne bégaient pas

Auteurs : M. Paphiti, M. A. Talias, K. Eggers

Date de parution : 7 mars 2024

Résumé en quelques mots

Il s’agit de la première étude conçue pour évaluer directement les rôles du contrôle inhibiteur et de la flexibilité cognitive sur la production de disfluences chez l’enfant qui bégaie.

Le contrôle inhibiteur englobe le contrôle des interférences (c’est-à-dire l’inhibition des pensées et de l’attention sélective) et l’inhibition de la réponse (c’est-à-dire l’inhibition des comportements qui ne sont plus appropriés). L’inhibition de la réponse est considérée comme complexe lorsqu’il s’agit non seulement d’inhiber une réponse motrice, mais aussi d’en exécuter une conflictuelle.
La flexibilité cognitive est définie par Ionescu en 2012 comme la capacité à établir des changements, à avoir un contrôle cognitif et à avoir une pensée divergente. Elle s’appuie sur le contrôle inhibiteur et la mémoire de travail et permet de s’adapter aux changements environnementaux (nouvelles règles).

Depuis 2017, les études montrent que l’enfant d’âge scolaire qui bégaie a des performances de flexibilité cognitive inférieures à celles du l’enfant qui ne bégaie pas, ce qui suggère un rôle possible de la flexibilité cognitive dans le bégaiement développemental.
Toutefois, les études sur le lien contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive et bégaiement donnent des résultats mitigés tant auprès des enfants que des adultes qui bégaient.


La présente étude pose les 2 questions suivantes :
– Existe-t-il un lien entre l’exécution de la tâche de contrôle inhibiteur (mesurée en vitesse ou en précision) et le nombre de disfluences de la parole (spécifiques ou non bègues) chez les enfants qui bégaient comparativement aux enfants qui ne bégaient pas ?
– Existe-t-il un lien entre la flexibilité cognitive, l’exécution des tâches et le nombre de disfluences de la parole produites par l’enfant qui bégaie en comparaison à l’enfant qui ne bégaie pas ?
L’étude se passe à Chypre auprès de 38 enfants de 6 à 9 ans : 19 qui bégaient (diagnostic posé par un orthophoniste et score au moins “léger” à l’ISS-4 de Riley) et 19 qui ne bégaient pas. Les enfants n’avaient pas suivi d’orthophonie, n’avaient pas de troubles quels qu’ils soient. Des mesures psychométriques ont été administrées avec l’épreuve de vocabulaire et de cubes, sans qu’il n’y ait de différence significative entre les 2 groupes. Au niveau du langage oral, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes.

La principale constatation est qu’une moindre maîtrise du contrôle inhibiteur et de la flexibilité cognitive est associée à une augmentation de la production de disfluences caractéristiques du bégaiement dans le groupe des enfants qui bégaient (mais pas des autres disfluences).

Chez les adultes qui bégaient, cette augmentation de la fréquence du bégaiement dans les conversations corrélée à une faiblesse du contrôle inhibiteur avait déjà été démontrée par Bakhtiar et Eggers en 2023. D’autres études ont prouvé que les adultes qui bégaient présentent des difficultés d’inhibition des réponses vocales planifiées (Ning et al., 2017) ; un lien a été également établi entre les voies neuronales associées au contrôle inhibiteur et la gravité du bégaiement (Neef et al., 2018).

Pour aller plus loin, dans une étude antérieure, aucune différence de flexibilité cognitive n’a été constatée entre l’enfant qui bégaie d’âge préscolaire et l’enfant qui ne bégaie pas, alors qu’on relève des coûts de performance significativement plus élevés en termes de vitesse et de précision à l’âge scolaire. Ceci pourrait indiquer que la flexibilité cognitive contribue peut-être à la persistance du bégaiement.
Les résultats actuels peuvent être liés au modèle des fonctions exécutives de Anderson & Ofoe (2019), qui aborde spécifiquement les rôles du contrôle inhibiteur et de la flexibilité cognitive dans l’apparition, le développement et la persistance du bégaiement. Les auteurs émettent l’hypothèse que des déficits de contrôle inhibiteur et de flexibilité cognitive peuvent affecter l’émotion, la sensorialité, la motricité et le langage, entraînant des disfluences dans la production de la parole.

Pourquoi c’est important

Différents auteurs ont montré que les difficultés de planification de la parole augmentent la fréquence des troubles de la parole, entraînent une faible efficacité langagière et une augmentation des exigences attentionnelles. Le contrôle inhibiteur et la flexibilité cognitive sont associés au développement, à la formulation et à la production de la parole et du langage.

Traiter le langage, la parole et la fluence, c’est intégrer la composante transversale, exécutive et adaptative.

Si les résultats de la présente étude semblent s’aligner sur de nombreuses données, il faut bien tenir compte du fait qu’il s’agit d’un sujet à l’étude. La science dédira ou infirmera peut-être partiellement les éléments de conclusion ; mais il est aussi important d’ouvrir sa propre flexibilité que de faire preuve de sens critique.

Ce que ça change

Cette étude met en évidence le rôle possible des faiblesses du contrôle inhibiteur/de la flexibilité cognitive dans l’apparition et/ou la persistance du bégaiement. Le système de production de la parole et du langage reposerait sur le contrôle inhibiteur et une faible compétence en matière de contrôle inhibiteur entraînerait une proportion plus élevée de disfluences.
Il est donc essentiel de traiter la phonologie, le langage oral et les fonctions exécutives dans le cadre du bégaiement.

Par ailleurs, le contrôle inhibiteur joue un rôle essentiel dans l’autorégulation. Gabrys a montré en 2018 que la flexibilité coopérative aide à réguler les pensées négatives répétitives et à se désengager des aspects émotionnels d’une situation. Ainsi, une faiblesse dans le contrôle inhibiteur et la flexibilité cognitive engendre de la difficulté à réguler l’excitation émotionnelle et les pensées négatives dans des situations communicationnelles.
Intervenir auprès d’enfants qui bégaient devrait donc inclure, en plus des conseils à l’entourage et en complément des TCC, un travail d’autorégulation émotionnelle et d’ajustement aux perturbateurs de l’environnement. En ce sens, le travail des moqueries, hautement TCC, est aussi à considérer d’un point de vue flexibilité pour changer de regard sur la situation et envisager d’autres postures.

Concrètement

  • J’entends l’importance de la planification de la parole et du langage. J’investis d’autant plus l’intervention narrative (décidément mon dada des derniers mois !!). Je travaille à l’organisation du récit, la programmation phonologique.

  • J’entends comme émotion, contrôle, langage, fluence sont liés. Il y a les aspects dopaminergiques. Il y a les aspects émotionnels. Et il y a les aspects exécutifs. J’accompagne l’expression des émotions. J’investis le traitement de l’élaboration psychique dans le cadre du bégaiement du tout petit comme de l’enfant d’âge scolaire.

  • J’intègre le rôle du travail exécutif de la régulation émotionnelle comme un renforçateur de la résilience interne. Je travaille sur la flexibilité cognitive de mon.a patient.e afin de lui permettre de disposer de la ressource nécessaire pour ajuster ses réactions aux interactions avec son environnement.

Lien vers l’article complet : https://doi.org/10.1044/2024_AJSLP-23-00242

👉 Pour aller plus loin sur cet article, relire le billet 7 sur la résilience et le billet 9 sur l’intervention narrative

👉 Pour aller plus loin sur le traitement du bégaiement de l’enfant d’âge scolaire, rendez-vous onglet formation.

#Expertise Bégaiement #Résilience #Inhibition #Flexibilité #Fonctionsexécutives

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 9

Titre de l’article : Intervention narrative individualisée pour les enfants d’âge scolaire ayant un trouble du langage spécifique

Auteurs : A. Hessling, C. M. Schuele

Date de parution : 15 avril 2020

Résumé en quelques mots

La production narrative est définie comme la présentation orale d’événements ou d’expériences causalement liés dans un ordre temporel (Peterson, 1990). Les tâches narratives comprennent le récit et la génération d’histoires fictives ou personnelles.

L’intervention narrative a démontré son efficacité pour augmenter la productivité et la complexité du langage.

Pour inscrire la démarche au plus près de l’EBP, il est recommandé d’utiliser des protocoles de traitement standard qui fournissent une structure et soutiennent la mise en œuvre d’une intervention avec fidélité.

Story Champs en fait partie et s’adresse au grand ou petit groupe comme à l’individuel.

Chaque session d’intervention Story Champs comprend huit étapes réparties sur deux segments : raconter une histoire fictive et générer une histoire personnelle sur le sujet de l’histoire fictive (c’est-à-dire : « Parle-moi d’un moment où quelque chose comme ça t’est arrivé à toi”).

  • Des images sont placées sur la table pour modéliser une histoire fictive : c’est le segment de récit (étapes 1 à 4).
    Un échafaudage verbal et visuel selon les besoins de l’enfant (lignes de base) est fourni lorsque l’enfant ne produit pas d’élément de grammaire de l’histoire. Par exemple, dans l’élément de grammaire “sentiment”, l’orthophoniste peut poser d’abord une question ( « Comment John s’est-il senti lorsqu’il est tombé de son vélo ? »), puis si nécessaire, un modèle verbal. Cet étayage est ensuite retiré étape par étape dans une logique de zone proximité de développement.

  • Puis l’enfant est invité à raconter une histoire personnelle à l’aide d’une invite initiale (« Parlez-moi d’un moment où quelque chose comme ceci vous est arrivé ») : c’est le segment de génération d’histoires (étapes 5 à 8).
    Si l’enfant ne répond pas à l’invite initiale, l’orthophoniste suit une hiérarchie d’invites supplémentaires pour susciter une histoire personnelle : « Parle-moi d’une fois où tu as été blessé » > « Parle-moi d’un moment où quelqu’un s’est blessé » > « A ton tour de me dire l’histoire que je viens de te raconter » (c’est-à-dire un récit de l’histoire fictive plutôt que la génération d’une histoire personnelle).

Il ressort des données probantes que les Story Champs permettent d’améliorer le récit d’histoires, la génération d’histoires personnelles, l’acquisition de vocabulaire et la compréhension en lecture pour les enfants d’âge préscolaire ayant de faibles compétences linguistiques, pour les enfants d’âge scolaire avec et sans autisme et les enfants bilingues.

Les School-age children with specific Language Impairment (SLI) est le terme désignant un sous-groupe de troubles développementaux du langage dans lequel les enfants présentent des déficits du langage oral et des capacités intellectuelles non verbales dans la norme inférieure (c’est-à-dire un score standard ≥ 90).

Cette étude a porté sur quatre garçons SLI de 8 à 9 ans qui ont suivi le protocole Story Champs à raison de 2 fois par semaine. Trois éléments de grammaire d’histoire individualisés par participant ont été ciblés séquentiellement au cours des semaines d’intervention en fonction des besoins de chaque participant et identifiés au départ.

Selon les résultats, l’intervention narrative est efficace pour les enfants présentant divers handicaps. L’intervention langagière de macrostructure narrative facilite les compétences linguistiques sur le plan académique et social.

Toutefois, la variabilité des résultats démontre que les participants n’ont pas toujours réussi à consolider les compétences narratives ciblées. Une autre étude serait nécessaire pour savoir si les résultats seraient meilleurs si les mesures étaient prises plus tôt après l’intervention (cad sans subir la difficulté de consolidation en mémoire et d’apprentissage à long terme des TDN).

Les bénéfices les plus modestes concernent les objectifs de grammaire d’histoire individualisés, sauf pour les enfants ayant des difficultés de langage narratif plus sévères (taux de progrès plus rapide).

Pourquoi c’est important

Il est établit que les TND produisent des récits

  • moins complexes, moins complets et moins organisés sur le plan de la macrostructure
  • comportant moins de mots au total, moins de mots différents et plus d’erreurs syntaxiques sur le plan de la microstructure

Or des difficultés persistantes dans la production narrative auraient un effet négatif sur la réussite scolaire et sociale des enfants.

De plus, les recherches suggèrent que les compétences narratives orales des enfants soutiennent la compréhension écrite et la transition de la communication orale à la communication écrite (Peterson 1993).

> Il est donc essentiel de donner les moyens à nos petit.es patient.es de converser et partager avec leurs pairs, dit autrement, d’améliorer leur compétence narrative.

Ce que ça change

Cette étude sur l’intervention narrative pousse à envisager le travail du langage oral différemment :

  • en ciblant la macrostructure : la “grammaire de l’histoire”, c’est-à-dire la structure du récit
  • et en ciblant la microstructure : la complexité linguistique inhérente à la macrostructure, c’est-à-dire le vocabulaire et la syntaxe

Concrètement

  • Je propose des opportunités fréquentes de réponse. J’incorpore des invites narratives personnelles et pertinentes.
    Exit le “Alors… tu as fait quoi ce week-end ?…” (trop flou, juste prétexte pour l’occuper le temps d’ouvrir son dossier et pointer sa séance, soyons honnête…), welcome les intrusions d’anecdotes personnelles.

  • Je propose un échafaudage systématique et une rétroaction corrective immédiate.
    Je modélise, je donne un indiçage visuel, gestuel, verbal, sémantique et je passe par le même échafaudage pour soutenir l’expression de mon.a patient.e.

  • J’ai ma grille de lecture pour savoir quel objectif linguistique académique de microstructure (grammatical, lexical…) ou quel élément de macrostructure (grammaire de l’histoire : sentiment, plan, émotion finale…) je dois cibler dans mon intervention.
    Je ne me limite pas à la dichotomie réceptif vs expressif, lexical vs syntaxique, j’intègre une autre dimension et un regard plus transversal.

Lien vers l’article complet : https://doi.org/10.1044/2019_LSHSS-19-00082

👉 Pour aller plus loin sur cet article, rendez-vous sur orthophonie.app, onglet Mon administratif, pour trouver les utilisations du matériel codé selon la logique de l’intervention narrative.

#Expertise #TND #InterventionNarrative #LangageOral #LO

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Ressource complémentaire

Définitions opérationnelles et exemples d’éléments de grammaire d’histoire :

Éléments de grammaire de l’histoireDéfinitionExemples
PersonnageToute référence à un acteur (humain ou animal) dans un récit• Il y avait un garçon. • Sydney faisait du roller.
ParamètreToute référence à un lieu ou une heure• Il est allé au parc. • Sydney jalonnait mon allée à rouleaux .
ProblèmeUn événement ou un problème qui suscite une réponse de la part des personnages• Le garçon a vu un vaisseau spatial effrayant et a couru. • Elle a heurté une bosse et est tombée.
SentimentToute référence à un état psychologique tel que des sentiments, des émotions, des désirs ou des pensées liées au problème• Le garçon avait peur . • Elle était triste parce que sa main lui faisait mal.
PlanRéférence à un verbe cognitif qui indique l’intention d’agir sur un événement initiateur• Le garçon a décidé de s’enfuir. • Sydney avait prévu de rentrer chez elle pour se procurer un pansement. • Exemples de verbes cognitifs : décider, penser, planifier, etc.
Tentatives/actionsActions entreprises par le personnage principal en réponse à l’événement/problème initiateur déclaré ou implicite• Le garçon s’est enfui du vaisseau spatial. • Sydney s’est gratté la main au sol lorsqu’elle est tombée et après cela, elle est restée à l’écart des bosses.
ConséquenceLe résultat d’une action liée à l’événement initiateur• Le garçon s’est éloigné en rampant et s’est retrouvé à l’abri des extraterrestres. • Puis son frère lui a demandé : « Est-ce que ça va ? Ensuite, ils se sont amusés à faire du roller ensemble.
Emotion finaleÉmotion spécifique liée à une conséquence• Le garçon s’est senti en sécurité une fois de retour chez lui. • Elle a reçu un pansement et elle était heureuse.

Etapes d’intervention :

Génération d’une histoire fictive :

1. L’orthophoniste modélise l’histoire fictive avec plusieurs exemples d’éléments grammaticaux, des images et des icones

Redite

2. L’enfant répète l’histoire fictive avec images et icones

3. L’enfant répète l’histoire fictive avec icones

4. L’enfant répète l’histoire fictive sans images ni icones ni étayage de l’orthophoniste

Génération d’une histoire personnelle

5. L’orthophoniste accompagne l’enfant à générer une histoire personnelle

6. L’enfant répète l’histoire personnelle avec images et icones

7. L’enfant répète l’histoire personnelle avec icones

8. L’enfant répète l’histoire personnelle sans images ni icones ou étayage de l’orthophoniste

#Expertise – Billet 8

Titre de l’article : Le rôle des interventions comportementales développementales naturalistes (NDBI) dans l’intervention précoce auprès des tout-petits autistes : une étude observationnelle

Auteurs : J. Lee, A. J. Kaat, M. Y. Roberts

Date de parution : 11 janvier 2023

Résumé en quelques mots

Les interventions comportementales développementales naturalistes (NDBI), préconisées face aux troubles du spectre de l’autisme, s’appuient sur les théories constructivistes et socio-interactionnistes du développement (Piaget, Vygotsky) et proposent la création d’interactions engageantes, dirigées par l’enfant et riches en langage.


Les interventions de l’orthophoniste et des parents reposent le schéma : antécédent (“dire Bulles”) > réponse (l’enfant dit “Bulles”) > conséquence (je lui fais des bulles) pour susciter et renforcer la communication de l’enfant. La différence avec le comportemental, c’est qu’il n’y a d’autre récompense que la qualité de relation, le plaisir de l’échange et du moment. Les NDBI ne pourraient donc être proposées sans un partenariat parfait avec les familles, récipiendaires du traitement, dans une approche psychodynamique et écologique.


Parmi ses atouts, la NDBI facilite le développement de la communication sociale des tout-petits, du comportement adaptatif (compétences conceptuelles, sociales et pratiques) et des compétences développementales. Pourtant ces interventions, dont le programme DENVER, reposent sur une pratique dite communautaire (donc en structure) et très intensive (15 à 20h par semaine), peu compatible avec le libéral.

Cette étude auprès d’un petit échantillon de 22 orthophonistes et 25 familles mesure l’habileté (c’est-à-dire la qualité et la quantité) avec laquelle les stratégies NDBI sont mises en œuvre dans le cadre d’une analyse de contenu qualitative.
Au total ont été répertoriées et notées :
– 24 stratégies différentes de facilitation du langage utilisées par l’orthophoniste en séance
– 28 stratégies et activités que les orthophonistes préconisent aux soignants
– 30 comportements, compétences et domaines de développement spécifiques discutés par les orthophonistes et les soignants

En moyenne, les orthophonistes de l’étude n’ont montré de degrés élevés d’habilités dans aucune des stratégies individuelles NDBI.
Par ailleurs, plusieurs stratégies étaient utilisées au cours d’une même séance, contrairement aux protocoles des NDBI qui sélectionnent des stratégies individuelles dans des séquences prédéterminées.
Selon les auteurs, il est probable que différents enfants puissent avoir besoin de plus ou moins de soutien en fonction de leurs profils de communication spécifiques. Les orthophonistes distribuent donc plus de stratégies mais à des degrés d’habilités moindres.
Notons que les orthophonistes avaient une habileté significativement plus élevée dans l’utilisation des stratégies de développement que dans les stratégies comportementales.

Par ailleurs, plusieurs stratégies et activités étaient préconisées à l’entourage au sein d’une seule séance et de nombreuses compétences et comportements dans le domaine du développement étaient discutées au sein d’une même séance. Ces échanges sur les problématiques quotidiennes, habituellement considérées comme ne relevant pas du champ d’exercice des orthophonistes, témoignent de l’importance de la coordination des soins.
D’une part, les orthophonistes peuvent distribuer des stratégies provenant d’autres professionnels et reconnues dans le soutien de l’intervention.
D’autre part, une étude de Aranbarri et al. en 2021 a montré que plus de 80 % des soignants d’enfants autistes (parents, enseignants…) ont signalé des inquiétudes concernant le sommeil, le comportement et les schémas sensoriels de l’enfant. Il est donc naturel que les orthophonistes cherchent à soutenir au mieux les capacités des soignants à répondre aux besoins de l’enfant.
Dit autrement, l’étude a montré que l’orthophoniste s’engage à offrir une large palette de soutien et de conseils individualisés en fonction des besoins et les priorités de chaque famille.

Pourquoi c’est important

Les adultes autistes et autres partisans du mouvement pour la neurodiversité se sont opposés à l’utilisation de nombreuses stratégies comportementales en raison de leurs impacts négatifs sur l’autonomie et la santé mentale des personnes autistes (Sandoval-Norton & Shkedy, 2019). Lire en ce sens le billet 6 #Expertise… La préférence pour les stratégies développementales par rapport aux comportementales est donc un pas important dans la prise en compte des écueils du capacitisme (“validisme”) et de son lot de micro-agressions.

Ainsi je me permets un “Je”. Je préfère travailler à l’écologique, au plaisir, à la satisfaction interne (propre à l’enfant), à la récompense par le moment partagé, l’amour et les encouragements plutôt qu’au bon point ou, pire à mes yeux, au sucre. Pro-développementale ne veut bien sûr pas dire anti-comportementale. Simplement je préfère travailler à cibler/cadrer, pas à diriger/”dresser”.

Ce que ça change

Les NDBI offrent un autre abord des parents partenaires, et de l’EBP.

Ici, l’enjeu consiste à choisir des stratégies et des objectifs d’intervention en fonction des préférences patient. Les habilités seront peut-être de degrés moindres, mais l’intervention privilégiera les stratégies qui respectent les préférences familiales et les pratiques parentales existantes.
Il s’agit bien de “fournir des soins centrés sur la famille”.

Par ailleurs, les auteurs indiquent qu’il est possible que les NDBI soient efficaces pour améliorer les compétences de communication d’autres populations que les enfants autistes. L’emploi de stratégies développementales et naturalistes engagent donc une autre façon de penser le partenariat parental, quelle que soit la cible de l’intervention.

Concrètement

  • Je me nourris des grilles des NDBI pour étaper le parcours de mon.a patient.e. Je maîtrise les attendus par âge. J’observe et analyse les comportements, stratégies et capacités de mon.a patient.e.
    Je m’ajuste au plus près de sa zone proximale de développement et j’expose à la famille sa feuille de route.

  • Je choisis soit de travailler une stratégie à la fois pour monter mon degré d’habilités : présenter, cibler, orienter sur une seule stratégie dans la séance. C’est l’intervention “faisceau laser” !
    Ou au contraire, je choisis de nourrir la séance de différentes stratégies que j’estime complémentaires, ou en étant guidée par l’intérêt de l’enfant : ajuster, repérer sur ma grille d’analyse et répondre en fonction de ce qui se passe en séance. C’est l’intervention “diffuseur d’ambiance” !

  • J’intègre les parents à toutes les séances. Je n’ai pas peur d’être leur interlocutrice sur les problématiques du quotidien (“Je ne sais pas” est une réponse possible, “je vais en discuter avec l’éducatrice” en est une aussi !).
    Je sais que si je tiens bien compte des besoins et des priorités de chaque famille, je peux compter sur les parents pour reproduire les stratégies travaillées dans le contexte écologique du quotidien. Je mesure la différence entre mes maximum 5 séances par semaine (qui l’obtient ?) et les 15h préconisées et je m’appuie sur les soignants pour maximiser mon intervention.

Lien vers l’article complet : https://pubs.asha.org/doi/10.1044/2022_AJSLP-22-00190

👉 Pour aller plus loin sur la guidance parentale, l’accompagnement et le partenariat parental, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation > ChronOrtho module 3 – L’accompagnement parental https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-3-laccompagnement-parental/

#Expertise #Autisme #Microagression #NDBI #Comportemental #Développemental #Ecologique

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Ressource complémentaire

Stratégies incluses sur le NDBI-Fi :

 Stratégies comportementales
Tentations de communicationL’orthophoniste suscite la communication chez l’enfant en aménageant l’environnement, par exemple en cassant ses attentes dans une routine familière, en mettant les objets souhaités hors de portée ou en lui donnant des jouets qui nécessitent une aide pour fonctionner. Ils doivent attendre que l’enfant réponde à l’épisode d’élicitation et peuvent lancer un épisode d’enseignement direct si l’enfant ne répond pas avec la compétence ciblée.
Fréquence de l’enseignement directL’orthophoniste encourage l’enfant à utiliser une compétence ciblée en utilisant une sorte d’invite verbale (par exemple, des invites, des questions ouvertes, des questions à choix). Les invites doivent inclure des instructions de l’orthophoniste, une réponse de l’enfant et un renforcement de l’orthophoniste pour être considérées comme un épisode d’enseignement direct.
Qualité de l’enseignement directLes épisodes d’enseignement direct
– sont clairs
– suscitent une compétence de communication égale ou juste au-dessus du niveau de développement de l’enfant
– sont utilisés lorsque l’enfant est motivé et intéressé par l’objet/l’action que l’orthophoniste incite
– incluent un échafaudage pour soutenir une réponse correcte si l’enfant ne répond pas initialement avec la compétence suggérée
– terminent par la fourniture d’un renforcement naturel et approprié à l’activité.
 Stratégies de développement
En présentiel et à la hauteur de l’enfantL’orthophoniste fait face à l’enfant à un niveau similaire dans son champ de vision. Les jouets et les objets doivent se trouver entre l’orthophoniste et l’enfant lorsque cela est possible.
Suivez l’exemple de l’enfantL’enfant choisit les activités, combien de temps il reste dans chaque activité et comment jouer pendant chaque activité, l’orthophoniste ayant un rôle actif et honorant les intérêts et les désintérêts de l’enfant. 
L’orthophoniste peut proposer des options pour de nouvelles activités/actions de jeu, mais n’oblige pas l’enfant à suivre.
Affect positif et animationL’orthophoniste utilise un ton optimiste et encourageant, des expressions faciales et un affect global adaptés aux besoins sensoriels et d’engagement de l’enfant.
Modélisation d’un langage appropriéL’orthophoniste utilise des énoncés égaux ou juste au-dessus du niveau de développement de l’enfant et limite son utilisation de questions et d’instructions. Le langage doit être thématiquement lié au centre d’attention de l’enfant.
Répondre à la communication des enfantsL’orthophoniste répond rapidement aux tentatives de communication de l’enfant. Ils doivent répondre à toutes les formes de communication (par exemple, les vocalisations, les mots, les gestes, le regard) et considérer cette communication comme significative. Si l’enfant ne communique pas, l’orthophoniste doit imiter ses actions et les étiqueter avec des commentaires thématiques contingents.
Rythme des modèles verbauxL’orthophoniste fait une pause entre les tours de conversation pour permettre à l’enfant de communiquer, en attendant au moins 3 secondes avant de prendre un autre tour verbal.

Stratégies utilisées par les orthophonistes dans l’étude :

Stratégies de développement
Langage saillant du modèle
Suivre l’exemple de l’enfant
Jouer aux extensions
Prendre des tours de conversation
Étiqueter sa propre action
Mettre en miroir et mappage
Réduire la durée d’énoncé
Réduire les questions
Remarquer et répondre à la communication
Stratégies comportementales
Temporisation
Rapidité
Disposition environnementale
Offrir des choix
Supports de communication
Indices visuels/tactiles/non verbaux
Mots/types de mots spécifiques au modèle
Utiliser la langue des signes
Pause pour donner à l’enfant le temps de traitement
Utiliser le PECS
Régulation émotionnelle/sensorielle, comportement stimulant
Utiliser des activités sensorielles
Disposer d’espaces petits et confinés
Donner à l’enfant de l’espace/du temps seul
Utiliser des jouets/activités d’intérêt spécifiques
Identifier les antécédents de comportement
Stratégies d’interaction entre frères et sœurs
Trouver des activités que les deux frères et sœurs apprécient
Langage modèle pour l’enfant cible
Langage modèle pour les frères et sœurs

Comportements, compétences et domaines de développement des enfants discutés par des orthophonistes et des soignants :

Langue et communication : Langue parlée, Demander, Gestes, Initier des interactions, Engagement conjoint, Lentilles de contact, Questions, Articulation, Langage réceptif, Suivre les instructions, Echolalie, Langage des signes, Prendre le tour, Commentaire, Autre communication sociale

Jeu et compétences cognitives : Jouer, Attention, Résolution de problème        

Valeurs/routines familiales : Logistique, Routine quotidienne, Interactions entre frères et sœurs, Apprendre à faire sur le pot, Autres valeurs familiales

Domaines liés à l’autisme : Régulation émotionnelle/comportement difficile, Besoins sensoriels, Comportements restreints/répétitifs

Autres domaines : Compétences pré-académiques, Dormir, Régime

Taxonomie des interventions du NDBI :

 Le NDBIFi consiste en un système de notation en 8 éléments :

#Expertise – Billet 7

Titre de l’article : Explorer la relation entre la résilience et l’impact négatif du bégaiement chez les enfants

Auteurs : B. M. Walsh, H. Grobbel, S. L. Christ, S. E. Tichenor, K. L. Gerwin

Date de parution : 12 juillet 2023

Résumé en quelques mots

Les impacts négatifs du bégaiement sont définis comme les pensées, émotions et attitudes négatives que les personnes développent en réaction aux limitations dues à leur bégaiement.

Or, si la conscience et les émotions négatives émergent dans l’enfance, très peu d’études jusqu’à présent portaient sur les facteurs de protection susceptibles d’atténuer l’impact négatif du bégaiement.

La résilience en fait partie et est au cœur de cette étude. Loin du sens essoré de la littérature de gare, la résilience “englobe la capacité à persévérer face à des situations difficiles, ce qui en fait un facteur de protection prometteur à cibler en thérapie”. La résilience fait alors référence à l’invulnérabilité propre de l’enfant, mais également dans une vision écologique, aux forces et soutien de l’environnement. La résilience c’est la récupération, l’adaptation ou le rebond après un facteur de stress.

Or la construction de la résilience est dynamique et malléable, faite d’éléments ordinaires et non le fruit d’une personnalité extraordinaire. La résilience se cultive, s’enrichit par les expériences et les interventions de l’extérieur, plus développementale et épigénétique que composante innée. La résilience comprend alors d’un côté des attributs personnels tels l’estime de soi, les capacités de résolution de problème et de l’autre côté des facteurs externes, environnementaux comme ses propres expériences et le niveau de soutien communautaire.

Le lien résilience et bégaiement est maintenant établi : les personnes qui bégaient avec une plus grande résilience ont une meilleure satisfaction dans la vie et une plus grande acceptation de soi.

Cet article propose alors d’envisager la résilience comme un objectif thérapeutique prometteur pour diminuer l’impact négatif du bégaiement dans le temps.

L’étude porte sur 148 enfants âgés de 5 à 18 ans et leurs parents et confirme la forte corrélation entre la résilience et des niveaux plus faibles d’impact négatif.

Plus spécifiquement, les facteurs de résilience externes tels le soutien parental mais aussi l’accès à la nourriture ont un effet modéré. Les facteurs de résilience personnelle tels que l’auto-efficacité et la résolution de problème ont un effet important.

Pourquoi c’est important

Toujours corrélé à la perspective life-span, ce regard sur l’impact négatif du bégaiement dépasse le bégaie/ne bégaie pas pour s’intéresser à la qualité de vie ou la satisfaction personnelle.

Nourrir la résilience est davantage envisagé comme un facteur de protection non pas de la qualité de la parole mais bien du ressenti du locuteur : dans les études citées, certains groupes de référence bégayaient de la même façon post-traitement mais différaient en termes d’impact et donc de vivre bègue.

Ce que ça change

Ce courant reventile la perception des thérapies classées old school il y a peu : TCC, modèle des capacités et des demandes, accompagnement de la communication familiale… Loin du tout technique pro-fluence, il s’agit ici d’accompagner l’enfant qui bégaie à développer sa capacité à grandir avec le bégaiement sans que celui-ci n’impacte sa trajectoire personnelle.

En outre, l’article impulse une dynamique d’accueil du patient non pas seulement “dans sa globalité”, mais davantage dans son auto-efficacité : sa capacité de prise de décision, sa capacité propre de résolution de problème… Le patient n’est pas un être frêle qui attend passivement une solution externe, mais un être complet et pro-actif.

Concrètement

  • En séance, je favorise les facteurs de résilience externes : écouter mon.a patient.e, travailler en partenariat ensemble dans une relation de collaboration et de confiance, entendre et valider ses émotions, faire preuve de chaleur et d’empathie… J’entends l’alliance thérapeutique comme une source de résilience externe et donc de réussite du traitement.
    J’accompagne les familles dans leurs relations parents-enfant en proposant des stratégies d’enrichissement de la communication avec leur enfant : se concentrer sur le message et non la forme, renforcer l’écoute et les échanges, accompagner le quotidien…

  • Je renforce le soutien comportemental selon la taxonomie de l’intensivité de l’intervention. J’aide les familles à offrir un soutien parental, un amour et une acceptation de leur enfant inconditionnels. Je les accompagne à baisser leur niveau d’exigence et à poser un regard moins normatif, plus accueillant sur leur enfant et ses particularités : il s’agit moins de réussite ou de performance, plus de traits de caractère, d’atouts et de ressources pour rendre l’ enfant “responsable d’être le.a meilleur.e d’iel-même”.

  • J’entraîne la résilience personnelle de mon.a patient.e en le.a sollicitant dans la décision partagée, en validant les choix thérapeutiques et les moyens pour y arriver. Je demande souvent “De quoi as-tu besoin aujourd’hui ?”. J’expose mes propositions thérapeutiques : les buts, les perspectives et j’encourage mon.a patient.e à co-créer les contenus de séance.

Lien vers l’article complet : https://doi.org/10.1044/2023_JSLHR-23-00012

👉 Pour aller plus loin sur cet article, rendez-vous sur begaiement.app (surveillez les parutions de la veille scientifique).

👉 Et pour aller plus loin sur la taxonomie de l’intervention, consultez le module 2 de la formation ChronOrtho “La prise en soin intensive” en cliquant sur ce lien : https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-2-la-prise-en-soin-intensive/

👉 Pour aller plus loin sur le traitement du bégaiement de l’enfant d’âge scolaire, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation.

#Expertise #Resilience  #Impact #taxonomie #Intensivité

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 6

Titre de l’article : Résister au capacitisme dans l’orthophonie en milieu scolaire : une invitation au changement

Auteurs : L. S. DeThorne, H. Gerlach-Houck

Date de parution : 17 janvier 2023

Résumé en quelques mots

“Tu as bien utilisé tes mots doux” sous-entendu “ne bégaie pas”.

Le capacitisme place le.a patient.e en situation de handicap, comprendre d’écart, de déviance à une norme considérée acceptable.

Or notre profession est construite sur le capacitisme : qui a des difficultés, qui n’en a pas ; qui doit ou peut être soigné, qui ne doit ou ne peut pas.

Au niveau sociétal, les stéréotypes se déploient : l’autisme a la figure de Rain Man et le bégaiement celle de l’introverti, timide et nerveux, à traiter comme un enfant. La voie vers l’oppression des personnes handicapées est sociétalement tracée. Car si vous avez un handicap, la société attend de vous que vous recherchiez un traitement, que vous cherchiez à effacer votre neuroatypie. A commencer, dans l’Antiquité, par mettre des cailloux dans la bouche des personnes qui bégayaient.

La revue déplace le regard : nous ne réparons plus des troubles, nous aidons le.a patient.e à vivre mieux. Modèle médical (soigner les troubles) et modèle social (limiter les retentissements sociaux) s’opposent donc dans la rééducation des handicaps.

Ainsi les personnes qui bégaient et les autistes dénoncent le rôle des professionnels (dont les orthophonistes) dans leurs encouragements à masquer (ou camoufler) ou à faire des efforts pour passer pour un membre du groupe dominant dans les interactions sociales.

Spécialement face à l’autisme et au bégaiement, il est donc recommandé de résister au capacitisme. La revue insiste alors sur la nécessité de repenser le rôle des orthophonistes.

Pourquoi c’est important

Le capacitisme peut être ressenti comme des micro-agressions du quotidien. A ce sujet, je vous invite à écouter l’excellent podcast de Je je je suis un podcast, épisode 18 “Les microagressions quand on bégaie”.

Il est donc fondamental d’entendre les conséquences de ses propositions d’aide et des techniques déployées, de l’implicite du compliment à la demande explicite de correction.

Cette revue replace également le focus sur la valeur de la communication. Il y a ce qu’on a à dire et comment on le dit. Il est essentiel pour un.e orthophoniste non seulement de donner la parole au patient.e, mais également de toujours écouter le message et donner priorité à la communication au lieu de jauger les paramètres verbaux et infra-verbaux.

Ce que ça change

Cette étude bouscule le rapport au handicap.

Avant tout, le handicap, c’est nous.

Nous qui jaugeons, nous qui évaluons l’écart à l’attendu normatif. Nous sommes câblés pour identifier la déviance, bref, la différence. Et à la réparer.

Sans ce regard posé sur la différence, la différence s’estompe.

Cette étude questionne aussi la perception des parents et leur capacitisme implicite (ne pas bégayer comme moi par ex). Revoir les attentes n’est pas seulement viser un objectif atteignable mais aussi réviser le capacitisme parental.

Il est en effet question ici de continuum. Il n’y a pas de gap : où le handicap commence / où le handicap s’arrête. Les malhabilités évoluent en troubles plus qu’elles ne basculent.

L’étiquette diagnotique a alors pour fonction de connaître les besoins. C’est une étape nécessaire à l’éligibilité aux aides.

Mais elle ne doit pas être confondue avec une frontière délimitant le monde de ceux qui appartiennent à la marge de celui des normotypiques.

Concrètement

  • Le WISC-V déjà avait fragmenté la conception de l’intelligence pour entendre le continuum et donc casser l’idée d’un profil HPI qui deviendrait différent à 130+ et d’un profil qui n’existerait pas en-deça de 130. On quitte le test de Binet (historiquement pour chercher qui pouvait rester en scolarité normale), on entre en compréhension du fonctionnement cognitif.
    J’entends le profil de mon.a patient.e, avec ses ressources, ses forces et ses failles. Je ne nomme pas une étiquette, une liste de déviances à corriger, mais je fais état de la rencontre avec une personne complexe et riche.

  • Le diagnostic se base sur un ensemble de critères, non seulement normés. L’évaluation psychodynamique, critériée et dynamique permettent de poser un diagnostic évolutif tenant compte des besoins plutôt que de faire coïncider avec un tableau clinique. Le.a patient.e n’est pas un “cas” mais une personne dont j’entends les besoins sans poser d’injonction normative.

  • Stop au capacitisme en matière de bégaiement et de troubles du spectre de l’autisme !! Comme cette famille qui accueillait tellement leur enfant qu’on en oubliait son fauteuil et ses difficultés praxiques, je ne nie pas les troubles, mais je mesure comment mes propositions thérapeutiques et mes feedback peuvent être des microagressions si elles reflètent une demande de normalisation.
    Je centre mon action sur l’humain et j’intègre le modèle social sans l’opposer au modèle médical. Il ne s’agit pas de nier l’existence des troubles mais d’estimer leur impact plus que leur gravité standard.

Lien vers l’article complet : https://doi.org/10.1044/2022_LSHSS-22-00139

👉 Pour aller plus loin sur cet article, rendez-vous sur begaiement.app (podcast sur le modèle social et le modèle médical + veille scientifique).

👉 Pour aller plus loin sur l’intégration du modèle social dans le traitement du bégaiement de l’enfant d’âge scolaire, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation.

👉 Et pour aller plus loin sur les évaluations psychodynamique, critériée et dynamique, consultez la formation ChronOrtho en cliquant sur ce lien : https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-beta/

#Expertise #ModèleSocial #Capacitisme #Handicap #Microagression

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 5

Titre de l’article : Troubles du neurodéveloppement Repérage et orientation des enfants à risque

Auteurs : Haute Autorité de Santé

Date de parution : Février 2020

Résumé en quelques mots

Les TND sont apparus d’abord avec le DSM-5 (2015 en version française) et la CIM-11 (2018). On parle alors de déviation plus ou moins précoce de la trajectoire développementale typique entraînant des difficultés significatives dans l’acquisition et l’exécution de fonctions spécifiques intellectuelles, motrices, sensorielles, comportementales ou sociales.

Sont alors intégrés au TDN les troubles de la communication, le trouble spécifique des apprentissages mais aussi les troubles moteurs, les handicaps intellectuels, le déficit de l’attention/hyperactivité, les SAF, le trouble du spectre autistique.

Le parcours de dépistage commence dès le contexte de risque qui interpelle le médecin de 1er recours.

Viennent ensuite les signes d’appel qui objectivent les décalages.

Ils sont étayés par les signes d’alerte, qui correspondent à une déviation importante de la trajectoire développementale et déclenchent la recherche diagnostique.

La consultation spécialisée en développement doit statuer sur les signes d’alerte et le caractère pathologique ou non du décalage.

Elle ne remplace pour autant pas la consultation diagnostique spécialisée et multidisciplinaire.

Cette recommandation de la HAS sanctifie l’orientation précoce vers les professionnels et le rôle majeur de la guidance parentale.

L’un des objectifs de la recommandation est effectivement d’accompagner les familles, a fortiori les familles à risque, à commencer par leur expliquer clairement les facteurs de risque et de protection sans rendre cette présentation anxiogène. C’est donner les moyens aux familles d’ajuster leurs stratégies et comportements tant qu’il en est encore temps.

Pourquoi c’est important

L’HAS met l’accent sur le rôle des facteurs environnementaux.

De fait, parmi les signes d’appel, qui précèdent les signes d’alerte, est intégrée l’inquiétude parentale.

“Quel que soit l’âge, toute inquiétude des parents concernant le neurodéveloppement de leur enfant doit être considérée comme un signe d’appel”.

Il est donc enfin officiellement reconnu que la position attentiste “attendez, ne vous inquiétez pas, ça va sans doute passer tout seul” a assez causé de tort et qu’il est préférable de consulter en cas de doute.

Cette recommandation replace l’orthophoniste dans son rôle de diagnostic : on statue sur la pathologie de développement, ce qui ne signifie pas qu’on se substitue à l’équipe.

En effet, l’annonce du résultat du repérage est une obligation déontologique. Elle a pour fonction d’informer clairement et sans alarmisme les parents sur les facteurs de risque et les stratégies de développement.

Ce que ça change

L’HAS insiste sur la notion de continuum entre les différentes catégories nosographiques. C’est toute la finesse de l’avancée conduite depuis le groupe Catalise en 2017 avec la redéfinition des troubles du langage et des sons de la parole. Mêmes difficultés initiales entre “simples” difficultés et “vrai” trouble…

De fait, cette recherche d’identification précoce voire anté-natale des signes d’alerte oriente très clairement vers une intervention précoce. On n’attend plus la consultation PMI… A 18 mois, il est préconisé de ne pas attendre plus de 3 à 6 mois avant de mettre en place les suivis thérapeutiques nécessaires.

L’HAS préconise donc un parcours harmonisé de repérage des troubles grâce aux CRP et au choix des questions anamnestiques.

Concrètement

  • Je respecte le fléchage. J’oriente toujours la famille vers son médecin 1ère ligne. J’incite à remplir les grilles de repérage afin de faciliter le parcours du patient vers un médecin 2ème ligne et j’oriente vers un médecin spécialisé lorsque j’identifie des signes d’alerte.
    De mon côté, à ma place d’orthophoniste, je pose un diagnostic clair et éclairé sur la trajectoire développementale du patient en termes de communication, de langage et d’apprentissages.

  • Je mets en place un questionnaire pré-anamnestique qui tient compte explicitement des facteurs prénataux ou néonataux considérés de haut risque et les facteurs considérés de risque plus modérés. J’utilise également des CRP (comptes-rendus parentaux).
    Je recherche donc activement les facteurs d’appel et les facteurs d’alerte ainsi que les facteurs de risque. Oui, demander la profession de maman pour connaître son niveau d’études et sa catégorie socio-professionnelle a du sens. Oui, demander s’il y a vulnérabilité psycho-affective a du sens.

  • Je travaille +++ avec les parents sans peur de les froisser en nommant les facteurs de risque. J’explique les stratégies favorables, les facteurs de protection et les conduites à tenir comme les facteurs de risque et les conduites à éviter. J’ai conscience que ma peur de froisser m’appartient et que je peux informer avec délicatesse.
    J’ai conscience qu’il est essentiel de ne pas déposséder les parents de leur enfant et de leur restituer leur capacité à agir. Car c’est ça, être responsable de leur enfant.

Lien vers l’article complet : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-03/reco299_recommandations_reperage_tnd_mel_v2.pdf

👉 Pour aller plus loin sur la classification des troubles, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet Ressources > Les services Lobster > Les troubles du langage oral.

👉 Pour découvrir le questionnaire pré-anamnestique écrit par Jérémy Périchon et tenant compte explicitement des facteurs de risque, rendez-vous sur #Orthophonie https://orthophonie.app/#/ .

👉 Pour aller plus loin sur les CRP, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation > ChronOrtho module 3 – L’accompagnement parental https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-3-laccompagnement-parental/ .

Ressource complémentaire

Pour retrouver tous les facteurs de risque, téléchargez le document en cliquant ici :

Organigramme des tests de repérage d’un TDN – HAS

Organigramme des lignes de suivi – HAS

#Expertise #CRP #FacteursDeRisque #SignesdAlerte #SignesdAppel #AccompagnementParental #GuidanceParentale

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 4

Titre de l’article : Enseignement du vocabulaire intégré à l’intervention narrative : une étude de design d’acquisition répétée avec des élèves de 4ème grade à risque de difficultés de lecture basées sur le langage.

Auteurs : T. D. Spencer, M. S. Kirby, D. B. Petersen

Date de parution : 3 janvier 2024

Résumé en quelques mots

La recherche montre que les difficultés de compréhension en lecture chez les enfants défavorisés ou grandissant dans une autre langue maternelle que la langue de l’écrit sont principalement le signe d’une difficulté dans la langue et non dans la lecture de mots. En effet, aux Etats-Unis, une étude nationale a montré que 66% des élèves de 4ème grade (équivalent CM1 en France) ne comprennent pas suffisamment ce qu’ils lisent alors qu’ils ne sont que 12% à lire avec une précision trop faible.

Comme la compréhension en lecture est la résultante de l’identification des mots et de la compréhension du langage, l’écart compréhension/précision est donc lié à une maîtrise du vocabulaire limitée.

L’intervention narrative est une intervention linguistique contextualisée qui aborde différents canaux de langage dit “académique”. Elle utilise la narration orale par le biais de récit, de livres ou de génération d’histoires, avec la promotion ciblée de certaines formes linguistiques :

la grammaire de l’histoire – les mots de l’histoire.

L’étude menée ici auprès de 11 enfants + 3 témoins a permis de démontrer que l’acquisition de vocabulaire grâce à l’intervention narrative avait des effets spectaculaires et durables, dans la mesure où l’intervention avait lieu au moins 2 fois 30 minutes par semaine pendant 6 semaines.

Pourquoi c’est important

L’intervention narrative est déjà validée scientifiquement et son usage augmente ces dernières années, mais pas encore dans le but de travailler la compréhension écrite.

Cet article est précieux car il établit la force de l’intervention narrative sur le niveau de vocabulaire des enfants, y compris en difficultés de langage, et ainsi sur la capacité de compréhension en lecture.

Il préconise donc une prise en charge précoce du vocabulaire en intervention narrative dès la maternelle chez les enfants à risque de développer des difficultés en compréhension du langage écrit.

Ce que ça change

Cet article expose comment intégrer le vocabulaire de façon contextualisée. Le mode d’approche du vocabulaire au sein de l’intervention narrative est alors une approche basée sur l’expérimentation active par le.a patient.e qui définit iel-même les mots, raconte iel-même à nouveau l’histoire.

La modalité de rééducation individuelle est démystifiée puisque l’intervention narrative est recommandée en groupe. De même, le transfert à la maison pour que les parents refassent et entrainent est un relais potentiel qui délocalise la place de l’orthophoniste.

Concrètement

  • Je maximise les effets de mon intervention tout en gagnant en motivation pour mes patient.es grâce aux groupes d’intervention narrative.

  • Je travaille les mots académiques et les mots spécifiques selon la modalité “Intervention narrative”.
    Je présente des mots “difficiles” dans une histoire, je les définis en les indiçant par le contexte, je les discute, je demande à mon.a patient.e de définir entre 2 choix (“ça veut dire ça ou ça ?”), je les redis dans un autre contexte.
    Je travaille sur les structures grammaticales de mes énoncés, la prédiction grammaticale (avec un livre sans texte par exemple), je vérifie le nombre de phrases complexes énoncées par mon.a patient.e (avec parce que, quand, après…).
    Je travaille les éléments du récit. J’offre des occasions de faire redire l’histoire (avec des cartes imagées).

  • Je valide le pouvoir de l’exposition répétée. Comme dans l’étude, j’intègre la maximisation de la rétention par la répétition (et donc la fréquence) et par l’intensification (sur 6 semaines minimum).
    Je crée des “roues d’intensification” en planifiant mes objectifs sur  6 semaines et en vérifiant mon efficacité à travers les résultats post-6 semaines.

Lien vers l’article complet : https://doi.org/10.1044/2023_AJSLP-23-00004

rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation > ChronOrtho module 2 – La prise en soin intensive https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-2-la-prise-en-soin-intensive/

#Expertise #LangageOral #Maximisation #InterventionNarrative

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 3

Titre de l’article : L’Error-Related Negativity prédit l’apprentissage par le renforcement et les biais de conflit

Auteurs : B.S. Woroch et T. Curran

Date de parution : 2005

Résumé en quelques mots

Les ErN (Error-Related Negativity) sont des marqueurs électrophysiologiques activés dans le cingulaire antérieur. Mesurés par EEG, les ErN produisent une baisse de dopamine quand nous faisons des erreurs dans une tâche cognitive (“Mince, je me suis trompé.e”). Un autre courant attribue à l’ErN un “simple” indice de gestion de conflit cognitif (“Tiens, ça ne s’est pas passé comme prévu”).

L’étude démontre que les ErN ne sont pas seulement responsables de la détection d’erreur mais également de leur correction. Plus les ErN sont larges, meilleure est la capacité d’apprentissage en évitant mieux les réponses inadaptées. Le ralentissement observé après une erreur est donc moins comportemental (ralentissement du délai de réponse) que cognitif (apprentissage pour ne pas reproduire l’erreur).

Les apprenants de l’étude sont répartis en 2 groupes : apprenants par renforcement positif (“c’était bien ça”) ou négatif (“Mince il y a une erreur”). Les apprenants négatifs avaient des ErN plus élevés montrant qu’ils étaient plus affectés par les erreurs et donc apprenaient davantage que les apprenants positifs.

Encore mieux, il démontre que les apprenants qui utilisent leurs ErN – sont plus efficaces que ceux qui apprennent plutôt de leurs réussites (ErN +). En effet, face à une tâche de choix entre 2 bonnes réponses ou 2 mauvaises, l’étude montre que nous sommes davantage enclin à apprendre de nos erreurs que de nos bons choix.

En conclusion, l’article montre que les ErN peuvent être comprises comme un indicateur de la flexibilité cognitive, nécessaire aux apprentissages.

Pourquoi c’est important

L’ErN se déclenche quand le cerveau détecte une erreur :

  • je croyais que j’avais la bonne réponse > c’est pourtant la mauvaise : ErN –
  • Je croyais que j’avais la mauvaise réponse > c’est pourtant la bonne : ErN –

L’ErN – renvoie donc à une erreur de prédiction et non à une erreur cognitive.

Nous pouvons être apprenant “ErN négative” : “j’apprends de mes erreurs” ; ou nous pouvons être apprenant “ErN positive” : “J’apprends de mes réussites”

Or l’étude a établi que les ErN étaient plus importantes face à des erreurs qu’à des réussites. Elle montre donc clairement l‘importance du traitement de l’erreur.

Or l’ErN est dépendante du feedback que l’apprenant reçoit. Je n’ai pas de feedback (pas de “c’est bien ça” ou “ce n’est pas ça”), je n’ai pas d’ErN. Logique.

Cet article est donc important pour comprendre et qualifier le type de feedback à renvoyer en fonction de l’erreur et de l’apprenant.

Ce que ça change

L’amplitude de l’ErN prédit la sensibilité à l’apprentissage par renforcement positif ou négatif, le degré avec lequel les participants apprennent de leurs erreurs.

Il est donc important de savoir comment le patient apprend : plutôt en ErN positif ou négatif, pour savoir comment l’aider dans la correction de ses erreurs et dans sa réatroaction (rétroaction : j’apprends à retenir mon 1er mouvement pour trouver une autre manière de résoudre la tâche. Typiquement c’est la rétroaction qui inhibe le critère longueur pour entrer dans le critère dénombrement).

Puisque les ErN sont aussi responsables de la gestion de conflits, il peut être important de renforcer l’ErN – de nos patients pour les aider à mieux gérer leur affectivité (ne pas avoir peur d’échouer) et ouvrir leur flexibilité cognitive. Ne pas avoir peur du conflit, ne pas avoir peur de l’échec, avoir un sentiment de stabilité et de sérénité face aux apprentissages.

Concrètement

  • Je mesure l’importance de mes retours en rééducation. Il ne s’agit pas que de penser récompense (“c’est bien, bravo” : ErN+), ni même de procéder à des auto-corrections rapides (à l’ordinateur par exemple, et hop, on passe vite à l’item d’après). Il s’agit au contraire de renvoyer le feedback nécessaire au repérage et au traitement de l’erreur.
    J’intègre les ErN négatifs comme une modalité de soutien comportemental.

  • Je prends en compte la sensibilité à la rétroaction. J’ouvre une vraie réflexion sur les erreurs avec mon ou ma patient.e. Je lui permets de connaître ses erreurs, pour savoir comment les éviter plus tard. Je lui apprends à “Rater mieux la prochaine fois” (merci Charles Pépin).
    Je travaille à la sensibilité à la correction des erreurs. J’oriente mon ou ma patient.e vers le mode “lecture”, l’auto-correction au lieu du mode “auto-jugement négatif”.
    Je traite les ErN négatifs comme une occasion d’apprendre.

  • Je quitte ma posture de gentil.le orthophoniste qui place son ou sa patient.e en zone de réussite (“pour l’encourager”) et j’intègre le traitement de l’erreur comme une composante essentielle à l’apprentissage.
    Je considère la zone proximale de développement comme une zone d’erreurs acceptables et compréhensibles et non pas comme une zone de soutien à la réussite.

Lien vers l’article complet : https://doi.org/10.1016/j.neuron.2005.06.020

👉 Pour aller plus loin sur le traitement de l’erreur et le changement de posture, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation > Haut potentiel et apprentissages.

👉 Pour aller plus loin surle soutien comportemental,  rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation > ChronOrtho module 2 – La prise en soin intensive https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-2-la-prise-en-soin-intensive/

#Expertise #langageoral #erreur #apprentissage #savoirêtre

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 2

Titre de l’article : Objectifs de langage réceptif : compréhension ou compliance ?

Auteurs : Roman LaForce

Date de parution : 8 mars 2023

Résumé en quelques mots

Partant du constat que les objectifs réceptifs sont le plus souvent travaillés et évalués sous forme de directives par étapes (“Mets le cube dessus” > “Mets le cube bleu dessus”), Roman LaForce étudie la différence entre compréhension et compliance. Mieux, il évalue comment mesurer la compliance à nos consignes affecte nos patient.es.

La patiente de 2 ans prise en exemple dans l’article oppose un refus quand son orthophoniste ajoute une étape de compréhension (“bleu”) à la consigne (“Mets le cube dessus”) pourtant comprise à 80% la séance précédente.

La question est de savoir si la patiente avait compris la consigne ou simplement suivi la directive ?

Ici, la non-conformité lors de la 2ème séance peut alors être entendue comme le développement d’une compétence linguistique importante : le refus.

Ainsi, si le travail du langage réceptif repose uniquement sur la réponse conforme à des directives, les orthophonistes risquent d’enseigner involontairement une compliance excessive.

Or, la surconformité inhibe l’autonomie : la capacité à dire « non » est en effet la base pour réagir à des dangers tels que des abus potentiels.

De fait, centrer le travail sur la conformité de son ou sa patient.e, non seulement ne concerne pas le langage réceptif véritable, mais également entre en opposition avec le travail d’autonomisation et d’indépendance du ou de la patient.e.

Pourquoi c’est important

La compliance est traduite littéralement par “conformité”. En médecine, la compliance est l’observance du patient, son “obéissance” dans le suivi du traitement prescrit. Mais la compliance c’est aussi le conformisme, la réponse aux consignes, le respect des règles pour prévenir les risques encourus en cas de non-respect.

Or Roman LaForce se réfère à une étude de 2000 qui montre que le risque de maltraitance chez les enfants présentant des troubles du langage est 3,4 fois plus élevé que dans la population générale.

Il est donc essentiel de faire la part des choses entre savoir comprendre, apprendre à se conformer, et contraindre son ou sa patient.e à une surconformité dangereuse.

Ce que ça change

Cet article s’inscrit dans un mouvement impulsé par le DSM-V de prise en compte globale des impacts fonctionnels et de la perspective “life-span” (tout au long de la vie). Il nous pousse à considérer les impacts fonctionnels inhérents à nos outcomes orthophoniques (les conséquences de l’atteinte de mes objectifs).

Concrètement

  • En séance, j’accepte le “non” comme étant une acquisition, une habilité communicationnelle émergente. J’accueille l’opposition et je formule officiellement un objectif “cadre” quand la séance est mise en échec : visiblement, ce.tte patient.e avait davantage besoin d’apprendre les conséquences de sa non-conformité que d’étoffer le lexique des fruits. Je suis heureuse et soulagée d’apprendre que ma patiente très chutée en réceptif sait s’opposer avec ses camarades (même fortement) et j’en parle très concrètement avec la famille.
    Je travaille avec la non-conformité que j’accueille comme un outcome fonctionnel.

  • Je comprends le travail réceptif comme étant intégré dans un travail linguistique global. Je travaille les compétences linguistiques ensemble dans un seul objectif linguistique expressif. L’amélioration des performances expressives peut être entendue comme un bon indicateur de la compétence en langage réceptif.
    Je travaille les outils linguistiques dans leur globalité en intégrant les inter-dépendances expressif-réceptif.

  • Je modifie la formulation de mes objectifs vers plus de naturel en incluant la réponse à mes consignes et à mes questions avec des concepts linguistiques (dont le “non”) plutôt que de simples réponses favorables à mes directives.
    Je comprends les réponses de mon ou ma patient.e de manière écologique, fonctionnelle et psychodynamique.

Lien vers l’article complet : https://leader.pubs.asha.org/do/10.1044/leader.MIW.28032023.slp-compliance-comprehension.32/full/

👉 Pour aller plus loin sur cette intégration psychodynamique globale, consultez la formation ChronOrtho en cliquant sur ce lien : https://lobster-orthophonie.com/formations-en-ligne/e-learning/chronortho-beta/

#Expertise #langageoral #réceptif #compliance #lifespan

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Expertise – Billet 1

Titre de l’article : Efficacité du traitement de modification du bégaiement chez les enfants d’âge scolaire qui bégaient : un essai clinique randomisé

Auteurs : Anke Kohmäscher, Annika Primaßin, Sabrina Heiler, Patricia Da Costa Avelar, Marie Christine Franken, Stefan Heim

Date de parution : 6 novembre 2023

Résumé en quelques mots

Etude prospective randomisée réalisée en Allemagne où 45 000 enfants d’âge scolaire bégaient.

Le but de l’étude est d’évaluer l’efficacité de la méthode KIDS (traitement le plus répandu en Allemagne) sur les enfants d’âge scolaire qui bégaient quant à l’amélioration de leurs capacités cognitives, affectives et comportementales. Le protocole KIDS repose sur la modification du bégaiement en 5 phases selon le traitement de Van Riper à destination des adultes.

Conclusion de l’article : “Le traitement individuel et ambulatoire de modification du bégaiement avec KIDS pour les enfants d’âge scolaire qui bégaient réduit efficacement les aspects affectifs et cognitifs du bégaiement en 3 mois. De plus, des améliorations cliniquement significatives des aspects comportementaux du bégaiement peuvent être attendues au cours d’une période de 12 mois.”

Pourquoi c’est important

Après des années de domination du modèle médical visant à réduire les symptômes du bégaiement et améliorer la fluence, le modèle social et le mouvement d’acceptation du bégaiement opposent un focus sur les comportements de communication et la notion de fluidité.

Cette étude, basée sur un modèle théorique de modification du bégaiement, aborde les effets sur les aspects comportementaux et affectifs de la communication de l’enfant qui bégaie.

Ce que ça change

Cette étude participe à prouver qu’aucun extrême n’est bon ! Il n’y a pas débat modification du bégaiement vs acceptation du bégaiement. Travailler la fluence, c’est donner les moyens de sentir plus de fluidité et donc d’expérimenter plus de situations de communication, réduire l’impact du bégaiement au quotidien et baisser le sentiment de gravité du trouble. Travailler la technique permet d’abord de nourrir la communication.

Concrètement

  • L’étude se base sur la durée probante de 3 mois pour mesurer l’efficacité du traitement. Il est important pour tous les traitements de ne pas attendre davantage avant de jauger l’efficacité du protocole choisi ou la prise thérapeutique.
    Je fais un point tous les 3 mois pour estimer l’impact de ma thérapie orthophonique.

  • Dans cette étude, les effets ne se concentrent pas que sur la modification du bégaiement bien que ce soit la direction du traitement mais questionnent également les parents sur la gravité subjective et les effets au quotidien.
    J’intègre les parents tous les 3 mois dans un temps dédié (séance d’entretien parental) pour mesurer l’impact du traitement dans la vie quotidienne.

  • L’étude, quoique basée sur la modification du bégaiement, intègre le bégaiement dans toutes ses dimensions : symptomatiques, affectives, cognitives, comportementales, fonctionnelles.
    Je n’oppose plus modèle médical et modèle social mais je m’oriente vers la thérapie mixte (ce que Lobster Orthophonie a toujours préconisé, ça tombe bien !).

Lien vers l’article complet : https://pubs.asha.org/doi/epdf/10.1044/2023_JSLHR-23-00224

Pour aller plus loin sur cet article, rendez-vous sur begaiement.app (surveillez les parutions de la veille scientifique).

Pour aller plus loin sur le traitement du bégaiement de l’enfant d’âge scolaire, rendez-vous sur lobster-orthophonie.com, onglet formation.

#Expertise #Fluence #Fluidité #Techniques #Communication #Acceptation

#2024

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 15 : “Un mode de pensée est lié à un mode de vie” Papa

Hier soir je parlais dissonance avec une orthophoniste.

Pas la dissonance cognitive, pas la dissonance de nos patients.
Je parlais dissonance quand, en libéral, on regarde à gauche le créneau monopolisé par un lapin et à droite les patients qui appellent au secours sur la liste d’attente.

Il y a du “ça ne peut plus durer”. Et c’est bien cette dissonance qui génère l’impression de cocotte minute.

Continuant sur cette pensée, me vient cette flèche de mon père.

Un mode de pensée est lié à un mode de vie.

Rétrospectivement je constate :

Toutes les fois où je me sens alignée, près de mes valeurs ;

Toutes les situations dans lesquelles mes actions sont en rapport avec mes propos ;

Toutes les périodes durant lesquelles j’ai vécu la vie que j’avais dessinée ;

Je suis me suis sentie heureuse, enthousiaste et positive.

Mon allant, ma joie, mon optimisme ne sont pas les témoins labiles des circonstances.

Ils sont la conséquence directe de l’accord entre mon mode de pensée et mon mode de vie.

Entrer dans un mode de vie plus serein commence donc chez moi par un changement dans mes pensées.

Exit les pensées limitantes, les poncifs du genre “sortir de sa zone de confort” et pieds coulés dans le béton.

Je décide du mode de vie que je veux adopter. Et j’y associe mon mode de pensée.

Car si je ne peux rien aux circonstances extérieures, je suis responsable de mes pensées qui dictent mes actions.

Le modèle CPEAR (voir billet11 #Audace) l’expose clairement. Pourquoi s’en priver ?

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 14 : Ne pas agir est une action

Parfois pour tromper le temps…

Parfois pour ne pas faire pire en attendant de se déterminer…
Mais il faut le reconnaître, souvent pour ne pas prendre parti….

Nous préférons ne pas agir en ne faisant rien.

Or ne rien faire, c’est déjà une action à part entière.

Je ne prends pas cet appel ? Je refuse l’appel.

Je n’écris pas ce CRBO ? Je procrastine et génère du stress pour moi et de l’attente pour mon patient.

Je diffère la révision de mon fonctionnement administratif ? Je maintiens mon inefficacité.

Alors tant qu’à faire, autant poser une action qui va dans votre sens.
Répondez.
Mettez en forme au moins les reports de scores.

Changez de process, osez.

Agissez : faites.

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 13 : “Chaque fois qu’il y a un doute, il n’y a aucun doute.” Robert De Niro

On connaissait “Oublie que t’as aucune chance et fonce” mais la version américaine est quand même vachement plus classe 🙂

Aux parents qui profèrent aux premiers pleurs critiques “ah j’en étais sûr.e !”…

Aux collègues qui ont besoin d’évoquer “Pour ce patient, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux…”…

Aux ami.es qui questionnent “J’hésite à signer, j’ai peur que les mensualités soient trop fortes”…

Vous avez raison.

Quand il y a un doute, il n’y a pas de doute.

Certains appelleront ça la petite voix, d’autres l’intuition. En réalité c’est juste votre raisonnement qui fonctionne et votre cerveau qui est câblé pour flécher l’erreur.


A-t-on un doute quand on pense que là, les enfants sont assez calmes, ils vont jouer tranquillement ?

A-t-on un doute quand on initie un protocole qui a fait ses preuves ?

A-t-on un doute quand on cherche l’achat qui correspond aux mensualités confortables ?

Aucun.

Le doute est là pour indiquer l’erreur.


Ne doutez plus.

Repérez l’erreur et corrigez là. Ou ne craignez pas l’absence de doute : foncez.

Le reste, c’est la vie qui opère et c’est aussi pour ça qu’on a le cœur qui bat.

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Épisode25 : Mes moi prioritaires

Suite du post précédent : lundi matin, il est l’heure de questionner les temps que je consacre aux tâches que j’ai choisi de traiter.

Or se plonger dans la liste parfois abyssale des actions à mener est un piège sournois. Car savoir prioriser les tâches suppose de les envisager toutes, et risquer d’être happé.e par leur lot de petites sœurs (il faudrait aussi faire ça et ça pendant qu’on y est). C’est le coup du rangement de tiroir qui aboutit à la montagne de dossiers sur le bureau. Tout devient urgent, tout est forcément nécessaire.

Être efficace nécessite donc de borner ses actions en fonction de SES priorités. Dans le fond, la question des 3 actions prioritaires de la semaine dernière revient à sonder et cerner les 3 moi que je place au centre, mes 3 moi prioritaires.

Ce sont eux qui vont m’indiquer les tâches qui sont vraiment importantes pour moi. Ce sont eux qui vont me prémunir contre un renflement d’une famille d’actions… et donc la sensation in fine de ne nourrir qu’une partie de ce qui fait sens pour moi.

Concrètement :

  • Je prends le temps de poser, de définir mes 3 moi prioritaires. Je pose sur papier les 3 personnes que je veux être, qui font sens pour moi.
  • Ma semaine doit refléter ces 3 moi prioritaires. Si j’ai choisi “Professionnelle rigoureuse” et que je laisse dormir une note de prise en charge pendant 8 semaines, je cours au sentiment de défaillance et d’inefficacité !
  • Mes 3 moi :
    • Entrepreneure créative et énergique
    • Mère louve, attentive et enjouée
    • Femme sociable et joyeuse
  • Mon planning cette semaine :
    • Sessions de travail intensives de 8h à 15h et de 21h à 23h30 de lundi à vendredi (hors vendredi soir ! Mais avec dimanche soir)
    • Être totalement disponible pour ma famille de 15h30 à 20h45 (après je suis périmée)
    • 2 déjeuners avec des amis dans la semaine et décrocher totalement pour vivre mon temps fun et perso le week-end.

A vous : Qui êtes-vous en 3 personnes ?

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#MoiMonÂmeEtMaConscience #ParisCombo #SchizophrénieForever #HeureDePeremptionMaternelle

#Épisode24 : Mes priorités

Lundi matin, ma semaine dessinée hier soir, place à l’inscription des tâches dans l’emploi du temps.


Notez le terme “emploi du temps”. Elle est chouette cette expression. A distinguer de “planning” qui parle de planifier (voir posts précédents), parlons donc de comment on emploie son temps.

Parce qu’on ne va pas se mentir : moi aussi j’aimerais me consacrer à “20 petites minutes” de marche matinale pour mettre mon corps en mouvement. Mais plutôt j’étends la lessive qui a tourné dans la nuit avant le réveil des enfants.

Moi aussi je voudrais remettre mes notes au propre. Mais plutôt ma journée aussi fait 24h.

Ma botte : PRIORISER. Le matin, je me donne 3 priorités, 3 actions (pas “tâches” : ACTIONS) que je veux avoir réalisées ce soir.

Concrètement :

  • Je concentre mon attention sur cette question “Et si je ne pouvais faire que 3 actions aujourd’hui, lesquelles devraient VRAIMENT être réalisées ?”
  • Je prévois le temps, la “place dans le planning” pour loger ces actions prioritaires (oui, les priorités ne sont pas un post-it sur la marge de l’emploi du temps…).
  • Et si 7 min de sport c’était une priorité ? Parce que quand même, 7 minutes, on peut les trouver, non ? Je vise donc de me coucher 7 minutes plus tôt (oui parce que ces actions choisies ne doivent pas pousser les murs de votre journée !) et je commence la journée par une action prioritaire.
  • Et si “lire 10 minutes dans le canapé” était une priorité ? Et si on arrêtait de laisser notre temps s’employer à “FAIRE”. Et si après une tâche, plutôt que de chercher ce que j’ai le temps de réaliser maintenant, on sanctuarisait l’action “bouiner sur le canap” ? Et si offrir à nos enfants un modèle de femme détendue était aussi important que celui de mère exemplaire ?
  • Mes 3 tâches de ce jour : 7 min de sport (fait !), déclarer mes impôts (no comment), renvoyer mon dossier de financement à la BPI (tiens tiens… Qui c’est qui va bientôt sortir un projet de tête ?)

A vous : Quelles sont vos tâches prioritaires du jour ?

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#PréfèreLesDéclarationsdAmourAuxDéclarationsdImpôts #TeManqueToujoursUnPapier

#Épisode23 : Prévoir le temps des tâches

On est lundi matin, et dans ma routine, je revois les grandes lignes de ma semaine posées hier soir et je les projette dans mon emploi du temps.

De façon très pragmatique, je fais ma liste des ingrédients nécessaires à chaque action à mener cette semaine.

Mon chantier l’année dernière, je vous l’ai dit, c’était “Comprendre la durée du temps”, et pour cause. Réussir à bien phaser les tâches pour réaliser mes actions passe effectivement par la juste estimation du temps que je devrai consacrer à chacune.

Et pour ça, mes armes se décomposent en 2 temps :

  1. J’estime la durée de la tâche
  2. Je mesure le temps effectivement passé sur ladite tâche !!

Dit autrement, je cherche à me tenir au temps alloué. Mais comme ça ne marche que rarement le 1er coup, je me note le temps à prévoir la prochaine fois !

Résultat des courses : je tends à (oui parce que je n’y arrive qu’à 80%) ne programmer QUE ce que je pourrai réellement exécuter… et je finis ma journée avec la satisfaction d’avoir fait ce que j’avais à faire… et le boost qui nourrira mon efficacité de demain 💪 !

Concrètement :

  • Je note le temps que je pense devoir consacrer à la rédaction de cette note de fin de prise en charge, à la relecture de ma déclaration d’impôts (4H ??), à poster ce recommandé (4h ??)
  • Je pense à regarder l’heure à laquelle je commence la tâche, voire je lance un chronomètre les fois où trop de double tâche tue la double tâche (11h12 – 10h36 ça fait combien de minutes ??? 🤯😶)
  • Je note dans mon planning le temps réellement consacré… et j’intègre soit le quotient multiplicateur (temps x1,5 ? X2 ??), soit la durée moyenne à projeter la prochaine fois
  • Je tiens compte de ces temps pour programmer mes journées. Donc non, même si “il faudrait que”, je ne vais pas noter “pointer les paiements, écrire les réclamations, rédiger le bilan de Toto et appeler sa maîtresse” dans l’heure de 10 à 11…

A vous : Quel est votre rapport à la durée du temps de vos tâches ? Faites l’essai aujourd’hui : temps programmé, temps réel : quelle différence ?

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#Dans365JoursJeRamassesLesCopies #FinDeJournéeA00h30 #CestPasDemain00h30 ? #DansChronopostYavaitPasChrono ?

#Épisode22 : Suivre ses rituels

Après 3 semaines sur mon banc de touche, et juste parce que j’avais décidé que lundi il fallait revenir à l’activité, il faut bien avouer que je suis aller chercher énergie, neurones et concentration au fond du couloir à gauche (“j’reviens, j’vais juste faire pipiiiiii”).


Dans ces conditions, ici assez extrêmes, j’active la botte “Rituels”.

Il y a quelque chose ici de protocolaire. Il y a, de loin, presque quelque chose de rigide.

Mais il y a surtout une recette à trouver, une routine, comme les gammes des instrumentistes. Ce que je dois faire / ce que je ne dois pas faire pour que ça marche.

A force, j’ai identifié mes besoins, mes réactions positives et négatives. J’ai bâti mon cadre, mes rituels.

Et pour garantir mon efficacité, surtout pour relancer quand c’est dur, quand c’est laborieux, je m’accroche à ces rituels.

Connaître et tenir ses rituels. Même et surtout quand on ne se sent pas le loisir de les suivre.

Concrètement :

  • Je commence mon lundi par ce post et mes mails du week-end. Et ensuite, je suis comme un fonctionnaire (dont la fonction est de fonctionner comme son nom l’indique) des tâches que je me suis attribuées le dimanche soir.
  • Le matin, je sais ce que je dois éviter le pain blanc et le sucre si je ne veux pas avoir une faim d’ogre à 9h15. Idem pour le repas du midi si je ne veux pas pourrir mon 14h-16h. Moi qui aime manger, ça me coûte, mais je me rattrape le week-end si je veux vraiment être efficace en semaine…
  • Je sais aussi que si je dors moins de 6h30, je vais être fatiguée, alors je mets une alarme sur mon téléphone pour fermer l’écran à 23h… et ma box coupe à 1h pour au cas où 🙂
  • Si le jeudi de 8h à 9h c’est mon temps de rédaction, même si l’appel de la grasse mat’ (qu’on appelle aussi “la flemme”) est fort, je m’y colle. Je fais.


A vous : quels sont les rituels qui vous réussissent ? Quelles sont vos bonnes habitudes que vous souhaitez pérenniser ? Les mauvaises contre lesquelles vous luttez ?

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#Rituels #SNCFforever

#Épisode21 : Ne pas être efficace du tout

J’avais prévu de faire la suite de l’#Épisode17 et de vous parler énergie.
C’était sans compter sur la dengue (maladie tropicale qui m’a littéralement clouée au lit pendant 12j, dont 4 à l’hôpital, et dont je ne ressors que laborieusement après pourtant déjà 10j de convalescence).
Et finalement ça tombe bien.

Parce que si je fais le focus sur ce qui m’a rendue efficace depuis que je suis rentrée dans ma vie professionnelle, ce sont mes bancs de touche. En bientôt 20 ans, je me suis arrêtée 5 fois 1 an. Même pas peur.

Et elle est peut-être là la clé.

Savoir s’arrêter. Sortir du cadre. Tirer la poignée d’arrêt du train. Débrancher.

Concrètement :

  • Je le répète : le week-end, c’est STOP. Pas de travail. Rien (à part le dimanche soir pour programmer la semaine à venir)
  • Des pauses quotidiennes* en fonction de ses besoins : Une sieste ? Une méditation ? Une balade à pied ? Une grande pause méridienne ? Des courses juste pour du beurre et avoir une excuse pour errer dans les rayons ? (On s’en fout, du moment que ça vous parle)
  • Au moins une retraite par an : Seul.e dans un gîte ? Avec sa mère en cure thermale ? Avec une amie en hôtel all inclusive (et spa tant qu’à faire) ? Avec des bouquins en forêt pendant 2 jours ? (chacun son format, du moment qu’on débranche des sollicitations habituelles)
  • Et au besoin, et quand c’est possible, plusieurs semaines (mois ?) à faire autre chose, ou mieux : rien. Lâcher la barre et dériver


A vous : quel break recharge vos accus ? Savez-vous vous arrêter assez ?

*Quotidienne = tous les jours…

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#GrossessesAvecUnS #TDM #OuiCaVeutDireTourDuMonde #Dengue #NonUnWeekEndAvecAmisEtEnfantsNestPasUneRetraite

#Épisode20 : Se voir avoir réussi

On s’engage dans une direction, on ouvre un dossier, on prend son clavier.

Et on doute. On fatigue. On a une petite peur sournoise qui dissuade.

J’ai pris le risque d’essayer. Oui mais à vide, un essai pour un essai, juste pour essayer, ça ne tient pas la difficulté.

Alors ma botte du lundi matin pour me mettre en mouvement, que dis-je, me gonfler à bloc ! C’est me voir avoir réussi. Pas penser que je vais y arriver. Non, je ne suis pas Sisyphe non plus ! Imaginer ce que ça va m’apporter en “récompense” ET en expérience à vivre.

Je me projette alors selon 3 questions :

  1. Qu’est-ce que j’y gagne ?

Le démarrage de mon projet dans les temps !

  1. Dans combien de temps ?

 A la fin de la semaine !!

  1. Qu’est-ce que j’éprouve, qu’est-ce que je vis une fois que j’ai atteint mon objectif ?

Une sensation d’accomplissement. L’impression d’être alignée avec ma mission.

Concrètement :

  • A l’ouverture d’un compte-rendu de bilan à écrire, je me vois le lire aux parents. Je ressens l’apaisement et la satisfaction d’agrafer et les pages et de le ranger dans le dossier. Je ressens le “ça, c’est fait !” ! Même carrément, je me vois me gargariser devant mon CRBO ! Ahhh !
  • Je me visualise physiquement : où je suis, avec qui je communique, une fois l’objectif atteint.
  • J’imagine mon état d’esprit une fois l’objectif atteint : à chiller vendredi soir après une semaine bien bouclée (vs en train de me demander si je peux pas quand même glisser discrétos la tâche non réalisée dans mon week-end ?…) ! 


#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#GagnerUneImage #MiroirMonBeauMiroir

#Épisode19 : Mode Agence tous risques

Petite période des années 80, moi qui les déteste en musique !

Être efficace, c’est lever les barrières. A commencer par les siennes propres. On s’empêche, on s’entrave…

J’ai brossé les contours de mon projet. Et voilà qu’à mesure que se dessine la possibilité d’action, la question du pourquoi vient figer le 1er pas : et si je n’y arrivais pas ?

Le lundi, regardant les tâches que j’ai programmées, étapes des actions qui mènent à mon objectif, je spote la tâche qui frémit… Et si je n’y arrivais pas ?…

J’ai alors 3 questions secrètes, comme pour sécuriser le code d’entrée de ma mobilité intérieure. Ok. Solliciter un prêt à la banque pour monter mon projet :

  1. Qu’est-ce que je risque à essayer ?

Être plus charrette au niveau financier pendant quelque temps 🤑😫

  1. Qu’est-ce que je perds si je ne le fais pas ?

Mon projet !! 🥺

  1. Et si je ne le fais pas ?

Je vais fâner… 😩

Concrètement :

  •  Après une formation, je me lance. Je n’attends pas d’avoir épluché mes notes de formation en long, en large et en travers. Je prends un patient et j’applique. Mieux : je prends plusieurs patients et j’applique.
  • Je concentre mon regard sur le risque, pour vérifier que ce risque est suffisamment acceptable pour moi et qu’il est moins grand que la perte si je ne fais rien.
  • Concrètement ?… Qui va pousser les portes de la banque mardi ??? 💪🙋‍♀️


#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#MrT #LaDernièreChanceDuMoment #DitesPasMerciPourVousAvoirMisLeGénériqueDansLaTête

#Épisode18 : Mode Jean-Claude Duss

Finalement quand on y réfléchit, être efficace c’est quoi ? C’est croire qu’on va y arriver. C’est croire en soi. Mais pas croire en soi genre “wahou, je suis trop un.e tueur.se !”. Non croire que la direction est la bonne. Et croire qu’on va être un bon vecteur, un bon moyen pour y arriver.

Être efficace c’est donc se donner les moyens de croire qu’on va y arriver ! Être efficace nécessite alors parfois de réussir à faire face aux croyances négatives et aux pensées limitantes. Aux “ça ne marchera jamais”. Aux “Mais pourquoi tu fais ça ?”. Pire, aux “Et tu crois vraiment que ça va fonctionner ?”. Gorgée de confiance, je fais face. Confiance en mon projet, confiance en le chemin que j’ai choisi. Confiance. Mais si la confiance est émaillée, ces phrases, je les entends en moi. Pas des autres. De moi-même.

Alors être efficace, c’est parfois se mettre en mode Jean-Claude Duss. Oublie que t’as aucune chance et fonce.

Concrètement :

  • Je conscientise mon état de doute et de peur.
  • J’arrête de réfléchir. Surtout je ne réfléchis plus. Je bloque mes pensées négatives, qui sont autant de barrières dictées par ma peur. J’obéis au plan que je m’étais fixé. Je fais. Point.
  • Je regarde des vidéos de America’s Got Talent ! Oui, carrément ! Parce que ces gens-là, ils y vont !
  • Surtout, je détourne mes angoisses, mes doutes, mes craintes grâce à l’humour. J’imagine Jean-Claude Duss. Je m’imagine moi en ridicule. J’imagine mes peurs en ridicule. Ca fait du bien, ça détend.

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#TuMaidesPasLà #NonPasLà #JeSensQueJeVaisConclure

#Épisode17 : Être occupé.e ou être efficace

Le travail en France connaît un vrai problème : il est censé avoir lieu de 8h30 à 12h30 puis de 14h à 18h (pour être gentille). Ce qui sous-entend que vous devez avoir faim à 12:45 et non à 10:23 mais ça c’est un autre problème… Car ça sous-entend surtout qu’à 14:37 il est prévu que vous soyez au taquet. Je développe ? 🙂

Et c’est encore pire en salariat où on est payé à la montre et non à la tâche.

Bref, on envisage notre travail au temps et non à l’efficacité… Et on s’étonne d’en manquer… De quoi ? Des 2 mon capitaine.

Alors pourquoi, alors que nous avons tous une journée de 24h, certains sont si productifs et d’autres tellement noyés dans un verre d’eau ?

L’énergie. Ne cherchez pas : l’énergie.

Gérer mon temps pour être plus efficace commence nécessairement par la gestion de mon énergie. Parce que sans énergie je me laisse absorber par les réseaux sociaux et leur offre de distractibilité captive (je croyais que vous manquiez de temps ? C’est quoi tous ces posts sur Facebook et ces stories sur Insta ? 🙂 ) et mon temps devient volatile.

Concrètement :

  • J’adapte mes horaires à mes rythmes et besoins : une pause noisettes et amandes à 10h15 ? 30 minutes de marche dans l’après-midi (tant pis, je finirai 30 min plus tard) ? Une parenthèse méditative à regarder les plantes aquatiques et les petits poissons ?
  • Je tiens compte plus spécifiquement de mon besoin de repos : je fais une micro-sieste de 12 minutes au lieu de passer le même temps à scroller mon écran et donc à jet laguer mon cerveau.
  • Je planifie mes tâches en fonction du ratio complexité cognitive/disponibilité cognitive.
  • Je me repose le week-end. Vraiment. Pas de compte-rendu de bilan “doudou” dans le sac, pas de “je finirai ça dimanche”. Objectif repos.
  • Et pourquoi pas ? Et pourquoi non ?

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#Épisode16 : Utiliser sa mémoire positive

Ecrire ces posts sur l’efficacité ne signe pas nécessairement la réussite… Et des fois, il faut aller racler les fonds de tiroirs pour trouver l’énergie à réinvestir, à réengager, encore, dans une tâche qui paraît fastidieuse.

Et il est là le problème !

Face à une tâche ardue, difficile, voire pénible, on réactive des souvenirs négatifs. Mon projet connaît des difficultés ? J’ouvre mon ordi sur l’image du dernier “non”, de la dernière barrière, du dernier “ça va pas être possible”. Je rumine. Je mâchouille mon stress comme on mâchouillerait un bâton de réglisse (c’est même pas bon en plus !). Et ce faisant, je consolide l’imprégnation négative qui colore mon quotidien à travers la réécriture permanente de ma mémoire autobiographique… et je redouble de stress et donc de passivité face à l’effort. 

Alors pour être efficace, je commence par aller chercher des souvenirs positifs. La période bénie où tout m’a souri, le mail de remerciement d’un parent, le commentaire enthousiaste d’une orthophoniste au sortir d’une formation, toutes ces fois où j’étais inscrite dans un effort joyeux, positif et serein.

Concrètement :

  • Face à une sensation d’impasse thérapeutique, je rappelle le souvenir de mes réussites professionnelles.
  • Face à cet énorme compte-rendu à écrire, je me souviens de la satisfaction à la lecture du bilan qui m’a rendue fière.
  • Face à un lundi terne, j’allume la télé de mes souvenirs bulldozer, ceux à quoi rien ne résiste. Je prends le temps de faire venir ces souvenirs. Je m’y implante. Et je sens leur influence !

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#LesGensQuiMeRegardentTravailler #AhIlEstDurLeTélétravailLà #DixitLeRetraitéQuiSortDeSaBaladeMatinaleSurLaPlage

Billet 12 : Mieux vaut un présent imparfait qu’un futur conditionnel

Partant du principe que nous voudrions toujours faire mieux.

Partant du principe qu’alors nous ne le ferons que quand nous pourrons le faire vraiment bien.

Partant du principe que ce principe est une bonne façon de ne rien mettre en place du tout…

J’ai pris l’habitude de finir mes formations sur cette phrase : mieux vaut un présent imparfait qu’un futur conditionnel.

Aujourd’hui ce n’est peut-être pas au mieux de ce que je voudrais savoir faire ou être.

Mais c’est en faisant que je m’améliore.

Accepter l’imperfection de mes actions d’aujourd’hui pour bâtir un meilleur demain.

Et ne pas attendre un hypothétique demain pour viser une prétendue perfection.

Entendre que ce que je vise, c’est un résultat “in fine”, littéralement “à la fin du chapitre”. Comment faire si je ne l’écris pas ?

Concrètement, je n’attends pas d’avoir retravaillé mes notes de formation : c’est tout de suite que j’applique. Et je reprends le contenu de la formation à la lumière de ce qui se passe en séance aujourd’hui. Sans le délai qui, dans la réalité, éloigne et interdit plus qu’il ne mâture et rassure.

Concrètement, je regarde aujourd’hui non pas comme un demain incomplet, mais comme une liste d’opportunités disponible maintenant. Pas comme un banc d’essai ; comme un terrain de jeu.

Ce n’est peut-être pas l’idéal. Mais aujourd’hui, est-ce vraiment l’idéal d’hier ?

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 10 : « Il est difficile d’échouer. Mais il est encore plus difficile de ne pas avoir essayé de réussir. » Théodore Roosevelt

C’est toute la différence entre remords et regrets.

Réussir, c’est avant tout tenter, essayer, rater, recommencer, rater encore, douter, rater mieux, essayer et parfois réussir.

Pas de réussite sans échec diront les pessimistes.

L’optimisme dicte la version de Roosevelt : l’échec n’est pas une question. Chance à celui qui ne le rencontre pas. Mais réalité de tout projet, passage obligatoire de toute réalisation.

Je ne me demande pas si je vais réussir ou échouer.

J’intègre que l’échec fait partie de ma vie.

Et je préfère échouer une entreprise conduite avec le cœur que fermer mon cœur par peur de l’échec.

En tout projet, que ce soit investir une nouvelle pathologie, modifier ma rédaction de compte-rendu de bilan, changer la disposition de mon bureau… ou écrire des podcasts pour #Bégaiement (!), je choisis donc d’y aller, et d’y aller vraiment.

Parce que je préfère le risque de l’échec aux regrets des “j’aurais dû” et autres “si j’avais su”.

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 9 : OUI !

Un billet pour dire un grand OUI.

OUI ! Parce que l’optimisme, c’est ça. C’est dire oui, c’est être ouvert.e aux opportunités, pas par opportunisme mais par volontarisme.

OUI ! Parce qu’être positif, c’est ça. C’est penser oui, pas parce que la vie est toujours rayonnante, mais pour la faire rayonner.

OUI ! A la question “Que veux-tu ?”

OUI ! A la question “Que préfères-tu ?”

OUI ! Quand ce n’est pas la question.

Parce que penser OUI ! c’est mettre mon cœur et mon esprit ouverts.

C’est vivre mon humanité et ma modernité.

C’est accepter le changement avec curiosité, c’est accepter l’autre avec intérêt.

C’est penser ma vie avec dynamisme et mes choix avec volonté.

OUI ! Au lendemain de la journée des droits des femmes pour penser à l’évolution plus qu’à la situation des droits des femmes.

C’est voir les élans non plus seulement féministes mais plus simplement égalitaires.

C’est sentir le mouvement qui opère, le tracé qui se déroule.

OUI ! C’est loin d’être gagné parce qu’être femme sans être associée à la douce maternité, à l’empathie et à la douceur est aussi illusoire que de penser l’homme sans ses injonctions de force et de virilité plus ou moins respectueuse.

OUI ! Parce que l’optimisme c’est ça : ne pas rester sur aujourd’hui mais penser demain avec un large sourire.


Aujourd’hui nous sommes le demain du 8 mars.

Aujourd’hui je vous offre un grand OUI ! sur tout ce que vous allez mettre en place et accomplir d’ici le 8 mars prochain. 

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 8 : « Être heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections. » Aristote

Ca sent la période pré-menstruelle (oui, vous allez tout savoir), ce qui n’est clairement pas le moment de mon cycle où je suis le plus naturellement optimiste.

L’heure est davantage au chocolat. Eventuellement, faire le bilan le plus objectif possible des dernières semaines pour piloter mon parcours.

Me vient cette pensée d’Aristote.

Alors que gouverne la dictature du bonheur (dont Morgane Cadignan vous parlerait mieux que moi), les aspérités sont vivement condamnées par les filtres Insta.

Il ne faut plus seulement que ce soit beau ; il faut que ce soit toujours beau.

Regarder son parcours avec délicatesse est devenu une force optimiste en soi.

Aujourd’hui, plus qu’hier, je regarde le bonheur comme un chemin.
Pas de succession de réussites. Pas de sourire ultrabright.

Le vrai bonheur s’inscrit dans la vraie vie.

Je regarde les plus et les moins, et je les accueille. C’est ok. Parce que je sais ce que je fais, pourquoi je le fais, et ce que je veux.

Cette semaine, mon optimisme passera donc par des séances d’orthophonie pas toujours fabuleuses, des podcasts écrits pas si rapidement, une énergie moyenne, mais les pieds toujours bien ancrés dans mon chemin.

#Optimisme #Joie #Allant

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Épisode15 : Travailler avec son cycle

Pop pop, si vous êtes un homme, au contraire : restez !

La vie nous pousse à écraser la puissance de notre cycle. Les hormones contraceptives, les pubs avec des femmes qui sourient en sautant sur un canapé (parce que même à J12, y’en a une parmi vous qui fait ça ??), et cette injonction sociétale qui veut faire rimer “femme” avec “dadame”.

Pour être efficace, et face à la somme de travail à abattre tant au travail qu’au sein de mon foyer, il a bien fallu que je regarde mon cycle en face.

Chaque femme est différente, et loin de moi l’idée de vous faire le coup de la sororité, des sœurcières, des Amazones et de la puissance des lunes (ah si, je viens de le faire !), mais force est de constater que gagner en efficacité passe aussi par prendre en compte ET ANTICIPER les mouvements imprimés par son cycle.

Concrètement :

  • Je rentre en écoute de mon cycle et je prévois la répartition de mes tâches de travail en fonction.
  • Je ne me lance pas dans la compta à J13, je n’ouvre pas la correspondance avec la CARPIMKO à J26, je n’écris pas un compte-rendu de bilan à J2.
  • Petit guide à l’usage des néophytes… et des hommes !!!

Pendant les règles : je fais mon bilan, je visualise mes désirs. C’est le temps idéal pour lister ses rêves.

J5 : ça monte, je passe des intentions aux actions et je pose mes 1ers pas vers mon but. Temps de brainstorming avec mes ami.e.s et mentors.

J10 : c’est le plein pic ! Il est temps d’OSER : j’y vais, je le fais, je fonce dans le tas ! C’est l’heure des challenges !! Temps pour travailler dur, exécuter, que dis-je : FONCER !!

J14 : Ting ! Euphorie et confiance ! Temps pour revoir mes objectifs et me donner un 2ème élan

J20 : ça descend gentiment. J’ai besoin d’humilité et de tolérance envers moi-même. Temps d’action avec les autres et d’écoute de mes intuitions.

J24 : lâche l’affaire. A J24 je suis au fond du seau. C’est la loi d’Illich des rendements décroissants : je ne cherche pas, je laisse tomber. C’est un peu le repos du guerrier… et d’acceptation du down…. Temps pour clôturer, de félicitations si j’y arrive, et temps pour faire la pause : douceur, en mode plaid et chocolat…

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#LesGlouches #PasCetteLuneLà

#Épisode14 : Souris-toi toi-même

Si jeter un œil sur l’agenda fait péter une ride du lion…

Si regarder la pile “à faire” déclenche un besoin de café…

Si ouvrir le dossier donne envie de chausser ses running…

… il ne faut pas s’étonner de se sentir en perte d’efficacité !

Dans ma routine du matin, avant même d’être sortie de mon lit, je souris.

Pas un sourire à la Bacri (“Tiens, tu le veux ton sourire à la con ?”).

Un sourire large, genre “Hey, ça va ?” ! Un sourire qui appelle une bonne énergie. Un sourire intime, de soi à soi. Une gratitude : la reconnaissance de la joie de vivre cette journée.

Parce que vous trouvez vraiment que “je suis fatigué.e” ou “j’ai pas envie” est vraiment un prétexte sympa pour se faire la gueule à soi-même ? 🙂 Alors : on sourit !

Concrètement :

  • Je commence ma journée par sourire. Pas à la personne qui est près de moi : à moi-même. Et pas “en moi-même” : physiquement, un vrai sourire !
  • Je me force ! Ben oui, c’est la vraie vie. Au début, et a fortiori les jours de fatigue, moi non plus j’ai pas envie de sourire, et moi aussi je me trouve cruche de sourire béatement pour rien et à personne. Ca donnerait presque l’impression de travailler la théorie de l’esprit pour soi (il est chelou ce sourire !), mais c’est ma routine.
  • Je commence une tâche ardue par un sourire. Et je me laisse gagner par ce sourire.
  • Et en fait, ça fait du bien… et en fait le sourire reste…

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#Souriez #PaslAirCon #ElleEstContente

#EtSiToutCommençaitParUnSourire

#Épisode13 : La meilleure version de soi-même

Suite logique des #Épisode9, #Épisode10, #Épisode11 et Épisode12, dernier volet de cette série de début d’année, place à la douceur, à l’optimisme et à l’empowerment !

Je suis la meilleure version de moi-même.

Je répète parce que d’abord cette phrase hurte et gêne : Je suis la meilleure version de moi-même.

Et puis je la répète encore comme un mantra parce qu’après cette phrase provoque révolte et colère (oui, “pfff n’importe quoi” fait partie de la rubrique) : Je suis la meilleure version de moi-même.

Ça fait des semaines que je cherche à bonifier 2021, à bonifier mon efficacité, et finalement, que je cherche à prévoir pour réussir une meilleure année 2021 (on se souhaite d’ailleurs nos “meilleurs vœux”). Alors finissons par le commencement : prévoir, anticiper, poser pour aller vers une meilleure version de soi-même.

Concrètement :

  • Je ne me donne pas de coup de latte virtuel à chaque échec ou à chaque raté. Rater c’est ouvrir son cœur à un apprentissage. J’accueille mon erreur au lieu de la dénoncer pour la mettre loin de moi (“Va au coin. Je ne veux plus te voir !”)
  • Je tâche de m’encourager avec gentillesse. Concrètement, j’essaie le plus possible de me penser (avec un e ou un a en fonction de votre niveau de self estime de départ !) comme je pense mes ami.e.s à qui je ne demande PAS DE TOUT de perfection. Rien. Alors pourquoi me ferais-je ce traitement de faveur ?… de n’être hyperexigeante qu’avec moi ? 🙃
  • Je me nourris de vidéos d’Etats-Uniens amphétaminés au “Tu es le meilleur !” et autres “Aujourd’hui c’est ton jour !” (Qui sonne vachement mieux en anglais et à la 1ere personne “Today is my day”)
  • Je conscientise qu’il ne s’agit pas là d’égo mais  de capacité à donner le meilleur de soi par effet pygmalion positif. Que si je me regarde comme une fiotte je serais moins portée que si je me porte avec des “Je peux le faire”
  • Au cabinet je regarde les aidants naturels avec la certitude que ces parents sont les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour leur enfants. Et parce qu’ils sont les meilleurs, ils vont donner leur meilleur dans le travail.

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#LoveEtc #Autobisou #Mantra

#YesYouCan

#Épisode12 : Projeter son efficacité

Suite logique des #Épisode9, #Épisode10 et #Épisode11, dernière phase de la préparation de mon efficacité, je traduis mes résolutions en parcours !

On se dit qu’on voudrait. Et puis plus rien.

Ah si : “pfff… toute façon, c’était impossible”.

Alors nous obéissons : c’est impossible.

Ici je me donne les moyens.

On a dit “je veux ? Je pose mon intention”. Je poursuis : “Je veux ? Je projette mon intention en étapes à franchir”. C’est le moment bullet points !

Bien projeter ses étapes de parcours et leurs tâches associées, c’est se donner les moyens de vivre réellement la vie qu’on se rêve.

Concrètement :

  • Oui je prends tout ce temps (posts écrits en temps réel) pour préparer mon année
  • Oui, je finis la projection de mon année mi (ou fin) février. L’année dernière en avril si vous voulez tout savoir !
  • Je visualise les bullet points de mon année. Concrètement, quelles sont les étapes de chaque objectif et quelles sont les tâches à accomplir de chaque étape.
  • Ex 2020 : “Objectif 4 : m’offrir plus de temps à moi au 1er janvier 2021.
    Etape 1 : Sanctuariser des moments de retraite au 1/5/20
    Etape 2 : Instaurer des temps dans la nature au 1/10/20
    Etape 3 : Créer des temps interstitiels au 1/11/20
    Etape 4 : Ralentir au 1/1/21″.
    Ex de tâches à accomplir :
    Etape 2 : Aménager mon extérieur pour aller davantage dehors ; Aller marcher 1 soir/semaine en famille ; Prévoir 1 marche en montagne par mois ; Sanctuariser mon temps de lecture à la plage le vendredi”
  • Je reporte toutes les étapes d’objectif dans mon agenda 2021 (vivement l’automatisation, hein 😉😄)  de sorte à voir chaque mois quel est mon programme au service de mes objectifs 2021
  • Avec mes patients je phase mon intervention et je suis (réellement) capable de répondre à la question “Vous pensez qu’on en a encore pour combien de temps ?”

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#OùEstMaRetraiteDe3jAMaurice

#LectureALaPlage #Connasse

#Épisode11 : Programmer son efficacité

Suite logique des #Épisode9 et #Épisode10, place au plan d’action !

Spéciale dédicace à tous ceux qui pensent que les résolutions du 1er janvier c’est du bullshit !

Imaginez que ce n’est pas votre année que vous devez rêver/programmer, mais une course en montagne. Que fait le coureur ? Il programme :

  • Son objectif : arriver en tant de temps ou à telle place. Voire finir la course !
  • Et les étapes pour y arriver : 1 an avant, 9 mois avant, 6 mois avant, 3 mois avant. Une véritable to do d’actions, de routines et d’attitudes

Comme je planifie ma semaine ce lundi matin (cf #Épisode1), je planifie mon année. Car sans objectif, pas de direction. Et sans direction, pas d’arrivée. Je veux ? Je pose mon intention, et je répartis les étapes pour y arriver dans l’année.

Concrètement :

  • L’année dernière j’ai travaillé sur la résolution “Comprendre la durée du temps”
  • Cette année je pose la résolution “Croire et accueillir la perfection du timing de ma vie” (oui le temps est un gros sujet pour moi !)
  • Avec mes patients, j’énonce un objectif central qui leur correspond, une ligne de mire. Une résolution en “Je ne veux plus avoir à… (aspect handicapant corollaire de leur profil)” ou “Je décide… (volonté, désir)”
  • Je saisis mon empowerment : j’ai les cartes en main, je décide de mon potentiel d’action. J’y crois parce que je crois en moi : je peux le faire

#CommeUnLundi

#Alleluya #GourouOrNotGourou

Les troubles du langage oral

Parce que depuis la sortie du DSM-V (2013) et le panel CATALISE (2017), la compréhension des troubles du langage oral a changé.

Parce que les parents cherchent parfois des outils pour repérer les signes d’alerte et savoir quand consulter.

Je suis heureuse de vous offrir l’intervention réalisée pour dans le cadre du congrès de pédiatrie de l’OI en 2020.

Au programme :

  • Repères sur le développement normal
  • Connaître les critères de sévérité et les signes d’alerte
  • Classifications/qualifications des troubles
  • CIM-10
  • DSM-V
  • Panel Catalise
  • Nouvelles appellations : ce que ça change concrètement
  • Diagnostic et pronostic
  • Que faire concrètement ?

Bonne lecture !

Billet 7 : “Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais.” Xavier Dolan

Il y a l’optimisme franc, volontaire, déterminé.

Et il y a l’optimisme benêt, naïf et dangereux.

Mon billet du jour fait suite aux précédents.

Le rêve n’est pas affaire de prière. Le rêve est un point cardinal. Lui seul ne suffit pas à faire le chemin.

Tout est possible pour qui se donne les moyens. Et à qui en a conscience dès le départ.

Je ne connais pas les élans des sportifs qui savent se dépasser et se challenger dans la douleur.

Mais concernant mes objectifs, je visualise clairement que la route est longue. Je trace les étapes. Et c’est cette conscience qui m’aide à vivre avec enthousiasme ET endurance la voie que j’ai tracée.

Vivre mes rêves en étant tenace.

Il y a des difficultés, des étapes manquées, des obstacles sur la route ? C’est normal. C’est que j’y suis, que je suis en mouvement.

Ne pas abandonner, ne pas laisser ses rêves en marge.

Travailler, le faire. Courir vers ses rêves. Travailler encore.

Tout est possible.

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 6 : “Là où il y a une volonté il y a un chemin” Proverbe militaire

Cette phrase, elle aussi offerte par un ami, m’a accompagnée, soutenue, tenue droite dans le même moment de tourmente que “Lâche la banane”.

Oh bien sûr, ce n’est pas le côté militaire qui m’a parlé ! Mais force est de constater que quand on est happé par la tourmente, quand tout semble difficile, quand l’espoir ne passe jamais qu’à l’orange sur la route sinueuse de la vie, c’est le smog et son lot de méandres pessimistes et aveuglants.

En un mot : quand “Je n’y arriverai jamais” sonne le glas de notre motilité, cette phrase “Là où il y a une volonté, il y a un chemin” est LE mantra à dégainer.

Nous arrivons mi-février : ça y’est, j’ai fini mon bilan 2022, projeté mon bullet 2023… A contre-courant, je suis prête à formuler mes vœux !

En écho au billet 4, je m’appuie donc sur cette phrase amulette et je pose, non pas mes résolutions, mais mes volontés.

Ce que je veux vivre cette année.

Ce que je veux être cette année.

Ce que je veux mettre en place dans les 8 domaines de vie qui me sont prioritaires. Mes 8 objectifs prioritaires.

Et je pose, 6 semaines de réflexion plus tard, ma volonté 2023 : ma grande résolution et mon grand chantier.

Là où il y a une volonté, il y a un chemin.

Le chemin pour y arriver existe : il est au bout du doigt qui désigne ce que je veux obtenir.

Alors mes vœux 2023…

Je vous souhaite une année alignée à vos valeurs, une année biberonnée de joie mais surtout, une année pleine de vous, qui vous êtes, ce que vous valez, ce que vous voulez vous offrir. Le chemin sera parfois dur, souvent beau, parce que ces 2 versions parlent aussi justement de la vie ; toute la question est d’équilibrer favorablement le dur et le doux. 

Votre volonté est votre chemin.

Bonne année 2023

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 5 : « La sagesse suprême, c’est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue pendant qu’on les poursuit. » Francis Scott Fitzgerald

Il y a dans cette citation deux des ingrédients actifs de mon optimisme.

1. Avoir des rêves assez grands.
Malgré l’improbabilité de la réussite, j’ai développé des applications avec cœur. Je suis honnêtement épanouie quand je vois le résultat, comblée quand je lis les retours.
Mais le financier ne prend pas, ce n’est pas rentable.
Mon rêve parle effectivement de réalisation et de “mission” mais pas de possession matérielle et encore moins d’opulence.
Je révise ma copie : je veux faire exister la tranquillité financière dans mon rêve !

2. Ce sont les rêves et la joie de les poursuivre qui me rendent si persévérante.
Le plus souvent, je ne travaille pas : je prends du plaisir à faire ce que j’aime.
Pas que j’aime répondre aux messages, souvent les mêmes, sur le tchat. Mais que j’aime poursuivre le rêve d’une digitalisation par laquelle les outils numériques servent l’humanité.

Rattacher mon quotidien aux rêves que je poursuis, c’est ce qui garantit l’allant à l’œuvre dans mes journées.

Quand je doute, quand je faiblis, quand l’énergie me manque et que la solution de facilité me tend la main, je me concentre sur mon rêve.

Le rêve est la mire qui fournit l’énergie durable pour l’atteindre.

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 4 : Si j’avais une baguette magique…

Chaque année je tarde à envoyer mes vœux. Parce que j’y mets tout mon cœur, pour moi comme pour les autres. Et que savoir ce que je “vœux” me demande un bon mois de bilan de l’année précédente et de réflexion projective.

Oui, je suis totalement addict du bullet journal

Je prends donc le temps de répondre à la question suivante : Si j’avais une baguette magique, qu’est-ce que je demanderais ?

Qu’est-ce que je changerais ?

Qu’est-ce que je voudrais faire ou avoir ?

Attention, on parle bien de baguette magique ! Donc “Aller au travail en licorne sur le chemin de l’arc-en-ciel” devient possible… Autant que “Ne plus avoir de travail du tout” si c’est ça votre aspiration profonde !

Cet exercice est indispensable à mon optimisme parce que c’est avec lui que se construisent mes rêves, dénués de leur plafond de verre habituel (“J’aimerais mais… je sais bien que ce n’est pas pour moi…”).

Je pousse l’idée jusqu’à créer un tableau de visualisation, avec photos et phrases en “Je” et en positif, à consulter régulièrement tout au long de l’année.

Ne pas laisser raccourcir nos rêves… Et vous, si vous aviez une baguette magique, que demanderiez-vous ?

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

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Billet 3 : “Lâche la banane” Proverbe africain

Sur le chemin de 2023, ceux.elles qui ont lu les billets #Efficacité le savent, je fais le bilan 2022.

Et je ferme les cercles.


Je n’ai jamais fonctionné de façon calendaire (fini 2022, whouoooo 2023 ! Euh… on a juste dormi une nuit…). Mais cette année le calendrier du dehors colle étonnamment à mon calendrier de dedans.

Je tourne des pages, je finis des chapitres.

Lâche la banane est une citation offerte il y a des années par un ami et qui m’accompagne toujours pour nourrir mon allant.

En Afrique, la légende veut que les chasseurs attrapent le singe en disposant simplement une banane piégée par terre. Le singe la saisit, sent qu’elle est attachée, voit les chasseurs arriver, mais ne voulant pas lâcher sa banane… se laisse capturer.

Savoir quelles sont nos bananes. Et les regarder partir.

C’est ça relire le chapitre pour tourner la page. 

Accepter que le passé est écrit. Que c’est fait. Que c’est dit.

Ne cultiver aucun regret, aucun “si…”. Ne pas vouloir à tout prix rectifier la compréhension de l’histoire, ne pas chercher à faire valoir sa valeur, ni corriger les versions.
Pour faire place au présent, je regarde mes bananes 2022. Et je les lâche.

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 2 : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. » Marc-Aurèle

Repenser à 2022 c’est panser la sortie de scène de mon père. Alors je la clos sur l’une de ses citations préférées.

Tout est dans la 3ème partie, la partie cachée, celle oubliée comme souvent des formules croisées sur la toile. Avoir la sagesse de distinguer ce qui peut être changé de ce qui ne peut l’être.

Faire le bilan 2022 pour dessiner 2023.

Faire la liste de ce qui m’apporte de la joie, me nourrit, me rend heureuse. Faire la liste de ce qui me pèse, ce qui me grise, ce qui m’entrave.

Savoir ce que je peux mettre en place, ce n’est pas écrire une to do en face. C’est avant tout distinguer ce sur quoi j’ai un potentiel d’action de ce qui m’est totalement extérieur.

Le reste, ce n’est qu’une question de résolution.

#DeLàHaut

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

Billet 1 : “Je vous dirai que je n’ai jamais eu d’échec dans ma vie? Il n’y a pas eu d’échecs. Il y a eu des leçons épouvantables.” Oprah Winfrey

Finie 2022

Je reviens sur mes pas. Je prends un pas de recul sur 2022. J’entre dans 2023.

2022 a été particulièrement éprouvante, gageons que j’ai fort appris !

Alors mes pensée vont pour tou.tes ceux.elles qui ont, comme moi, connu des périodes de douleur et d’abattement.

La force n’est pas opposée à la faiblesse, ni la faiblesse synonyme de vulnérabilité.

Faire preuve de force le plus souvent ne fait pas de moi un roc.

Eprouver une profonde tristesse ne signe pas une dépression.

J’accepte ce que j’ai vécu.

Je ne souhaite pas oublier, mais au contraire noter que j’ai passé ces épreuves. Et que c’est aussi ça la vie.
Mieux, demain je serai reconnaissante d’avoir appris de ces leçons.

#Optimisme #Joie #Allant

#2023

#LobsterOrthophonie #Orthophonie #Bégaiement

#Épisode10 : Le génie de la lampe

Suite logique de #Épisode9, maintenant rêvons l’année à venir !

On se bride voire on se brime… Encore une lettre à changer et ce sont nos rêves qu’on brise !

Je frotte ma lampe, j’allume ma bougie, je prends ma baguette magique (toutes virtuelles, j’avoue) et je me lâche ! Si je pouvais avoir tout ce que je demande, que voudrais-je obtenir ? Pas de censure ! Tout est possible puisque ce sont des souhaits. Et on s’étonne qu’à la question “Que veux-tu être plus tard ?”, les enfants répondent par un métier… Qu’est-ce que je veux être cette année ? Heureuse ? Sereine dans un espace ordonné ? Une amie présente pour mes proches ? Qu’est-ce que je veux vivre cette année ? Un voyage ?
Objectif rêves : Go !

Concrètement :

  • Je passe en mode écriture automatique et je pose tout ce qui me vient : “Si je pouvais, je voudrais…”
  • Avec mes patients, je me concentre sur leurs rêves à eux. Pas mes objectifs de travail, la correction des écarts-types. Leurs souhaits, leurs désirs, ce qui les anime
  • J’envisage ma vie non pas comme une liste de points à corriger, à travailler, mais comme une vitrine de confiserie. Parce que ça ne coûte rien de changer de regard

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#Rêves #TasNotéLePluriel

#Épisode9 : Prendre le temps du bilan

Laisser les nuages de l’année passée se dissiper et ouvrir la voie de l’an nouveau.

C’est que l’efficacité, ça se prévoit ! Alors même si on n’est pas lundi, même si on n’est pas le 1er janvier, je fais mon bilan de l’année passée. Sur plusieurs jours, tranquillement quand j’ai du temps devant moi (si si, on en a toujours : tout le monde vit sur 24h), quand j’ai envie, je pose par écrit : ce qui a marché, mes réussites, mes fiertés, mes victoires ! Ce qui n’a pas marché, mes erreurs, mes ratés. Comment et avec qui j’ai réussi à faire autrement. Ce que j’ai appris. Les envies que j’ai réalisées. Ce qui a été mon moteur, mon carburant. Bref, je ne bâcle pas “vite vite, la suite” ! Je prends note. Je prends acte. Je valide et j’avance.

Concrètement :

  • Je cherche sur le net des articles de coaching proposant des trames de bilan personnel et professionnel
  • Je mesure l’efficacité de mon traitement orthophonique avec des lignes de base et/ou une note de fin de prise en charge (pour de vrai)
  • Je me fais des fiches de preuves internes
  • Je passe en mode bullet agenda !!

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#Orthophonie #EBP #ChronOrtho

#Épisode8 : Le faire avec le cœur

Un autre épisode spécial fêtes, que je classerais plus volontiers dans la catégorie “bonnes résolutions”.

Focalisons-nous un instant sur nos “moments de gloire”. Ces moments où tout fonctionne, où tout est évident. Où ça marche. Mon mois de décembre a dinguement été un de ces moments. Incroyable. La sensation de l’après pourrait d’ailleurs faire prochainement l’objet d’un post (le sploutch de l’après projet, ça vous parle ?)… mais si on se concentre sur ces moments bénis, par quoi sont-ils mus ? Par le cœur. Si ça marche c’est parce que vous êtes aligné.e avec vos valeurs et que vous avez engagé votre amour dans la tâche.

La motivation façonne la réussite. Et la motivation n’est belle que si elle est honnête et altruiste.

Quoi que vous fassiez, quoi que vous ayez à faire, faites-le avec le cœur.

Concrètement :

  • J’investis ma personne et mon amour dans chaque tâche (ok. Exception faite de la compta…)
  • Quand j’ai un coup de mou, je regarde des vidéos de America’s got talent ou American Idol, pour me nourrir de l’engagement et de la passion des auditionnés autant que des retours des membres du jury : ça parle du cœur et de comment on met toutes ses émotions et tout son être dans ce qu’on fait (et puis ça me fait bien chialer. Le 1er qui se fout de moi sur ce tiret a perdu)
  • Je me charge d’amour dès que c’est possible : dire que je les aime à mes proches, serrer mes amis dans mes bras (j’ai dit “quand c’est possible”), câliner mes enfants, faire des compliments. Aimer
  • Finalement, je ne pense pas “tâche” mais je pense “personne” ou “volonté” ou “but”. Ce compte-rendu à écrire, cette note de fin de prise en charge, ce dossier à archiver, ces demandes de remboursement… c’est un patient derrière. Je pense à lui. A son parcours, à ce qu’il a fait avec cœur, au projet thérapeutique que nous avons co-construit avec cœur.

Le cœur, c’est la vie.

Joyeuses fêtes à tous.

Avec tout mon amour

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#MagieDeNoël #WithLove #Amaaaazing

#ÇaYestOnlAPerdue

#Épisode7 : Savoir vraiment s’arrêter

Un épisode spécial fêtes, vous le voyez !

On a déjà parlé des pauses la semaine dernière. Allons plus loin maintenant.

J’ai souvent l’impression que mon énergie est en dépression 10j avant la date de mes vacances, genre j’en peux vraiment plus ; et puis il y a un rebond, un regain. A l’aube de mes congés, je suis bien. Je sens que je pourrais encore. Que finalement c’est un peu un luxe ces vacances : en avais-je vraiment tant besoin ? (OUOUOUOUOUIIIIIIIIiiiiiiii !)

Alors attention. On s’évertue à apprendre aux parents à laisser les enfants dans l’ennui pour développer leur créativité. On valorise la slow life. A raison : le génie naît du vide. Sans rien, il n’y a pas de rempli. 

Alors mon dernier tips de l’année avant mes congés sera : savoir s’arrêter. Breaker pour de vrai pour avoir une énergie neuve et une créativité fraîche en rentrant.

Concrètement :

  • Je donne tout ce que j’ai sur les derniers jours pour finaliser les tâches de 2020
  • Je décide de remettre à mon retour les items non cochés de la to do. Ce qui n’est pas fait jeudi attendra 2 semaines !
  • Je n’emporte aucun doudou ! Oui vous en avez : le compte-rendu de Toto que j’écrirai la semaine prochaine (tu parles…), la compta que je prendrai 2 minutes à renseigner avant de partir chez ta mère (c’est ça oui). Soyez honnête : ils passent de votre bureau à votre sac… puis de votre sac à votre bureau. Alors stop ! Laissez-le à votre cab et fermez la porte !

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#DoudouEtCompagnie

#JoyeuxNoel #BonnesFêtes #BonneAnnée #HappySlow #NonJeNeFarciraiPasLaDinde

#Épisode6 : Tu fais c’qu’il faut, t’as un cadeau !

Bon, je suis désolée pour les déçues (je ne vous cite pas les copines ?), je ne suis pas en train de dire que je m’achète une pièce vestimentaire à chaque fois que je raye une tâche de ma to do (appelons-la “tout doux” pendant qu’on y est).

Mais en ces temps d’énergies du fond de tiroir (allez, plus qu’une semaine !), je vise court et je m’offre un cadeau, terme que je préfère à “récompense”, quand j’ai fini. C’est un peu la suite de l’ #Épisode3 ! Je me concentre sur un temps défini parce que je m’autorise une vraie pause cognitive après.

Concrètement :

  • Je focalise mon attention (toute mon attention) sur la rédaction de ce post, puis je m’accorde une fenêtre contemplative
  • Je ferme les réseaux sociaux le temps de ma tâche, et j’y retourne faire une vraie pause “Oh ! Un gay tatoué portant un chaton !” sur les groupes Facebook*
  • Je fragmente une tâche trop lourde pour avoir des pauses assez régulières : une pause après l’anamnèse, une pause avec la cotation etc plutôt que juste après ce gros compte-rendu que je procrastine depuis des semaines

*désolée pour toutes les personnes ne surfant pas sur le groupe auquel je fais référence !

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#QuandMêmeIlsOntlAirGayNon

#CaYestCestLaPause

#Épisode5 : Y aller en mode pilote automatique

Fin d’année et multiplication des échéances obligent, la fatigue s’accumule et avec elle le risque d’augmentation du stress proportionnelle à l’inflexion de l’efficacité.

C’est l’heure de jouer la carte “pilote automatique” ! Nous sommes lundi matin. Je complète mon emploi du temps de la semaine (cf #Épisode1) et je ventile les tâches de façon journalière. Puis je débranche ce qui me reste de cerveau et j’opère ! Je ne réfléchis pas : JE FAIS.

Le mode pilote automatique, c’est ne pas se perdre en infertile(S) “il faudrait que” et se brancher sur l’AGIR. Go !

Concrètement :

  • Je me place exécutante de mon planning et je fais dans l’ordre, sans réfléchir
  • Je ne me questionne pas sur mes capacités à y arriver (je veux/je veux pas, je peux/je peux pas) : je FAIS !
  • Je ne filtre pas les tâches : j’ouvre le courrier et je le traite. Point. J’ouvre mon ordi et j’écris. Point.

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#YaTilUnPiloteDanslAvion

#Épisode4 : Se visualiser en train d’y arriver, “You gonna rock baby !”

Vous la voyez votre mine déconfite devant la pile de CRBO à écrire ? Vous voyez comme vous pétez 2 rides du lion en pensant à votre compta ? Et pourtant ça fait combien d’années qu’on sait que notre cerveau obéit super bien à ce qu’on a programmé ?!
Alors dans ma routine de chaque début de journée, je checke ma to do du jour (cf #Épisode1 !) et je me visualise en train de réussir à en venir à bout. Etape 1 ! Je me pense en train d’y arriver ! Mais ce n’est pas tout. Face aux tâches les plus ardues, je me challenge !!! Il a été prouvé qu’il était plus efficace pour gérer son stress et s’encourager de se parler à la 2ème ou 3ème personne plutôt que de se parler en “je”. Alors je me booste comme je soutiendrais une amie “Allez ! Tu vas le faire ! Go !” !!

Concrètement :

  • Je me vois réaliser les tâches
  • Je me challenge en utilisant le “TU” : “Tu vas réussir à conduire un super entretien avec les parents de Toto !”

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#Épisode3 : Débrancher !

Je suis slasheuse. Ca veut dire que la charge mentale est une partie de la définition de mon activité !

Mais cette modalité de tâches qui clignotent est dans mon cas porteuse de force, ce sur quoi repose mon efficacité.

#Épisode3 : Débrancher !

En réalité l’un des exposant 2 du temps, c’est le fait qu’on continue à penser qu’on peut faire plusieurs choses en même temps… alors que les neurosciences nous ont bien prouvé qu’il était vain de le croire !

Et c’est d’autant plus vrai quand la tâche demande attention et rédaction… Typiquement produire un contenu ! Car autant la modalité “papillon” sied bien aux moments (délicieux) de brainstorming, autant pour écrire il est nécessaire d’être focus et de refuser les distracteurs.

Je choisis donc de consacrer mon temps et mon énergie sur une tâche… et je coupe TOUT (oui tout !) pendant le temps nécessaire à cette tâche !

Concrètement :

  • Je mets mon téléphone en mode “ne pas déranger”
  • Je ferme les onglets de réseaux sociaux
  • Je coupe les notifications (“tou-dite ! Tiens ! Qui m’a écrit ??”) quand je dois rédiger un compte-rendu

#LobsterOrthophonie #slasheuse

#Épisode2 : Faire ne serait-ce qu’un peu, “juste 5 minutes”

On ne va pas se mentir, des fois j’ai la flemme ! La flemme de traiter l’administratif. La flemme de commencer l’écriture d’un chapitre de formation. La flemme.

Ma botte, comme au jeu du 1000 bornes, c’est de m’engager pour seulement 5 minutes. 5 minutes c’est jouable. Ca va. Sauf que la plupart du temps, c’est le temps de se lancer qui est coûteux. Une fois dans la tâche il devient plus facile de s’investir.

“Juste 5 minutes”, c’est envisager autrement la tâche et se mettre au travail.

Concrètement :

  • Juste 5 minutes pour coter un bilan (juste celui de Toto, pas toutes les liasses de passation des 8 derniers bilans !)
  • Juste 5 minutes pour lire une vignette de la formation ChronOrtho (mode sachet de thé !  Je laisse infuser, je ne prends pas de notes ! Juste écouter !)
  • Se concentrer sur le format : ca ne me prendra que 5 minutes !

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

#Épisode1 : prendre le temps de définir les tâches

Je suis slasheuse. Ca veut dire que la charge mentale est une partie de la définition de mon activité !

Mais cette modalité de tâches qui clignotent est dans mon cas porteuse de force, ce sur quoi repose mon efficacité.

Dans ma routine du lundi, je prends un temps pour visualiser ma semaine. Ca sous-entend que, en général, j’ai programmé mon emploi du temps (sens premier : comment j’emploie mon temps !) le dimanche soir.

Temps de planification.

Le lundi matin, je vois ce que j’ai prévu de faire. Je réajuste si besoin.

Bien établir son planning, c’est se donner les moyens d’être efficace dans la semaine.

Concrètement :

  • lister les tâches à faire
  • prioriser ! Tout ne rentrera pas !
  • répartir physiquement = allouer des créneaux et dater les tâches (Gérer la femme de ménage, lundi 10h ; compte-rendu de Toto, mardi 14h30…)

#LobsterOrthophonie #slasheuse #CommeUnLundi

L’instant César

Vendredi 10 décembre était un grand jour pour moi.

Je me rendais timidement à l’annonce des lauréats des Digital Awards. Et devinez quoi… 🥁

#Orthophonie a remporté le prix de la transformation numérique 🎊 !!

Alors vendredi était un grand jour pour moi parce que la plate-forme #Orthophonie (web/logiciel/appli) a été reconnue par les experts du numérique 🥇.

Vendredi était également un grand jour pour moi, orthophoniste, formatrice et maintenant entrepreneure, qui travaille dur depuis 2018 pour offrir des solutions orthophoniques en ligne :

🗄 des réponses aux problématiques d’un quotidien que je connais bien

⏱ une aide pour les patients qui attendent un rendez-vous

Ce passage sous la lumière m’est aussi inconfortable que grisant, exceptionnel et dynamisant !

Mais surtout vendredi était un grand jour pour #Orthophonie.

La plate-forme a mis toute l’année 2020 pour naître.

Et une partie de l’année 2021 pour apprendre à marcher.

Elle grandit depuis des mois grâce à la force d’une équipe bien soudée et de la communauté des #Orthophonistes qui améliorent et perfectionnent les fonctionnalités à leur main grâce à leurs commentaires et leurs demandes spécifiques.

Il est important de gagner la confiance des maîtres du numérique 🙏.

Au final, la confiance qui m’impacte le plus, c’est celle que les orthophonistes, les utilisatrices.eurs, placent dans leur plate-forme.

Le vote du public représentait 50% des voix.

#Orthophonie digitalise la gestion du libéral et offre un bouquet de fonctionnalités que seul le quotidien d’un.e orthophoniste peut mettre en évidence.

Merci aux orthophonistes pour votre confiance 💜.

#Orthophonie ouvrira 2022 sur la sortie de 2 nouveaux pôles : Communication et Bilan.

D’ici là je vais digérer mes émotions !

www.orthophonie.app

Le Haut potentiel en question

Ce qui résumerait sans doute le mieux l’évolution de la compréhension de ce fonctionnement, c’est le passage de “zèbre” à “hautes potentialités”.


Ce qui résumerait sans doute le mieux l’évolution de ma compréhension de ce fonctionnement, c’est le cheminement :

  • Du biais de recrutement : je suis clinicienne. Comme mes premiers maîtres, je suis clinicienne. Ceux que je rencontre sont ceux que je reçois : ceux qui vont mal dans leur profil
  • En passant par le biais de confirmation : je repère ce que j’ai compris. J’observe ce que je veux voir
  • A l’acceptation du grand chamboule-tout qu’est la science. La science en mouvement. La science qu’on n’interprète pas avant qu’elle n’ait produit ses conclusions

Des neuromythes aux réalités cognitives. De la passion et la fascination à l’extraordinairement ordinaire.


Je remercie Jeanne Siaud-Facchin et Olivier Revol autant que Franck Ramus et Nicolas Gauvrit.

Et je remercie mes patients qui m’ont fait comprendre et voir à force de vouloir les regarder eux. Un par un. Tous différents.

Vous vous questionnez sur votre fonctionnement cognitif ou sur celui d’un.e de vos proche ?

Pour aller (beaucoup) plus loin, comprendre l’intelligence, le haut potentiel et les tests psychométriques, visionnez autant de fois que vous voulez la vidéo webinaire “Haut Potentiel : de l’intelligence au test psychométrique”


Des enfants (et un travail) à la maison

L’expérience COVID 19 a contraint beaucoup d’entre nous à concilier des enfants (et un travail) à la maison ! Voici une compilation dans laquelle piocher pour travailler/éduquer/occuper le microcosme familial.

“Ça” s’appelle confinement, quarantaine, phase 3 etc. en fonction des pays. Mais “ça” est sans frontières quand il s’agit de faire face à la difficulté d’allier “Et si on en profitait pour passer du bon temps offert en famille” et “Au secours, comment je vais faire pour travailler/les occuper/gérer la fratrie sans dispute et ne pas imploser !!!”

Dans ma boîte à idées, il y a…

  • Des ressources scolaires : Réseau canopé, Lumni, Maxicours, Pit&Pit
  • Des applications pour l’apprentissage des langues : Duolingo, Holyowl
  • De la lecture : Bayam, Playbac presse (mention spéciale le petit quotidien)
  • Des émissions éducatives/vidéos : Passe-partout, Il était une fois la vie/l’Homme, Salut l’info (de France info et Astrapi), Petits curieux, 1 jour 1 question, C’est pas sorcier
  • De la radio : Les ptits bateaux, Radio pomme d’api
  • Des histoires à écouter : les délicieux albums Didier jeunesse, Une histoire et… Oli (France Inter)
  • Des films pour enfants : Benshi, films-pour-enfants
  • Des activités manuelles : pâte à modeler, pâte à sel, peinture gonflante, perles à repasser, aquarelle, mandala ou coloriage pat’patrouille et princesses disney (Oui c’est la vraie vie !)
  • Du ménage participatif : 1 tout petit endroit 1 jour
  • Du sport : séance de gym sur tapis, parcours de motricité, patinage sur chaussettes
  • Très important : De la rêverie, de l’ennui, du rien, de l’oisiveté, du “t’es dans la lune ou quoi ?!”

Et encore des activités en vrac

Dans le domaine du “faire”, il y a encore :

  • Les fameux albums photos en retard, tous ensemble
  • Une visite de musée virtuelle : soit en histoires offertes par le Musée d’Orsay, soit en visitant les œuvre grâce à Google Art
  • L’arbre généalogique et téléphoner aux grands parents pour récolter les informations biographiques
  • Un reportage photo ou vidéo de la quarantaine ! Sa variante : écrire en famille le journal du confinement

Un jour, une activité

Des enfants (et un travail) à la maison, c’est en effet être exposé.e à une situation très difficile pour les enfants. Celle de constater votre “absence présence” (“mammmaaaaaaann !”)… Et puis 3 minutes 56 plus tard, ils s’ennuiiiiiiient… Votre activité professionnelle est donc devenue “théâtrale”, entendue comme : “décomposée en plusieurs actes” !

Alors voici pour vous soutenir une activité par jour de quarantaine !

Semaine 1

Lundi 16 mars 2020

Le spectacle de cirque. Chaque enfant prépare un tour, les enfants entre eux aussi. Il faut des accessoires, voire des costumes. Pourquoi pas un décor. Bref, vous avez 1h30 devant vous pour travailler !

Mardi 17 mars 2020

Le défilé de mode. Une astuce bien pratique pour trier ses vêtements 😉 ! Et oui, trouver ses déguisements, c’est refaire connaissance avec des vêtements improbables… Les moins bien assortis, les “pas prévus pour ça” (seule consigne : on n’abîme pas !). Ou choisir ceux qu’on préfère, ceux qu’on ne peut pas porter tous les jours (autre consigne : on range l’armoire si elle est vidée !!!). On se maquille, on se coiffe. Oui les garçons aussi, parce que la femme n’a pas l’apanage de l’esthétisme et que féminisme ne rime pas avec abolition de la beauté 😉 ! Pour les plus grands, on choisit même la musique. On écrit l’ordre de passage et on s’entraîne à défiler, à poser !

Mercredi 18 mars

Activité massage. Les enfants sont friands de contact mais vous commencez à être moins disponible pour eux. Le massage est une réponse calmante, apaisante et nourrissante… Vous trouverez plein de vidéos tuto sur la toile. Plein de livres existent aussi. On peut passer un temps à se masser entre nous, on peut imprimer une fiche tuto ou leur demander de dessiner les étapes du massage qu’ils veulent tester. On peut les superviser de loin en leur laissant expérimenter et inventer leur massage. Du moment qu’on respecte : la nature de l’enfant, sa sensibilité ; et les limites du toucher. C’est évident heureusement, mais le massage est également une occasion d’expliquer à l’enfant où on peut le toucher, et où son intimité commence. Valable entre enfants.

Jeudi 19 mars

Institut de beauté à domicile. Séance de coiffeur avec massage de la tête, manucure, masques de beauté faits maison, pédicure. On se chouchoute, on prend soin de soi et de l’autre.

Vendredi 20 mars

L’école. Les plus grands s’occupent des plus petits. Il s’agit de faire l’école à la maison, par les plus grands pour les puînés. Pour les plus jeunes ça fera “jeu de la maîtresse”, avec reprise des classeurs de maternelle comme support, pour les plus grands on sait que la meilleure façon d’apprendre c’est d’enseigner aux autres. Il s’agira donc d’expliquer les notions difficiles vues en classe aux plus jeunes, en rendant le contenu accessible. Et n’oublions pas qu’il y a le sport à l’école, la récré… Les arts plastiques !

Samedi 21 mars

The Voice ! Les enfant s’entraînent, choisissent leur.s morceau.x. La famille se retourne et c’est parti pour les auditions à l’aveugle !
Viennent ensuite les duo. Le tout avec un faux micro, des chorégraphies, bien sûr…

Dimanche 22 mars

Dimanche Konmari – les vêtements. Chaque dimanche, on s’y colle. Trier, ranger, se débarasser du trop plein… On pense solidaire : je donnerai à une association plutôt que d’empoussiérer mes armoires… Chacun le fait dans son coin pour ne pas être limité par un membre de la famille (“Tu veux jeter ça, tu es sûûûûûûr ???”). Et on commence, selon la méthode Konmari, par les vêtements. Allez, on y va, chacun y met du sien et on ne garde que ce qui va toujours, ce qu’on met toujours, ce qui nous fait toujours plaisir à porter. Le reste ? Solidarité, les associations caritatives ne manquent pas.

Semaine 2

Lundi 23 mars

Faire un exposé. Chaque enfant choisit, en fonction de son âge : un objet qu’il aime pour les tout-petits, une activité pour les petits, un thème pour les plus grands.On peut chercher dans les livres ou sur internet (attention à la règle des 3-6-9-12 : pas d’internet tout seul avant 9 ans) pour parler de l’origine, des usages dans le passé, des liens de cette objet/activité/thème avec la vie quotidienne de l’enfant, des motifs du choix etc. On prépare une fiche (les plus petits sont aidés par les plus grands) et quand tout est prêt, les enfants font leur exposé tour à tour.

Mardi 24 mars

Ecrire un télégramme. Ecrire un télégramme c’est se plonger dans l’histoire, c’est comprendre, au temps du confinement, la durée du temps il y a un siècle et demi. Parce qu’écrire un télégramme, c’est un peu d’imagination, et du codage en morse ! On écrit un télégramme en morse pour les grands-parents, et on le code en visio ce soir, webcam éteinte du côté des enfants, en ayant un œil sur ce que les grands-parents écrivent (et donc comprennent). Et si les grands-parents ont joué le jeu et qu’ils ont préparé un message pour les enfants, quelle surprise de les entendre faire des “bip” et des “biiiiiiip” puis de découvrir le message codé !

Mercredi 25 mars

Jardinage. On coupe une tranche du cœur de la tomate, on rince les pépins du poivron, on garde le noyau de l’avocat, on égraine un concombre, on sélectionne les plus belles graines de courgette. On place les graines dans du sopalin, on plante dans un pot de terre si on en a, dans plus de sopalin si on n’en n’a pas, on arrose, et on prend soin de sa plantation pour la voir sortir des racines puis percer une petite tête verte. Activité que les enfants peuvent faire seuls (couteau mis à part pour les plus petits).

Jeudi 26 mars

Ecriture d’un livre. Oui, rien que ça ! On prend des feuilles A4 (pas trop, hein ! Les enfants s’enflamment toujours au départ à vouloir écrire des titres, et puis en fait ça décourage d’avoir trop de pages… “à écrire”), on les plie, on les relie en faisant de la couture comme un vrai livre, on s’entraîne à faire des belles lettres pour le titre, on écrit l’histoire sur la page de droite et on l’illustre sur la page de gauche. Un vrai bijou à conserver précieusement 💙. Et mine de rien, on aura fait travailler la programmation (prévoir), la motricité fine (couture), le graphisme, l’orthographe (même si je vous décourage de vouloir corriger les fautes, ce n’est pas le but), l’art (dessin et production d’écrit). Surtout on aura travaillé sur l’imaginaire, le monde merveilleux de l’écrit, et on aura eu une jolie fenêtre sur leur vie intérieure !

Vendredi 27 mars

Théâtre de doigts. On s’inspire avec les textes de François Morel ici : https://www.lumni.fr/programme/manimo. Puis les enfants s’entraînent à créer des animaux avec leurs mains. On peut se peindre les doigts ou condamner une paire de chaussettes (extraite dimanche Konmari dernier !). Les enfants pensent une histoire. Et ce soir, c’est spectacle de doigts !

Samedi 28 mars

La cabane. Marre de connaître par cœur les pièces de la maison ou de l’appartement ?… On autorise, pour un jour, le grand chantier dans le salon ! Aujourd’hui, les enfants peuvent construire leur cabane à coup de draps, d’oreillers, de coussins, de chaises, de cordes, de pinces à linge… Tout est ok du moment qu’on n’abîme pas et qu’on ne se fait pas mal, évidemment. Cette cabane est pour les enfants une occasion de s’approprier l’espace autrement, de revisiter les lieux, de créer un univers à leur taille, rassurant (en ces temps d’inquiétude latente, ce n’est pas de trop…) et ludique. C’est aussi pour eux l’occasion de “voir” la place qu’ils occupent, la place qu’on leur laisse. Et puis à la fin de la journée on range. Parce que l’espace commun se partage. Et ça aussi, ça s’apprend (quitte à la refaire demain !).

Dimanche 29 mars :

Dimanche Konmari : les livres. Comme dimanche dernier, on y va joyeusement : on trie, on vide, on épure. Et ce deuxième jour, on s’attelle au tri des livres. Oui c’est dur de “se débarrasser” d’un livre. Encore une fois, on pense solidaire. Ce livre qu’on a eu tant de plaisir à lire à son enfant, une autre maman pourra le raconter. Donnez-vous un jocker : 3 livres témoin, ok. Mais tout le reste : on ne les lit plus ? Ce n’est plus de son âge ? Comparer le plaisir à avoir ce livre dans les mains au plaisir de ne plus avoir la sensation de boucler une grosse valise à chaque fois qu’il faut remettre un livre dans la bibliothèque. Alors laissez-les faire chacun leur tri… et consacrez-vous au vôtre !

Semaine 3

Lundi 30 mars

Relaxation. Et voilà, on commence à pouvoir dire que ça fait DES SEMAINES que nous sommes confinés (oui “deux” ça fait “des” !). Au départ, les enfants sont amusés. Et les parents sont pleins de bonne volonté. Mais voilà, l’ensemble évolue doucement mais sûrement vers un énervement latent. Alors l’activité d’aujourd’hui pour se dégager du temps de travail, c’est une relaxation guidée. Une vraie grande relaxation ! Avec une préférence pour une relaxation de boule d’amour. Cette pandémie nous réapprend dans les actes la valeur de la solidarité. Être en confinement signifie ne pas contaminer des personnes fragiles qui, elles, sont très en danger avec le virus. Alors une relaxation guidée de boule d’amour se pose là ! Et si vous lâchiez le travail pour la faire, vous aussi ?

Mardi 31 mars

Jeu de mime. On extrait des jeux des petits des cartes de dessins, ou on note sur des papiers pour les lecteurs pour avoir une pioche à faire deviner. Cette activité, au delà de donner naissance à de chouettes fous rires, est aussi une occasion d’enrichir le langage non-verbal, tellement précieux pour les enfants en peine avec le langage oral.

Mercredi 1er Avril : CQFD…

Jeudi 2 avril

Peter Pan artistique. La photo du dessin des ombres devient aussi virale que le COVID sur la toile : on place des objets du monde de l’enfant (figurines, bateau Playmobils….) ou du quotidien (plante, fourchette…) au soleil, et on dispose une feuille sous l’ombre de manière à pouvoir la décalquer. On propose ensuite aux enfants de découper des éléments de leur ombre pour en faire des collages à la Matisse, ou de les remplir de couleurs vives comme le Douanier Rousseau.

Vendredi 03 avril

Journée sans écran – festival de jeux de société. Entre l’école numérique, les visio avec la famille et la “nounou-télé”, le risque d’exposition aux écrans explose. 3ème semaine de confinement, 3ème semaine à risque. Alors aujourd’hui c’est une journée de sensibilisation. Le message est clairement exprimé aux enfants : “Attention, il faut veiller au temps d’écran”. Aujourd’hui, c’est une journée SANS AUCUN ECRAN. Pas de téléphone, pas d’ordinateur, pas de télé, pas de tablette. Pas d’écran. On troque le 2.0 en journée jeux de société. Les plus grands l’appelleront la “journée à l’ancienne” 😉 Mais quand on sait que les ados passent en moyenne 7h30 sur leur téléphone par jour, il y a de quoi lancer la réflexion ! Place aux Yams, dames, dobble, times’up, mémory, Dr Maboul, ce que vous avez, ce qui vous amuse : un festival de jeux de société !

Samedi 4 avril

Le Spectacle de danse. Beaucoup de tutos sont présents sur la toile. Mais évidemment, le plus beau des spectacles, c’est celui créé par vos enfants eux-mêmes. Objectif confiance en soi : je suis capable de danser ! Je peux faire ce que je veux. A distinguer des “il faut” bien danser, “il faut” que ce soit beau. Les enfants répètent leur spectacle, ils s’habillent de leur plus beau costume, se maquillent pour donner leur représentation. Et ce soir, on regarde un bout de ballet !

Dimanche 5 avril

Dimanche Konmari. Les jeux. On continue sur le même principe que les deux dernières semaines avec les jeux. Proposez aux enfants de mettre de côté les jeux auxquels ils ne jouent ET ne veulent plus jouer. Et demandez-leur de le faire seuls. Oui parce que c’est dur à réprimer le “Comment ça tu veux déjà te défaire de ce jouet que je t’ai offert à Noël passé, c’est-à-dire il y a autant de mois que de chiffres dans le prix ?!”… Pourtant, en mettant un veto régulièrement, on inhibe la possibilité de trier ses affaires. Alors on pense joie/plaisir vs ennui/désintérêt. Et on y va gaiement. Quand le confinement sera fini, on aura plaisir à faire une brocante et mesurer la valeur des choses en gérant le ratio cagnotte de vente – achat sur le brocante.

Semaine 4

Lundi 06 avril

Origami. Il y a un côté lent à l’origami. Un côté “par étapes”. Un petit côté confinement… Et puis de l’entraide, un côté “je vais t’expliquer”. Surtout, on peut se tromper et refaire. Déplier et replier. Se tromper encore, et recommencer encore. L’origami entre enfants, source de détente et de confiance, pour tous les âges, et pour une bonne heure de travail des parents !

Mardi 7 avril

Yoga. 4ème semaine, on rentre en phase d’habitude pour les adultes, de ras-le-bol pour les enfants, bien gentils et résilients jusqu’à présent. Alors ce jour, c’est yoga pour tous. Vous trouverez tout un tas de postures pour enfants à imprimer (on pense au temps d’écran, évitons les vidéos…). On sort les tapis de sol (ou les couettes pour les moins sportifs !). Et on s’essaie. Attention à l’excitation. Ce n’est pas un jeu de clownerie où celui qui tombe le 1er gagne le Nez d’Or… C’est un temps de concentration, de centration sur soi. On dirige son attention sur l’équilibre et le maintien de la posture. Et puis, qu’on se le dise, ça fait de jolies photos pour l’album du confinement !

Jeudi 8 avril

Le Bowling ! Cela fait des semaines que vous collectionnez les bouteilles en plastique de lait ? Parfait 😉 Dès que vous en avez 6, on les dispose vides (3 derrière, 2 au milieu et 1 devant), on prend une balle en plastique ou en mousse, et c’est parti pour le bowling dans le couloir ou le salon de l’appartement, la cour ou le jardin de ceux qui accèdent à l’extérieur. Pour les plus grands, on augmente le nombre de “quilles” jusqu’aux 10 quilles réglementaires… voire aux 20m de distance (quel appartement !). Exercice d’adresse et de concentration dans lequel finalement, celui qui s’énerve perd…

Vendredi 9 avril

Peinture avec les mains… ou les pieds ! Il y a l’école à la maison, il y a le calme à la maison, il y a se tenir. Et puis il y en a marre des pinceaux pour peindre alors allons-y gaiement ! On dispose de la gouache dans des assiettes et les enfants peuvent exploiter leur corps pour fabriquer des feuilles d’arbre avec leurs empreintes, un pingouin avec leurs pieds, un cygne avec leur main… Ou encore une fresque de la famille avec la taille des mains et des pieds pour témoigner de la place de chacun (cf webinaire sur la gestion de la fratrie !) : gardez-la, ce sera sans doute revu avec nostalgie comme une chouette toise horizontale dans quelques années.

Samedi 10 avril

Danse tes émotions ! Selon Niezsche : “Et que l’on estime perdue toute journée où l’on aura pas dansé au moins une fois.” (Ainsi parlait Zarathoustra), ce qui a participé à inspirer la talentueuse Nadia Vadori-Gauthier pour “Une minute de danse par jour“. Avec ou sans musique, sans volonté esthétique, mais purement dans la catharsis, on décharge, on défoule, on évacue, bref, on exprime. L’avantage de la danse, si l’on devait n’en citer qu’un, c’est que tous les mouvements sont permis. Alors place à l’expérimentation des possibles. Et si arrivez à vous rendre disponible, suivez, imitiez, copiez vos enfants, ils sont tellement plus libres que nous. Aujourd’hui, je danse mon ressenti !

Samedi 11 avril

Ecouter un conte musical. Se recentrer, écouter, rêver. Radio Classique nous offre un trésor : des histoires sur la musique de grands compositeurs classiques et contées magnifiquement par Elodie Fondacci. Vous vous souvenez sans doute de Pierre et le Loup dont les instruments représentent chaque personnage ? Ici, éloignez les enfants des écrans et laissez-les (re)découvrir Cendrillon, Le lac des Cygnes, Casse-Noisette, Les musiciens de Brême… Poésie et éveil musical, rêverie et évasion… Bonne écoute !

Dimanche 12 avril

Dimanche Konmari : Les chaussures et la vaisselle. Bon, certes, ça n’a rien à voir ! Mais peut-être que le tri des chaussures est facile pour les enfants qui trient déjà depuis 4 semaines, là où pour les adultes, celui de la vaisselle et des ustensiles de cuisine est moins évident ! C’est parce qu’on va jusqu’au bout que ça marche. Gardons en tête l’objectif : épuration !

Semaine 5

Lundi 13 avril

Cuisine en autonomie. Ce n’est pas parce que les parents que nous sommes sont désormais prétendants non seulement à un salaire de l’Education Nationale et à la délivrance du BAFA mais également à une étoile au Michelin que les enfants doivent parier sur les compétences culinaires des parents et à leurs bons services… Pour les plus jeunes, bien sûr, on se contentera d’un gâteau au yaourt (et d’un ménage complet de la cuisine). Mais pour les un peu plus grands, on proposera de confectionner intégralement le dîner. Associations de saveurs, propositions peu ordinaires et déséquilibre alimentaire sont, exceptionnellement, autorisés, du moment que ce sont les enfants qui sont en charge de la constitution du repas. Au-delà de l’avantage logistique du jour, c’est aussi une prise de conscience qui est proposée pour que les enfants accèdent un peu plus au partage des tâches. Bon appétit !

Mardi 14 avril

Le professeur de sport. Sur le modèle de “c’est toi qui fais l’école”, cette fois-ci les enfants vont créer leur cours de sport ! Au programme course chronométrée, pompes, challenge de corde à sauter, équilibre, dribble, pompes, chaise contre le mur… En réalité, ce ne sont pas les enfants qui vont manquer d’idées alors laissez les faire… et laissez-vous guider !

Mercredi 15 avril

La météo des émotions. Cette proposition est particulièrement valable pour les fratries. Il s’agit en effet de créer une roue des émotions. Ou bien le cocotier des émotions ! Mais encore le paysage des émotions ! Laissons simplement aux enfants le choix de leur créativité ! Pour cette activité, vous aurez juste besoin d’une flèche, d’un curseur ou d’une épingle pour désigner l’état émotionnel dans l’instant. C’est un jeu qui permet de :

  • distinguer l’émotion (je ressens…) et le sentiment (j’éprouve…) ;
  • différencier ressenti personnel (je me sens énervé, je me sens ennuyé, je me sens excité) et ressenti interpersonnel (je sens qu’il/elle m’énerve, je sens qu’il/elle m’ennuie, je sens qu’il/elle m’agace) ;
  • comprendre ce qu’est un ressenti (à cette minute) et un ressentiment (issu du passé)…

La météo des émotions permettra donc non seulement à l’enfant d’exprimer ses émotions, mais également de prévenir ou guerre-rire (pas pu m’en empêcher !) les disputes dans la fratrie (cf Vidéo Web sur la gestion de la fratrie). A vos ciseaux, feutre, gouache, attaches anglaises, collage… et que ça sorte !

Jeudi 16 avril

Journée Claude Ponti ! Le site de l’école des loisirs propose une journée spéciale Claude Ponti avec tout un tas d’activités pour les enfants. Le concept est génial… Et dupliqué avec de nombreux auteurs : une journée avec Simon, une journée avec Ungerer… Place à la créativité !

Vendredi 17 avril

L’élastique. Bon. Certes, en appartement, mieux vaut être au rez-de-chaussée si on tient à ses relations de voisinage ! Pour les autres, on place l’élastique entre 2 chaises, et au besoin, on cherche des routines sur YouTube.
Motricité, sport, rigolade. Les voilà donc occupés pendant un petit moment !

Samedi 18 avril

Le spectacle de théâtre. Et oui bien sûr, nos enfants sont des génies de la création 😉 ! Entre jeux de semblant et scenarii avec les Playmo, leur capacité à inventer des histoires est sans limites ! Mais le spectacle de théâtre leur demandera tout de même un petit peu de temps pour organiser une histoire, la fixer, la suivre et la nourrir. Une fois le script créé, les répétitions commencent. Chacun son rôle, chacun son personnage. A défaut, on sollicite les peluches ou les animaux de la maison ! Puis vient l’heure du choix des costumes et du maquillage. Rideaux, 3 coups : silence ! Ils jouent !

Dimanche 19 avril

Dimanche Konmari : les objets de décoration et à valeur affective. C’est le dernier dimanche et le plus difficile. Le vieux doudou tout râpeux : on garde ! Mais par pitié, apprenez à vos enfants à ne pas devenir des adultes au “caleçon fétiche” 😉
Cet objet m’apporte de la joie ? Je le garde. J’ai juste de la fidélité pour ce collier de nouilles mais en vrai… Je le jette.

Courage ! Les étagères vides donnent autant de joie que celles qui prennent la poussière !

C’était le confinement 2020.

Ces idées vont maintenant nourrir les vacances scolaires, les mercredi après-midi, les “j’en ai pour 1 minute”.

Puissent-elles surtout vous aider à fabriquer des souvenirs riches et joyeux à vos enfants !

Ca vous a plu ? Partagez, diffusez !

Pourquoi mon enfant commence à bégayer ?

A partir de quel âge parle-t-on de bégaiement ?

« Gabriel a 3 ans et demi. Tout allait très bien, et subitement il s’est mis à bégayer. »
« Inès n’avait pas encore 3 ans quand nous avons commencé à l’entendre bégayer. Au début, on s’est demandé si c’était normal, vu son âge. Mais on avait l’impression d’être en apnée quand elle répétait tant on sentait ses efforts. Ça nous a inquiétés. »

L’apparition d’un bégaiement chez un enfant tout petit étonne et questionne. Est-ce normal à cet âge ? Faut-il s’en inquiéter ?
Le bégaiement est un trouble de la fluence neuro-développemental. Il apparaît en moyenne à 3 ans 6 mois, dans 90% des cas avant 5 ans. Il est donc classique que l’enfant qui démarre un bégaiement soit jeune, voire très jeune.
Il est à distinguer des accidents de la parole normaux de l’enfant qui apprend à parler, d’une part parce que les répétitions du bégaiement sont plus tendues et en moyenne plus rapides que les répétitions de l’enfant tout petit, d’autre part parce que les répétitions « normales » sont donc considérées « normales » par le cerveau qui filtre, et n’envoie ainsi pas de signal d’alerte au parent qui écoute. On n’envisage pas une consultation pour troubles psychomoteurs pour un enfant qui marche « château branlant », nous ne nous inquiétons pas non plus pour une parole tâtonnante en cours de développement normal !

D’où vient le bégaiement de l’enfant ?

Personne nulle part dans le monde ne pourra dénoncer une cause isolée et unique au bégaiement. Son émergence est due à la concomitance d’un ensemble de facteurs.

Trois groupes étiologiques viennent alors concourir à la genèse du bégaiement :
Des facteurs prédisposants parmi lesquels :

  • Le facteur génétique est maintenant clairement établi. On retrouve un membre de la famille qui bégaie ou a bégayé dans la majorité des cas et le fait d’avoir du bégaiement soit même multiplie par 3 le risque que son enfant développe un bégaiement également.
  • Un trouble de la parole ou du langage : l’enfant qui fait des efforts pour parler ou à qui on demande des efforts pour le comprendre est plus à risque d’entrer dans le bégaiement.
  • Un trouble auditif, même passager (otite, bouchon de cérumen) : à nouveau les efforts communicationnels viennent entraver la spontanéité et le naturel de l’échange.
  • Un cerveau particulier : la structure cérébrale est spécifique. Le cerveau bègue est différent ce qui modifie le traitement langagier, la gestion du tonus, la coordination des mouvements (provoquant par exemple des mouvements anormaux du larynx).
    Ces facteurs sont appelés « prédisposants » parce qu’ils participent à créer un « terrain » de bégaiement potentiel.

Des facteurs provoquants
Si les études ont prouvé qu’il n’y avait pas de profil psychologique particulier chez la personne qui bégaie, le bégaiement débute souvent dans un contexte particulier. L’entrée à l’école, la naissance d’un puîné, un décès, une séparation, la perte d’un doudou, l’arrêt brutal de la tétine ou l’injonction à la propreté peuvent être autant d’événements déclenchants qui font alors « rentrer en mode bégaiement ».
Attention, sans le terrain prédisposant décrit plus haut, l’enfant n’aurait pas pu démarrer un bégaiement : l’événement ponctuel seul ne provoque pas le bégaiement. En effet, si entrer à l’école ou accueillir un frère ou une sœur faisait bégayer, la population entière serait bègue…

Des facteurs pérennisants
Ce sont ces facteurs qui rendent le trouble chronique, et ce sont eux aussi sur lesquels on peut agir pour que l’enfant quitte son trouble de la fluence.
On parle ici de certains contextes de vie générant de la tension au quotidien. Parce que la famille connaît des conflits, parce que le temps est problématique dans l’organisation quotidienne, parce qu’on déménage, que papa change de travail, que maman reprend le sien après le congé maternité du second etc. Par ailleurs l’entourage et l’enfant lui-même peuvent réagir négativement au bégaiement : appels à l’effort, critiques (implicites ou explicites), impatience viennent alors renforcer la dynamique du bégaiement, de même qu’une communication familiale trop rapide et tendue.
Finalement l’enfant apprend à lutter contre sa parole et perd le naturel de l’échange au profit d’efforts pour « bien parler » : le processus sous-jacent du bégaiement s’installe…

Un facteur seul ne peut pas causer un bégaiement. C’est l’alchimie subtile et propre à chaque enfant qui peut le générer.

Ca ne coule pas de source

Les études ont montré que le temps de mise en vibration de la voix après une consonne (faire vibrer le « A » de pApA) était plus long chez les personnes qui bégaient, et ce, même sur une syllabe non bégayée.
Cet allongement du Voice Onset Time pourrait provoquer une « prédisposition à l’effort » : comme tous les enfants, il m’arrive que le mot ne vienne pas tout du premier coup, mais moi en plus, je sens que ma parole tarde à se réaliser. Cette résistance à la parole pourrait alors expliquer la montée en efforts du bégaiement.

Théorie des genres et bégaiement

Parmi les facteurs prédisposants figure également l’insuffisance spéculative, c’est-à-dire la difficulté à mettre sa pensée dans des mots, à « spéculer » avec le langage et donc à générer ses scenarii dans une forme linguistique. Or, classiquement, ce sont les filles qui sont plus volontiers accompagnées vers des jeux de semblant sociaux, et donc très emprunts des « on disait que » hautement lingui-spéculatifs. On pourrait donc formuler deux hypothèses :

  • Que les petites filles quittent le bégaiement plus facilement que les petits garçons parce qu’elles corrigent « naturellement » leur compétence lingui-spéculative*
  • Que les garçons sont moins souvent compétents dans la spéculation linguistique parce que la société les genre très -trop- tôt vers une expression plus corporelle (il faut qu’ils « se défoulent »), plus « virile » de leur vie intérieure (émotions de colère, d’agacement, d’impatience) là où la compréhension, la douceur et la concentration sont l’apanage des communications dédiées aux petites filles… si nourrissons soient-elles.

Work in progress…

Ces facteurs et hypothèses étiologiques expliquent l’émergence du trouble. Mais il faut bien rappeler que ce qui conditionne le bégaiement c’est toute la part de plasticité neuronale : le cerveau apprend à bégayer…
Car notre cerveau est apprentissage : plus un enfant a bégayé, plus il a créé un “schéma neuronal” de bégaiement dans son cerveau. Et c’est ainsi que si le tout petit enfant qui a commencé à bégayer depuis moins de 6 mois a 90% de chance de quitter le bégaiement spontanément d’ici l’adolescence, ce taux tombe à 40% au bout d’un an et seulement 18% à 5 ans. La notion d’habitudes cérébrales est statistiquement éprouvée.
La question “Pourquoi mon enfant commence à bégayer ?” gagnerait donc à être élargie vers le “Comment va-t-il continuer et apprendre à bégayer ?”. Car si le commencement du bégaiement reste épisodique, une sorte d’épiphénomène, pour de nombreux enfants, on ne sait pas prédire quel sera l’enfant à risque de chroniciser son trouble de la fluence. Attention donc à ce que l’originel ne cache pas le constitutionnel…

Quand parentalité rime avec responsabilité

Parce que derrière le « Pourquoi mon enfant commence à bégayer ? » on entend parfois « Qu’ai-je fait (de mal) pour que mon enfant bégaie ? »…
Parce que tout ce qui touche nos enfants nous touche et que, en bons parents, nous voudrions toujours que la cause vienne de nous : c’est l’omnipotence parentale !
Mais également parce que nous voudrions savoir ce que nous avons mal fait pour ne pas refaire la même erreur avec un autre enfant…
Alors parentalité rime souvent avec culpabilité.
Or plusieurs études ont porté sur les parents d’enfant qui bégaie et sont unanimes : il n’y a pas de parents bégogènes (i.e. qui font bégayer) !

C’est ici que le travail orthophonique commence : quitter la culpabilité pour aller vers la responsabilité, étymologiquement « se porter garant », savoir se mettre en mouvement et, puisque ce bégaiement est là, AGIR dans la bonne direction.

* : hypothèse portée par Anne-Marie Simon

Votre enfant a commencé à bégayer ?  

Vous voulez savoir au quotidien ce qui se passe et ce que vous devez faire pour voir soulager sa parole ? Reprenez la main sur le bégaiement de votre enfant en visionnant la vidéo webinaire “Sortir du bégaiement entre 2 et 5 ans – l’accompagnement parental” ici :

ARTICLE – Supervision

Découvrez dans cet article ce qu’est la supervision : une méthode qui participe à l’analyse des pratiques professionnelles. Elle consiste à réfléchir sur la pratique entre pairs sous le regard extérieur bienveillant d’une orthophoniste formatrice. Cette dernière propose un avis technique et un accompagnement dans les décisions thérapeutiques. La supervision est donc en premier lieu tournée vers le patient (cas clinique ou situation). Mais elle concerne aussi plus ou moins indirectement le clinicien et sa posture de thérapeute.

Buts de la supervision

La supervision vise :

  • Une meilleure compréhension d’un cas clinique ou d’une situation
  • Une remédiation des difficultés rencontrées
  • Une meilleure compréhension de soi et de ses besoins de thérapeute

Elle souhaite donc placer l’orthophoniste supervisé.e dans une attitude réflexive. Finalement, la supervision s’inscrit dans le sens d’une formation personnelle immédiate, et à moyen terme propose un habitus d’auto-formation.

Objectifs de la supervision

  • Prendre du recul grâce au regard extérieur sur ma pratique ;
  • Profiter d’un temps de parole, une réflexion individualisée, sans jugement ;
  • Se sentir soutenu.e et rassuré.e ;
  • Être encadré.e. En effet, seul.e en libéral, je n’ai aucune équipe de référence. La supervision valide mes décisions thérapeutiques et accompagne le transfert/contre-transfert ;
  • Mieux absorber les émotions des patients et de leur famille. Les miennes ne risquent pas de faire écran ;
  • Améliorer mon positionnement professionnel. Je sais effectivement mieux recevoir la demande et les attentes propres du patient. Je peux ainsi formuler une réponse plus adaptée et par là un soin de meilleure qualité ;
  • Me libérer de mes questionnements ;
  • Mieux comprendre les problématiques et savoir y répondre. Adapter mes objectifs et les moyens thérapeutiques ;
  • Savoir me positionner, poser un cadre ;
  • Repérer la cause des situations compliquées et les solutionner ;
  • Intégrer les données théoriques reçues dans le cadre de la supervision ;
  • Accepter les limites de mon internalité. Les places respectives du professionnel et celles du patient et de ses aidants sont clairement identifiées. J’évite ainsi de sombrer dans le questionnement sur ma légitimité ou de conclure à mon incompétence ;
  • Prévenir l’épuisement professionnel.

Cadre pratique

La supervision : comment ça marche ?

Cette pratique nécessite de la part de l’orthophoniste supervisé.e :

  • Confiance
  • Capacité à se livrer donc honnêteté
  • Capacité à recevoir le regard extérieur donc enseignabilité

Cette pratique repose sur :

  • La garantie de la plus grande confidentialité
  • La compétence et l’expérience de l’orthophoniste superviseur
  • L’assurance de toute l’empathie et la disponibilité de l’orthophoniste superviseur

La séance de supervision a lieu en ligne, en visioconférence, si bien qu’il n’y a aucune contrainte géographique. Ne bougez pas de chez vous, la supervision vient à vous ! Nous fixons une date et un horaire. Vous recevez un lien vers une plateforme de visioconférence sécurisée, et la supervision a lieu en live.

Proposition diagnostique ou thérapeutique

L’offre de supervision se décline en 2 propositions :

  • Un temps court pour recevoir un éclairage diagnostique : 30 min
  • Un temps plus long pour élaborer un avis thérapeutique sur une situation ou un cas clinique : minimum 1h

Proposition individuelle ou collective

L’offre de supervision se décline également en 2 modalités :

  • La supervision individuelle a pour avantages de disposer de plus de temps de parole à soi. Sans peur d’être jugé.e par les membres d’un groupe, on reçoit un soutien personnalisé et à son rythme.
  • La supervision collective quant à elle offre un partage des expériences et des avis. Elle permet de réfléchir ensemble en bénéficiant du soutien du groupe, et d’augmenter la cohésion et la dynamique d’un cabinet.

Les études n’indiquent aucune préférence entre la supervision individuelle ou en groupe

Proposition unique ou sur plusieurs sessions

L’offre de supervision met enfin à disposition des orthophonistes le choix entre :

  • Une supervision unique, à l’acte : un seul rendez-vous prévu, renouvelable en fonction des besoins
  • Ou plusieurs supervisions consécutives : une fois par mois sur un semestre par exemple. Les packs vous permettent de gérer la demande et les attentes qui sont les vôtres, au temps réel. Bref : c’est à la carte !

Cadre légal

” Depuis 2017, tout professionnel de santé se doit d’intégrer l’Evaluation des Pratiques Professionnelles dans la clinique. Pour améliorer la qualité des soins, la Haute Autorité de Santé (HAS) exige la mise en place de méthodologies. Elles permettent de diminuer l’écart existant entre les connaissances scientifiques et les pratiques cliniques” *

La description de notre métier comprend la compétence n°7 de l’orthophoniste : ” Analyser, évaluer et faire évoluer sa pratique professionnelle.
Indicateurs : La confrontation de la pratique professionnelle avec des pairs en groupe d’analyse de la pratique est recherchée “

Or, ” Dans sa mission de professionnel de santé, [l’orthophoniste] intervient également auprès (…) des professionnels de la santé (…) dans le cadre (…) d’activités d’expertise et de conseil, et de coordination des soins “ **.
L’orthophoniste a donc toute légitimité à superviser ses pairs.

Déroulé

Une séance de supervision se déroule classiquement de cette manière :

  • Présentation de cas clinique/situation
  • Écoute active et questionnements pour orienter vers une démarche réflexive étayée
  • Centrage sur la problématique
  • Eclairage théorique
  • Proposition de pistes thérapeutiques

Le partage d’enregistrements audio ou vidéo est possible -recommandé !-, dans la mesure où l’orthophoniste a fait signer une autorisation écrite de la part du patient.

Effets de la supervision

  • Immédiat : soulagement, compréhension immédiate, confiance
  • Long terme : efficacité, professionnalisation, prévention de l’épuisement professionnel, accroissement de son degré d’expertise

Vous avez besoin d’un accompagnement pour assurer votre pratique clinique, cliquez-ici

* ” Les apports de l’Evidence-Based Practice et de la Practive-Based Evidence : du bilan initial à l’auto-évaluation du clinicien “. Julie CATTINI et Maud CLAIR-BONAIME, RO n°272, 2017
** Bulletin officiel numéro 32 du 5/9/2013

Coaching parental

Le coaching parental : pourquoi ?

Epuisement

Pourquoi un coaching parental ? Parce que les “conseils” de l’entourage épuisent ! Les doutes, les questionnements émaillent la confiance parentale. Les fameux ” vous n’avez qu’à… tu devrais… pourquoi vous n’avez pas… “, aussi bienveillants se veulent-ils, éloignent de l’intuition et ternissent l’estime de soi.

Culpabilité

Par ailleurs, l’injonction au bonheur et la culture de la parentalité positive n’ont de cesse de culpabiliser les parents. Comment gérer un enfant captivé par les écrans ? Comment répondre à ses besoins d’immédiateté tout en restant zen ?!

Nouveauté

La périnatalité est un moment crucial dans la vie d’un parent. Cela commence par un bébé imaginé, rêvé, un petit être fantasmé et si fragile. Cela se poursuit par un nouveau né aux décharges pulsionnelles et émotionnelles corrosives ! Quelques ajustements sont à prévoir… Aussi, un nouvel équilibre est parfois à trouver pour accueillir une petite sœur ou un petit frère.

Les tâtonnements éducatifs sont donc nombreux. Difficulté à poser un cadre, suivi du développement langagier de l’enfant, gestion des colères, désamorçage des conflits… Nombreuses sont les situations qui impactent le quotidien.

Répandu aux Etats-Unis, le coaching parental se développe en France depuis peu de temps.

Le désir est pressant pour les parents aujourd’hui de disposer d’outils adaptés à leur système de valeurs et leurs spécificités.

Par qui ?

Une orthophoniste en mission…

L’orthophoniste est une spécialiste qui travaille en cabinet pour traiter la pathologie. Soit. Rappelons toutefois que ” dans sa mission de professionnel de santé, elle intervient également auprès (…) du public dans le cadre d’activités (…) d’expertise et de conseil “ (extrait du Bulletin officiel numéro 32 du 5/9/2013 – page 2).

Le travail d’une orthophoniste s’inscrit donc clairement dans un dialogue avec la parentalité qui accompagne le développement d’un enfant.

Quels objectifs ?

Permettre aux parents :

  • De comprendre et d’améliorer le développement langagier de leur enfant ;
  • Soutenir leurs stratégies d’apprentissages ;
  • Remettre à jour les routines familiales de la “vraie vie” ;
  • Ajuster les représentations autour de la périnatalité ;
  • Trouver un nouvel équilibre avec cette petite sœur ou ce petit frère qui arrive ;
  • Accompagner les communications précoces ;
  • Enrichir le langage ;
  • Soutenir les relations parents-enfants ;
  • Accompagner la résolution des conflits ;
  • Décrypter les réactions des enfants ou disposer d’un regard extérieur sur l’éducation ;

Grâce au coaching parental, disposez d’une écoute et d’outils variés pour penser, façonner et revisiter le vivre ensemble !

Comment ça marche ?

Sur LÖBSTER Orthophonie, le coaching parental est totalement EN LIGNE et EN LIVE ! D’où que vous soyez, les échanges se tiennent par le biais d’une plateforme sécurisée de visioconférence.

Avant de vous lancer :

Le rendez-vous GRATUIT de 15 min : il vous aidera à clarifier votre besoin de coaching.

3 formules au choix :

Le rendez-vous de 1 heure : après avoir ciblé vos besoins, l’orthophoniste-coach vous partage des préconisations personnalisées ;

Le pack de 2 heures : 1h30 d’entretien + 30 min d’entretien de remédiation ;

Le pack de 5 heures : pour un accompagnement pérenne, la répartition des rendez-vous est personnalisée.

Quelle que soit la formule, vous décrivez votre enfant et les difficultés rencontrées au quotidien.

Selon la problématique identifiée, l’orthophoniste-coach vous donne une information scientifique et théorique, claire et précise. Puis vous élaborez ensemble les points forts sur lesquels s’appuyer et les points à travailler. Vous coconstruisez ensuite différentes stratégies. Les parents pourront recevoir des outils concrets à mettre en place au quotidien et établiront leurs propres objectifs.
Une visioconférence de contrôle est enfin préconisée. Ce dernier temps permet de valider la mise en œuvre des outils, de s’assurer de leur efficacité. A l’issue de quoi les parents pourront les réajuster et envisager d’autres objectifs pour la suite.

Le but du coaching parental est clair :

un quotidien plus léger,

plus proche des valeurs parentales,

une communication plus riche et joyeuse,

moins de cris,

des relations plus fluides,

des moments de vie ensemble de meilleure qualité !

Vous souhaitez vivre une parentalité plus sereine ? Cliquez ici pour prendre rendez-vous !

ARTICLE – Le Mentorat

Cet article sur le Mentorat s’adresse aux orthophonistes en libéral qui n’étaient pas préparé.es à être “chef d’entreprise”. Proposé exclusivement EN LIGNE, il offre assurément un gain de temps pour mieux s’organiser.

Travailleur libéral, nous sommes soumis.e à l’omnipotence. On ne nous avait pas prévenu.e qu’exercer son art en cabinet revenait à diriger une entreprise individuelle. Nous sommes maître à bord, et dans la pratique, cela équivaut bien souvent à “nous sommes seul.e à tout gérer”. En effet, à bien des égards, nous sommes seul.e :

  • A faire des fouilles archéologiques tous les ans pour trouver les justificatifs comptables de l’année passée ;
  • Face aux demandes des parents, des médecins, de l’école, de la MDPH, des centres pluridisciplinaires ;
  • A tenir l’agenda, et avec lui, le nombre de rendez-vous qui remplira le frigidaire.
  • L’épuisement professionnel nous guette. A moins que ce ne soit l’envie de jeter l’éponge ?
  • Le mentorat propose un soutien, une aide pour booster son organisation libérale.

Le mentorat ? Jamais entendu parler !

Le mentorat, c’est une personne expérimentée (le mentor) qui accompagne une personne novice (le mentoré). L’expérience du mentor repose sur la sagesse et l’expertise acquises au travers de ses propres échecs et réussites. Il se place au service du mentoré qui cherche à atteindre des objectifs en matière d’organisation professionnelle.

Le mentoré expose les problématiques liées à sa pratique libérale et le mentor offre un regard extérieur sur ce qui fonctionne et ce qui peut être amélioré. Il propose des outils pour y arriver.

Le mentorat c’est un peu rencontrer un lifeplanner de l’orthophonie libérale !

Le mentorat, est-ce pour moi ?

Ce service est pour vous si vous vous reconnaissez un seul “je veux “dans ces propositions :

  • Créer une routine administrative sereine !
  • Mieux gérer mes rendez-vous et la liste d’attente !
  • Arrêter de courir après le temps !
  • Rédiger efficacement des compte-rendu de bilan qui soient lisibles et compréhensibles par tous !
  • Savoir finir mon travail !
  • Vivre dans un bureau rangé et organisé !

Le mentorat, pour quoi faire ?

En fonction des personnes, le mentorat peut proposer une aide logistique : organisation des tâches administratives, organisation comptable, écriture de compte-rendu, gestion des temps pro/perso… ou répondre au besoin de nouveaux challenges pour booster sa motivation professionnelle.

QQCVMA* ?

Qu’est-ce Que ça Va MApporter ? Le mentorat met à disposition du mentoré des outils et accompagne une vraie réflexion pour, une bonne fois pour toutes, quitter le sentiment d’être débordé.e/harcelé.e par la charge de travail. Savoir dire stop de façon adaptée et juste. Être confortable et régulé.e. Libérer du temps pour soi ou pour la réflexion/recherche vers plus d’efficience thérapeutique. Le but du mentorat est d’être bien organisé.e, plus efficace pour soi, plus disponible à soi et aux autres, de mieux préserver sa vie privée, bref, d’avoir une vie professionnelle instagramable 😉

Le mentorat, comment ça marche ?

  • Entièrement EN LIGNE par visioconférence ;
  • Une plateforme sécurisée permettant les appels vidéo, audio, partages d’écran et autres outils pour des échanges fluides et fonctionnels ;
  • Un espace de soutien et d’accompagnement totalement personnalisé ;
  • Un moyen pour le mentoré d’élaborer activement les solutions qui lui sont propres ;
  • La mise à disposition d’outils éprouvés pour fluidifier la logistique libérale ;
  • L’opportunité de trouver les bonnes stratégies avec le mentor pour fluidifier les aspects logistiques, comptables et administratifs.


Le mentor est là pour stimuler le professionnel et l’aider à recruter ses compétences propres. C’est une démarche proactive et dynamique, ce qui garantit sa réussite.

Mentorat ou supervision ?

La supervision s’occupe du professionnel à travers son patient et agit sur les savoir-faire.

Le mentorat s’intéresse au professionnel pour l’accompagner vers davantage d’efficacité et d’épanouissement au travail. Il est tourné vers les savoir-être.

Le mentorat est l’espace où les expériences se rencontrent pour trouver des solutions utiles et personnalisées.

Offre

L’offre de mentorat est souple pour répondre au plus près des attentes des professionnels.

Le mentorat commence toujours par l’élaboration de la demande.

Vous déterminez la durée du rendez-vous :

  • 30 min pour un problème ciblé
  • 60 min pour une réflexion plus globale

Vous choisissez la fréquence:

  • Formule “Juste à temps” : pour traiter une problématique spécifique en un rendez-vous, renouvelable au besoin
  • Formule “Long way to go” : pour planifier un mentorat en profondeur sur 6 à 8 semaines. Vous ne travaillez pas seulement la problématique symptomatique, vous améliorez votre posture professionnelle. Et ces rencontres étalées sur plusieurs semaines vous donnent de quoi mettre des moulures au plafond !

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* Expression de Tom Barwood (2009 – Livre “Apprendre à apprendre”)

Le haut potentiel : 500 mots pour le comprendre

Haut Potentiel : de quoi parle-t-on ? 

Le haut potentiel fait référence aux 2,28% de la population ayant un quotient intellectuel supérieur ou égal à 130. 

De nombreuses appellations circulent, montrant bien la difficulté de définition de ce profil :

  • « Précoce » désigne l’avance en âge des acquisitions ;
  • « Surdoué » suggère des performances excessives voire handicapantes ;
  • « Haut Potentiel » branche sur la capacité de réussite ;
  • « Douance » est le terme canadien, francisation de l’anglais « gifted », littéralement « doué ». 

Problème de repérage… 

La question du Haut Potentiel soulève en effet différentes problématiques : 

  • L’intelligence et sa mesure : on ne peut en fait mesurer que des performances à un test auquel on réussit plus ou moins. Or, l’intelligence est en réalité multiple ;
  • Le seuil d’acceptation du Haut Potentiel. Certains auteurs acceptent la définition de la précocité à 125 de QI mais les avis divergent ;
  • La nécessaire homogénéité du score de QI total. Cela pose aussi question car l’hétérogénéité entre les indices du test de QI est fréquente.

Aussi, le biais de recrutement des Hauts Potentiels rend périlleux la définition du Haut Potentiel. On n’étudie en effet que ceux qui sont testés… Et de facto ceux qui vont mal, oubliant ainsi la majorité des surdoués qui vont bien ! 

La précocité est-elle génétique ? 

On reconnait aujourd’hui l’origine génétique du Haut Potentiel. Et cette notion intègre l’épigénétique : les gènes s’expriment avec et en fonction de l’environnement. Un parent ne peut donc pas survaloriser un QI mais il peut le potentialiser. 

Un fonctionnement à plein régime 

La douance associe :

– De fortes aptitudes intellectuelles (“il a de bonnes notes”) ;

– Une créativité fine (innovation, imagination, flexibilité) ;

– Une énergie aussi vive que dépendante de l’intérêt suscité par la tâche (“il trouve d’autres façons d’y arriver”) ;

– Une certaine curiosité, un volontarisme et une ouverture à la nouveauté (“il s’intéresse”). 

Doté d’un esprit divergent puissant, le haut potentiel dispose d’une pensée vive et constellaire, appelée fréquemment « pensée en arborescence ». Les idées fusent, se confrontent, et ouvrent la voie de nouvelles associations. 

C’est que la mémoire de travail est puissante. Elle est en effet corrélée à l’intelligence, et la vitesse de pensée des précoces a été démontrée. Par ailleurs le cerveau Haut Potentiel montre une hyperactivation et une meilleure connectivité cérébrales. La douance génère donc une meilleure efficacité dans le traitement de l’information autant qu’un besoin d’activité parfois troublant. 

Si l’hypersensibilité n’est pas prouvée, les HP présentent une sensibilité forte alliant empathie, préoccupation pour la justice et les valeurs morales. Pour autant elle ne signe ni une personnalité à fleur de peau, ni une tendance à l’anxiété. Les surdoués disposent même en moyenne d’une bonne gestion affective des conflits… A moins qu’une dyssynchronie sociale ne vienne fragiliser leurs comportements émotionnels. 

Le Haut potentiel et le bonheur 

La capacité à être heureux n’est donc pas dépendante de la valeur du QI ! Elle est liée à l’harmonie entre soi et les autres, à la compréhension et à l’acceptation de chacun. 

Les Hauts Potentiels sont fréquemment des personnes au naturel épanoui. Mais ils n’échappent pas aux accidents de la vie ou au combo diagnostique. Du moment qu’on n’assimile pas nature et troubles…

Vous vivez le fonctionnement haut potentiel de votre enfant au quotidien ?

Vous cherchez des outils et un accompagnement dans la vie quotidienne pour mieux prendre en compte de ses particularités ? Visionnez autant de fois que vous voulez la vidéo webinaire sur “Haut potentiel et Quotidien Éléments d’accompagnement parental” ici :

Vous cherchez à sortir d’une vision trop souvent négative du haut potentiel pour aider votre enfant à exploiter ses ressources et gagner en optimisme dans le quotidien ? La vidéo “Haut potentiel et Ressources” est faite pour vous !

LŌBSTER EN 500 MŌTS

Oui oui ! Vous avez bien compris, Lōbster veut bien dire « Homard » ! 

Cette image illustre la mouvance que j’ai souhaitée pour mon travail, présenté sur ce site, en 500 mots parce qu’une orthophoniste affectionne souvent s’amuser avec la langue… ! 

Le complexe du homard : une démarche proactive 

Le complexe du homard, décrit par Françoise Dolto et sa fille Catherine pour parler des adolescents, fait référence aux différentes mues du homard pendant sa vie. Pour grandir, il doit quitter sa carapace et vivre durant cette mue une période de fragilité, sans protection contre les congres, ses agresseurs, le temps de suinter une nouvelle carapace, robuste et plus à sa taille. 

« Les homards, quand ils changent de carapace, perdent d’abord l’ancienne et restent sans défense, le temps d’en fabriquer une nouvelle. Pendant ce temps-là, ils sont très en danger » Françoise Dolto. 

En filant cette analogie, nous concevons comme tout individu cherchant à s’inscrire dans une dynamique de changement (personnel ou professionnel) a besoin d’être accompagné, soutenu et sécurisé par la bonne technicité pour :

  • Quitter le fonctionnement obsolète dans une logique d’inhibition rétroactive : je retiens la stratégie que je croyais pertinente et fiable jusque-là et dont j’ai compris les limites 
  • Accéder à la vulnérabilité de l’entre-deux connaissances, ce que nous nommons la « zone proximale de développement », comprise entre ce que je sais faire tout seul et ce que je ne peux faire qu’avec l’aide d’une personne plus experte 
  • Monter un nouveau système de savoir-faire plus fort, plus à la taille de son monde intérieur, plus responsable et autonome 

« Ce qui va apparaître est le produit de ce qui a été semé chez l’enfant » Françoise Dolto. 

L’orthophoniste ou le formateur est ainsi un guide qui aiguille la personne accompagnée vers des stratégies plus efficaces et adaptées. 

« Homme-Art » : L’orthophonie un art ou une technique ? 

Le « homme-art » fait référence à la thérapie, mélange de technicité et d’accueil de la personne. 

En effet, la démarche dite « proactive » s’appuie sur la technicité de l’orthophoniste : le constat de départ, franc et honnête, opéré lors du bilan, permet l’énonciation d’objectifs clairs et réalistes, centrés sur la solution et phasés en étapes mesurables et atteignables… Le travail est donc tourné vers l’action ; la technique se réfère au geste, au savoir-faire dans l’acte. 

Car il n’y a pas d’art sans maîtrise de la technique. D’ailleurs l’étymologie est identique entre ces deux termes : « technê » veut dire « art, habilité » en grec et « ars » signifie « habilité » en latin. Tous deux désignent donc le « savoir-faire ». 

Le soin orthophonique, comme la formation et la création d’outils, reposent ainsi davantage sur un art, intégrant le savoir-être et un ajustement permanent, issus de solides connaissances, tissés au travers des années d’expérience, nourris de la somme d’individualités et basés sur une volonté farouche de répondre à une demande unique. 

Voilà où se situe Lōbster. C’est l’homme-art qui autorise l’accès à la zone vulnérable de non-savoir grâce à une démarche proactive, solide, technicienne et globale. 

Le bégaiement : 500 mots pour le comprendre

Un trouble de la communication 

Le bégaiement est un trouble de la communication : on ne bégaie jamais seul. Il démarre en moyenne autour de 3 ans et doit être distingué des troubles de l’articulation ou du langage. Il n’est pas lié à un défaut d’intelligence. Totalement involontaire, il nait des efforts que la personne fait pour parler. Il s’accentue par la façon dont l’interlocuteur réagit (conseils, reproches). Plus je rentre en tension lorsque je bégaie et plus je risque de bégayer de nouveau. Le bégaiement ne ressemble jamais aux accidents de parole du petit enfant qui apprend à parler. 

Son origine 

Trouble neurodéveloppemental : le cerveau bègue est un cerveau différent. Aucun spécialiste au monde ne peut dire « on bégaie parce que… ». En effet, de multiples facteurs entrent en compte dans la genèse du bégaiement.

L’orthophoniste agit en particulier sur les facteurs dits « pérennisant » pour éviter que le trouble ne devienne chronique.

Le bégaiement : ça part tout seul ? 

Trois enfants sur quatre quitteront le bégaiement avant l’adolescence. Mais nous n’avons pas le moyen de prédire quel enfant sur les quatre restera bègue toute sa vie.

Les éléments suivants accroissent le risque de chronicisation du bégaiement :

– Efforts;

– Répétitions supérieures à trois;

– Blocages et prolongations de son;

– Perte du contact visuel;

– Mouvements accompagnateurs;

– Conscience du trouble.

En l’absence de prise en charge, le bégaiement entre progressivement dans un cercle vicieux.

A l’image d’un iceberg, le bégaiement se constitue progressivement d’une partie émergée et d’une partie immergée.

La partie visible comprend ce qui se voit et ce qui s’entend: ce sont les « bégayages » appelés aussi troubles de la fluence.

Cette fluence peut se travailler sur plusieurs dimensions :

– Continuité de la parole, du débit (nombre de syllabes en une minute) et du rythme;

– Absence d’effort (chez le bègue: répétitions de sons, de syllabes, blocages, mouvements accompagnateurs….)

La partie immergée fait référence au vivre bègue: la pression ressentie et tous les efforts fournis en conséquence. On y trouve toutes les stratégies pour ne pas bégayer: les évitements, les sentiments réactionnels. La peur de bégayer se développe avec le temps et les expériences négatives. 

Cette analogie de l’iceberg proposée par Joseph SHEEHAN illustre le « cercle vicieux renforçateur du bégaiement ». Le bégaiement entraîne d’abord la perte de la spontanéité et du naturel. Puis une lutte et une volonté de bien parler s’installe, qui gêne en retour le fonctionnement automatique de la parole. A force d’efforts, certaines personnes arrivent à dissimuler leur trouble. On parle alors de bégaiement masqué. Mais parler sans bégayer devient alors plus important que se dire. 

Tous concernés 

Statistiquement, le bégaiement touche 1% de la population mondiale. Cela représente plus de 600 000 personnes en France, dont 50 000 sévèrement. Il existe aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte et la prédominance masculine est forte (quatre hommes pour une femme).

Son degré de sévérité n’est pas tant lié à l’importance du bégayage. Il se mesure plutôt par l’impact qu’il a sur la personne bègue. 

Le bégaiement est par nature fluctuant. Et c’est un trouble qui peut mettre en situation de handicap plus ou moins grave selon les personnes.

Vous êtes concerné.e par le bégaiement pour vous-même ou pour un proche ?

Pour aller (beaucoup) plus loin, comprendre et savoir agir sur le bégaiement, vous pouvez voir et revoir la vidéo webinaire “Le Bégaiement” ici :